L’hommage des allumeurs du Fourneau à Yannick Besnier …

D’après photo de Jean Philippe Quignon

Pour Yannick Besnier, « le théâtre de rue était synonyme de poil à gratter : il dérangeait, semait le désordre, et c’est ça qui le rendait intéressant ! ». Nous avons rendu ce 5 août 2023 à St Thégonnec, un chaleureux hommage au Président des « Mordus des arts dans la rue du Pays de Morlaix ». En tant que « Vice Président du Centre national des arts de la rue Le Fourneau jusqu’en 2015″, ce citoyen passionné a largement contribué au rayonnement des arts de la rue en Bretagne et bien au delà …

Hommage à Yannick Besnier
St Thégonnec le 5 août 2023,

«Yannick, nous voulons te dire combien ta présence à nos côtés a été importante.
Pour nous, pour notre histoire, celle du territoire et des Arts de la rue .
Pendant plus de 15 années, tes compétences, ta force de conviction, ton sens de la rhétorique, ton éthique, ton grand professionnalisme, ton désir de toujours innover et d’inventer , nous ont, ô combien portés.
Tu nous as parfois bousculés, toujours encouragés à réfléchir, à aller jusqu’au bout de nos intuitions, de nos convictions, à inventer de nouvelles méthodes de travail .
Avec toi, à nos côtés, nous avons transformé le FAR, écrit, créé et mis en œuvre le Mai des Arts, marquant à jamais ce territoire.
Tu nous as aussi accompagnés dans l’histoire du Fourneau, dans son portage au quotidien, dans la gestion de ses ressources humaines qui n’avaient pas de secret pour toi.
Présent aussi aussi à nos côtés pour porter le théâtre de rue et la Bretagne dans le réseau national et international . »

« Les Arts dans la rue de Morlaix » avaient été initiés dès 1987 par le directeur du théâtre Yvon Diraison et les élus de la ville de Morlaix sous la forme d’un rituel de 9 mercredis d’été. C’est en 97, que Marylise Le Branchu, Maire de Morlaix accompagnée d’Alain Guiho et de Jean Guisnel, Président de l’Association des Arts dans la rue ont fait appel à notre équipe du « Fourneau de Brest et de l’Ouest » pour prendre la direction du projet .

Le « Festival des Arts dans la Rue » passe alors de 9 à 5 mercredis et prend son essor sous le nom de « FAR de Morlaix« . En 2000, tu deviens Président de « l’Association des Arts de la rue du Pays de Morlaix » et t’engages sans compter dans l’écriture d’un rituel que nous proposons aux 28 communes de la Communauté d’Agglomération : « Le Mai des Arts« voit le jour le 1er mai 2001. Et comme nous le rappelait ton épouse Annick il y a quelques jours, ton agenda se remplit alors de « Bosseur et Morizur », de « Fourneau », de « Far » et de « Mai des arts » !

Avec le Far, nous invitions les habitants à converger vers la ville centre : avec Le Mai des Arts, nous avons osé proposer le trajet inverse, de l’urbain vers le rural, de la ville vers la campagne . Nous étions déjà en plein parcours de découverte, d’animation et d’aménagement du territoire, inventant sans le savoir un événement pionnier en matière de culture et d’intercommunalité ! Le Mai des Arts reçoit dès novembre 2001 le « Prix Territoria » des mains du Président du Sénat.

A partir de 2002, des résidences d’artistes ponctuées de « Sorties de fabrique » intensifient la présence artistique aux 4 coins du territoire. Et c’est en 2007, avec ta participation active à la construction du réseau européen ZEPA, que « le FAR de Morlaix » concentré sur la première semaine d’août, affiche clairement sa dimension de « Festival international de créations de théâtre de rue en Bretagne ».

