Chaque année en Finistère, dans la foulée des célébrations de « La journée nationale de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions », l’asso Mémoires des Esclavages réunit une quinzaine d’associations qui présentent les actions de solidarité qu’elles mènent dans le monde. En 2024, le Temps fort se déroule le dimanche 19 mai de 11h à 17h aux Halles de Kérinou à Brest …
Invités d’honneur : Jean-Marc Ayrault, ancien premier ministre, président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage et Véronique Kanor, poétesse, réalisatrice, performeuse martiniquaise. En savoir plus par ici …
Quimper célèbre le 230e anniversaire de la première abolition de l’esclavage
Ce vendredi 10 mai, le Steïr était couvert de fleurs après la cérémonie organisée par la mairie de Quimper et la fondation Mémoires des esclavages. Cérémonie durant laquelle les femmes ont été mises à l’honneur.
Un article paru dans Le Télégramme du 10 mai 2024
Impossible de passer à côté de toutes ces fleurs qui descendent paisiblement le Steïr, ce vendredi 10 mai, avant de rejoindre l’Odet, à Quimper. Ils sont nombreux à s’être rassemblés derrière la statue de Jean Moulin, rue du Parc, pour célébrer l’anniversaire de la journée nationale de commémoration des mémoires de la traite, de l‘esclavage et de leur abolition. C’est sous le soleil que Max Relouzat, Isabelle Assih et Anna Vari Chapalain, conseillère chargée de la langue bretonne, prennent la parole.
« Elles sont héroïques, elles résistent et s’opposent »
Parmi les nombreuses figures de la lutte contre l’esclavage, Max Relouzat, fondateur de Mémoires des esclavages, évoque l’histoire hors du commun de Solitude. Encore trop méconnue du grand public, « cette femme a pris les armes alors qu’elle était enceinte », raconte un proche de Max Relouzat, originaire tout comme elle de Guadeloupe.
La mémoire est ce qui importe le plus
« Max », comme l’appelle unanimement ce petit groupe de retraités venu exprès pour le voir, est devenu comme un ami pour les Quimpérois. « Il sait transmettre, même en étant là quelques instants, on participe à son enthousiasme », confie l’une d’entre eux. Tous s’accordent à dire que la mémoire est ce qui importe le plus. Avant de jeter les fleurs en hommage aux esclaves morts dans l’océan, Max Relouzat fait part de son optimisme en ce qui concerne l’avenir : « De par mes interventions dans les collèges et lycées, je suis amené à les côtoyer. Et elle est belle la jeunesse ! J’ai confiance de tout mon cœur, j’ai confiance ! ».
À Brest, 50 personnes réunies à la cérémonie en mémoire de l’esclavage
En cette journée de commémoration de l’esclavage, une cérémonie s’est tenue ce vendredi devant la sculpture « Mémoires » de Brest. Une cinquantaine de personnes se sont réunies pour faire perpétuer la mémoire.
Un article signé Marie-Caroline Le Lièvre dans Le Télégramme du
Ce vendredi 10 mai 2024 marquait la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. À Brest, Jean-Philippe Setbon, sous-préfet de l’arrondissement de Brest, a présidé une cérémonie commémorative qui a eu lieu au pied du monument « Mémoires » réalisé par Marc Morvan, au Moulin-Blanc. François Cuillandre, le maire de Brest, Max Relouzat, militant pour la mémoire de l’esclavage, ainsi que Jean-Charles Larsonneur, député du Finistère, étaient présents, ainsi qu’une cinquantaine de personnes.
Ne pas tomber dans l’oubli
« Nous devons nous souvenir de ces personnes qui ont été considérées comme des biens meubles » : Max Relouzat est petit-fils d’esclave, il œuvre à empêcher que la mémoire de ses ancêtres ne tombe dans l’oubli. Il a fini par rappeler que le combat contre l’esclavage n’est toujours pas terminé : « Il y a encore des personnes dans le monde qui sont victimes de prostitution, de travail forcé, etc. ». Après avoir observé une minute de silence, les élèves de quatrième du collège Anna-Marly ont clos la cérémonie avec des chants en mémoire de Jean Mor, un esclave martiniquais déporté à Brest dans les années 1760.
Brest était un port mineur pour la traite négrière, comparé à celui de Nantes qui était le premier port négrier de France, mais la ville a tout de même eu son rôle à jouer dans le trafic d’esclaves. Le musée de la Marine de Brest explique que Brest faisait partie d’un réseau de six ports qui travaillaient ensemble. Entre 1698 et 1848, 200 expéditions sont parties de Brest, Landerneau, Vannes, Morlaix et Quimper confondus.
Des archives détruites
Il est difficile de savoir exactement combien de bateaux sont partis de Brest, car un grand nombre d’archives ont été détruites à cause des bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Certains voyages ont toutefois pu être répertoriés. Selon l’historien Alain Boulaire, le navigateur Yves-Joseph de Kerguelen de Trémarec a été condamné au XVIIIe siècle pour avoir acheté huit esclaves à Madagascar. Une rue porte son nom dans Brest.
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