Et puis,
et puis les élections municipales de 2008 vinrent dynamiter le paysage  : « un gâchis » selon tes propres termes …

Avec toi, nous nous étions promis de garder trace de ces 14 années d’émotions artistiques et humaines en Pays de Morlaix. Ce fut fait avec « Le Grand Livre internet 1997-2010 du Théâtre de Rue en Pays de Morlaix » qui s’est fabriqué au fil du temps et à plusieurs mains : tu l’as co-signé et dédié avec fierté aux habitants et aux artistes d’ici et d’ailleurs, il est toujours en ligne dans l’espace public d’internet .

« Le théâtre de rue comme du poil à gratter : quelque part il dérange, il sème le désordre, et c’est ça qui le rend intéressant ! ». Ce sont tes paroles, Yannick et avec le recul, nous mesurons à quel point, ce théâtre là a pu te ressembler.

Le « Morlaisien que tu étais devenu » n’oubliait pas « l’enfant Brestois qui sommeillait en toi ». Et « le Briochin de la Folle Pensée » devint Vice-Président du Centre National des Arts de la Rue Le Fourneau, issu lui même des « Grains de Folie » du Relecq-Kerhuon. Et ta participation bénévole à La Garenne puis au Verger des Vieilles Charrues fut chaque année un régal de bonne humeur …

En Pays de Morlaix, et tu n’y étais pas pour rien, il était un rituel, pour ne pas dire une tradition, qu’avant toute prise de parole en public nous commencions par nous applaudir nous-mêmes : en toute circonstance tu n’aurais pas manqué de nous le rappeler. Ici ce soir à St Thégonnec, accompagné par tous tes Proches, c’est une salve d’applaudissements qui célèbre tes engagements de citoyen passionné ! « 

Michèle Bosseur et Claude Morizur ,
Allumeurs et co-fondateurs du Centre national des Arts de la rue et de l’Espace public Le Fourneau


Courriel reçu de Yannick le 01/02/2018 à 09:32, au lendemain de notre départ en « Jubilacion » …

« Bons vents à tous les deux, qu’ils vous soient chauds et portants, des alizées quoi !… Merci d’avoir partagé ces aventures .
De temps en temps à Morlaix des citoyens s’expriment sur le regret du FAR et de ces beaux moments de l’été dans les rues, cela fait chaud au cœur bien sûr, mais je reste convaincu que les conditions n’étaient plus réunies pour faire exister le FAR , le développer. Quimperlé a su se saisir de cette opportunité.
A votre contact j’ai beaucoup découvert, appris, vous êtes de belles personnes. Bien amicalement.  » Yannick


28 novembre 2001 Le Président du Sénat remet le Prix Territoria à la Présidente de la Communauté d’Agglomération de Morlaix … De gauche à droite : Gaîd kerdilès, Loîc Preteseille, Christian Poncelet, Claude Morizur, Marylise Lebranchu, Jean Raymond Jacob, Michèle Bosseur et Yannick Besnier

 « Le Grand Livre 1997-2010 du Théâtre de Rue en Pays de Morlaix »

« Les Arts dans la rue de Morlaix » avaient été initiés dès 1987 par le directeur du théâtre Yvon Diraison et les élus de la ville de Morlaix sous la forme d’un rituel de 9 mercredis d’été. C’est en 97, que Marylise Le Branchu, Maire de Morlaix accompagnée d’Alain Guiho et de Jean Guisnel, Président de l’Association des Arts dans la rue ont fait appel à notre équipe du « Fourneau de Brest et de l’Ouest » pour prendre la direction du projet .

Le « Festival des Arts dans la Rue » passe alors de 9 à 5 mercredis et prend son essor sous le nom de « FAR de Morlaix« . En 2000, Yannick Besnier devient Président de « l’Association des Arts de la rue du Pays de Morlaix » et s’engage sans compter dans l’écriture d’un rituel propre aux 28 communes de la Communauté d’Agglomération : « Le Mai des Arts« voit le jour le 1er mai 2001 .

Cet événement reçoit en novembre 2001 le « Prix Territoria«  des mains du Président du Sénat. A partir de 2002 des résidences d’artistes ponctuées de « Sorties de fabrique » intensifient la présence artistique aux 4 coins du territoire. C’est en 2007 que « le FAR de Morlaix » affiche clairement sa dimension de « Festival international de créations de théâtre de rue en Bretagne« , concentré sur la première semaine d’août.

Mais les élections municipales de 2008 allaient changer la donne …

Avec Yannick, nous nous devions de co-signer les mémoires de ces 14 années d’émotions artistiques et humaines en Pays de Morlaix . Le Grand Livre internet 1997-2010 du Théâtre de Rue en Pays de Morlaix » s’est fabriqué au jour le jour, et à plusieurs mains dans l’espace public d’internet. Nous le dédions avec fierté aux habitants et aux artistes d’ici et d’ailleurs. Pour y accéder, cliquer par ici …


Lire par ailleurs sur prendreParti à propos de Yannick Besnier …

« Le Mai des Arts dans la Rue » du Pays de Morlaix …

La clé du Théâtre de rue quitte le Port de Morlaix …

Morlaix commence à regretter son festival international de théâtre de rue …

[HOMMAGE] Yannick Besnier, ancien vice-président du Fourneau, s’en est allé

C’est avec une profonde tristesse que nous venons d’apprendre le décès de Yannick Besnier, citoyen morlaisien passionné des arts de la rue, qui s’est engagé durant plus de 15 années au sein du Fourneau.

Président dès 2000 de l’Association des Arts de la rue du Pays de Morlaix, devenue en 2003 « Les Mordus des Arts de la Rue en Pays de Morlaix », ce grand humaniste a accompagné le développement des aventures artistiques et culturelles menées par l’équipe du Fourneau en Pays de Morlaix : « le Mai des Arts dans la Rue », rituel printanier organisant la circulation d’artistes sur les 28 communes de la Communauté d’Agglomération (de 2001 à 2010) et bien entendu « le FAR », Festival des Arts de la Rue de Morlaix, orchestré par Le Fourneau de 1997 à 2010. De 2008 à 2015, Yannick Besnier fut Vice-Président du Centre National des Arts de la Rue et de l’Espace Public. L’ ensemble des administrateurs et la direction du Fourneau rendent hommage à ce précieux compagnon de route.


Revue de presse des principales interventions de Yannick …


Morlaix. Le FAR dans la cour des grands

Le 23e festival des arts de la rue de Morlaix a baissé son rideau vendredi soir, après avoir «déboussolé» la ville de Morlaix trois jours durant. Les organisateurs reviennent sur cette belle réussite.
10 août 2009 …

Les organisateurs du FAR tout sourire à l'issue du festival. De gauche à droite: Claude Morizur, codirecteur du Fourneau, Yannick Besnier, président de l'association des Mordus des arts de la rue, Michèle Bosseur, codirectrice, et Aurélien Marteaux, assistant de direction. Photo J.P. Q.
Les organisateurs du FAR tout sourire à l’issue du festival 2009. De gauche à droite: Claude Morizur, codirecteur du Fourneau, Yannick Besnier, président de l’association des Mordus des arts de la rue, et Michèle Bosseur, codirectrice, et Aurélien Marteaux, assistant de direction. Photo Jean Philippe Quignon.

Que retenez-vous principalement de cette 23e édition?

Michèle Bosseur.
On a eu une année compliquée. Le financement du festival n’a pas été facile à boucler. On a eu les réponses des partenaires fin mai seulement. Mais cela valait la peine de se battre car le résultat est tel qu’on avait pu l’imaginer. Ça a vraiment été une super semaine. C’est pour vivre des moments comme ça que je fais ce métier…

Claude Morizur.
Tout au long de l’année, nous passons beaucoup de temps à écrire ce festival pour que les spectacles soient où il faut, au bon moment. Ce travail comporte une grande part de risque. La plus grande satisfaction est d’avoir constaté que cela a fonctionné comme on l’avait rêvé.

Dans la programmation 2009, il y avait des artistes coréens, chiliens, italiens… Le FAR a-t-il vocation à devenir un festival international?

Claude Morizur.
Clairement oui. Ce festival a d’ores et déjà une dimension internationale et du coup, ça me paraît «peanuts» les querelles entre Morlaix communauté et la ville centre.

Michèle Bosseur.
Il y a une vraie volonté d’ouverture à l’international, tout en continuant d’accompagner les créations régionales ou nationales. Ce travail de fond a permis à ce festival de se faire une place de choix dans le réseau des plus grands festivals de rue français, avec Chalon et Aurillac, avec son écriture propre.

Morlaix communauté, devenue le principal financeur du FAR, envisage un festival éclaté sur plusieurs communes tandis que la municipalité morlaisienne tient à garder son événement en ville. Quelle est votre position?

Claude Morizur.
Notre projet global, mené par le Fourneau, centre national des arts de la rue et Morlaix communauté, s’appelle «Théâtre de rue en pays de Morlaix». Il prévoit une action sur le territoire avec le Mai des arts, des résidences artistiques et un temps fort: le festival international des arts de la rue en pays de Morlaix. On ne peut pas imaginer que les trois jours de FAR dans la ville centre disparaissent. Il y a une écriture sur une saison avec un Mai des arts qui va dans les communes et un temps de rassemblement sur la ville transformée en théâtre. On ne s’interdit pas, cependant, des incursions sur le territoire du pays de Morlaix. Au final, le Mai des arts, les résidences et le FAR sont complémentaires.

Yannick Besnier.
Entre la communauté qui dit qu’elle a compensé le désengagement de la ville et Morlaix qui affirme ne pas s’être désengagée, il y a une contradiction. Je n’ai pas envie de mettre mon doigt dans cette polémique-là. Simplement, je sais aujourd’hui que les arts dans la rue sont communautaires et que Morlaix fait partie de la communauté. C’est à eux de gérer ce paradoxe. Dans le rapport entre Morlaix et la communauté, il y a quelque chose qui se construit et c’est une chance pour nous. Le projet artistique européen sur lequel nous travaillons avec la Cornouaille anglaise peut aussi contribuer à faciliter les choses.


Arts de la rue. Le Fourneau sur des braises

L’équipe du Centre national des arts de la rue vit des heures sombres. Suite au désengagement des collectivités locales, le Far de Morlaix et le Mai des arts disparaissent. Le Fourneau, lui, chauffe toujours autant …

L'équipe du Fourneau : Yannick Besnier, vice-président, Michèle Bosseur et Claude Morizur, fondateurs et directeurs du Centre national des arts de la rue, Aurélien Marteaux, chargé de la communication, et Philippe Emschwiller, président.
L’équipe du Fourneau : Yannick Besnier, vice-président, Michèle Bosseur et Claude Morizur, fondateurs et directeurs du Centre national des arts de la rue, Aurélien Marteaux, chargé de la communication, et Philippe Emschwiller, président.
Le Far de Morlaix, célèbre festival international du théâtre de rue en Bretagne, ne fêtera pas son quart de siècle sous le viaduc. Le conseil d’administration du Fourneau, centre national des arts de la rue, basé au port de commerce à Brest, a pris dimanche matin la décision de «cesser ses activités en pays de Morlaix». «Le problème des arts de la rue dans le pays de Morlaix nous hante nuit et jour depuis le mois d’octobre», confient Michèle Bosseur et Claude Morizur, les deux fondateurs et codirecteurs du Centre national des arts de la rue.
De fait, la tension et l’émotion étaient palpables hier matin dans la salle de réunion du lieu de fabrique du quai de la Douane. «On est très fiers de tout le travail qui a été réalisé dans le pays de Morlaix. On a accueilli plus de 500 compagnies, donné plus de 1.000représentations. Le festival, aujourd’hui reconnu internationalement, a attiré 47.000 spectateurs l’été dernier!». «Énorme gâchis» Le changement de politique est intervenu quelques mois après les élections municipales de 2008: la nouvelle municipalité ampute de 60% sa subvention au Far. Morlaix communauté prend provisoirement le relais, baisse sa participation l’année suivante et finit par adopter à l’unanimité, en février2010, la convention pluriannuelle d’objectifs du Fourneau. Mais au moment de signer les sept exemplaires de la convention déjà paraphés par tous les partenaires, le président et la vice-présidente culture de Morlaix communauté les modifient de manière manuscrite en inscrivant une baisse progressive de leur subvention. Le coût du théâtre de rue en pays de Morlaix (Festival et Mai des arts) est d’environ 435.000 EUR, aidés par Morlaix communauté àhauteur de 80.000 EUR, par la ville à 16.000 EUR, plus 17.000 EUR correspondant au soutien des services techniques.
La suite était inéluctable: les modifications invalident le document et rendent impossible la réalisation des objectifs. «C’est un énorme gâchis», déclare Yannick Besnier, «citoyen morlaisien» et vice-président du Fourneau. Pas en danger L’équipe du Fourneau s’attaque à plusieurs mois de chantier pour rebâtir une convention avec ses partenaires institutionnels. Elle déplore «les méthodes des élus morlaisiens, les mensonges et l’absence de discussion», mais n’est pas en danger. La disparition du Far aura aussi des conséquences pour les compagnies d’arts de la rue. Le Fourneau a déjà reçu le soutien du nouveau directeur régional des affaires culturelles, ainsi que celui des Vieilles Charrues. «On va poursuivre notre travail sur le territoire.» Et Claude Morizur l’affirme: «On ne sera jamais les valets d’aucun roi !». Contact Le Fourneau, 11, quai de la Douane, tél.02.98.46.19.46.


Mai des arts. Un festival d’émotions

Le rideau vient de tomber sur le Mai des arts. Pendant un mois, quatre communes ont accueilli de nombreux spectacles. Le public, venu nombreux, a plébiscité cet événement, devenu incontournable au fil des ans.
1er juin 2010 …

Les organisateurs du Mai des arts (Le Fourneau) avec les représentants de Morlaix-communauté.
Les organisateurs du Mai des arts (Le Fourneau) avec les représentants de Morlaix-communauté.
Plus de 7.600. C’est le nombre de spectateurs qui ont assisté à la 10e édition du Mai des arts, lors des quatre manifestations organisées à Plouigneau, Locquirec, Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec et Sainte-Sève. Plus de 50.000 spectateurs depuis la création «Depuis sa création, l’événement s’est installé progressivement sur le territoire. L’affluence est en constante augmentation depuis près de trois ans», se félicite Claude Morizur, codirecteur du Centre national des arts de la rue, le Fourneau. Cette année, 75 artistes, venus de toute la France, d’Irlande, des États-Unis, du Canada et de Belgique, ont offert un total de 24représentations. Les randonnées ont rencontré un large succès en attirant plus de 230 personnes (contre 80 l’an dernier). Les retombées économiques ne sont pas négligeables, puisque les artistes ont généré 138 nuitées (hôtels et gîtes) dans la région. Depuis sa création, le Mai des arts vient de franchir la barre symbolique des 50.000 spectateurs. «Nous avons réussi à tisser des liens forts, et parfois affectifs, avec les populations locales. Celles-ci s’investissent de plus en plus dans le projet», indique Michèle Bosseur, codirectrice du Fourneau. Derrière cette réussite, il y a un partenaire incontournable: Morlaix-communauté.
Cette année, l’agglomération dédie un tiers de son budget consacré à la culture dans le projet Théâtre de rue en Pays de Morlaix (Mai des arts et FAR), soit 160.000 EUR (sur un budget total de 440.000 EUR). «C’est une somme importante», souligne Annie Loneux, en charge de la culture à Morlaix-communauté. L’élue justifie pleinement cet investissement: «Les arts de rue ont créé une véritable identité sur le territoire», s’enthousiasme Annie Loneux. Selon elle, le Mai des arts contribue «à tisser des liens entre des associations qui ne se seraient pas rencontrées en d’autres circonstances». 34 associations auront ainsi été mobilisées lors du Mai des arts. Morlaix-communauté partenaire indispensable Déjà, l’an dernier, Morlaix-communauté était venue combler le désengagement de la ville. En vue de diminuer sa dette, Morlaix avait décidé de faire passer sa subvention de 78.000 EUR à 16.000EUR (un euro par habitant).
Aujourd’hui, le festival n’est plus menacé, mais il va devoir réduire la toile. «Il ne faut pas se le cacher, la culture a un coût et le contexte est difficile, indique Claude Morizur, notre modèle de financements croisés (*) est le fruit d’une longue construction». Cet été, le public retrouvera le même nombre de compagnies (lire ci-dessous), mais certains projets de grande ampleur ont dû être abandonnés. «Nous voulions animer la cour de la Manu pendant les trois jours du festival, mais nous avons fait marche arrière, faute de moyens», regrette Yannick Besnier, président de l’association «Les mordus des arts». Le Fourneau possède plusieurs cordes à son arc et va trouver de l’oxygène en s’associant au projet européen Zepa. Avec un objectif: faire circuler des spectacles et des populations d’un côté et de l’autre de la Manche. Preuve, une de plus, que la culture est en perpétuel mouvement. * Communes, Morlaix-communauté, Département, Région et État.

FAR. 200 personnes autour de la dernière tranche

Ils étaient près de 200 à déguster du far breton, hier, au centre-ville de Morlaix. Des participants qui voulaient ainsi montrer qu’ils n’avaient toujours pas digéré la disparition du FAR (festival des arts de la rue).
13 février 2011

Place des Otages, bon nombre avait amené du far pour savourer ensemble une dernière tranche de FAR.
Place des Otages, bon nombre avait amené du far pour savourer ensemble une dernière tranche de FAR.

Via divers réseaux sociaux, un appel citoyen avait été lancé pour «tourner la clé du dernier FAR de Morlaix». «Les spectateurs du festival ont besoin d’une dernière tranche de FAR», était-il écrit dans l’appel au rassemblement d’hier, où les participants étaient invités à amener un far cuisiné maison. Tout ce petit monde s’est retrouvé peu après 16h sur la place des Otages pour savourer les différents gâteaux. Au-delà de cette dégustation plutôt humoristique, c’est la disparition du FAR qui reste en travers de la gorge des participants de ce rassemblement. Lancé en 1987, le festival ne vivra pas de 25e édition cet été. Face à une réduction des subventions de Morlaix et de Morlaix communauté, l’association brestoise du Fourneau, programmatrice du festival depuis 1997, a jeté l’éponge, il y a deux semaines.«Morlaix sans FAR c’est bien triste» Sur le kiosque, décoré hier d’une banderole «Morlaix sans FAR, c’est bien triste», un comédien de la compagnie rennaise Qualité Street a lu des messages de soutien qui avaient été déposés sur le site Internet du Fourneau,: «La rue est à nous et elle doit le rester», «Le FAR, notre ami de l’été ne reviendra pas. Merci l’ami FAR», «Le président de Morlaix communauté ne connaît pas la culture», «Quelle consternation de voir l’incompétence de certains élus»….

Président des Mordus des arts de la rue, Yannick Besnier est toujours aussi remonté. «Avec la suppression des subventions versées jusqu’à présent par l’État et la Région en faveur du théâtre et du FAR, ce sont plus de 400.000 EUR qui vont quitter le territoire du pays de Morlaix pour un autre territoire. C’est un réel gâchis. Même si j’éprouve une profonde tristesse, cela me fait chaud au cœur de voir tous ces gens présents ici. Pendant quatre mois, nous avons dépensé beaucoup d’énergie pour tenter de sauver le FAR, mais avec la mauvaise foi et la non volonté de certains élus, on ne peut rien faire».

Adjoint à la culture à la ville de Morlaix, Georges Aurégan était présent dans l’assistance pour «écouter les interventions des uns et des autres». «On va désormais travailler avec Morlaix communauté pour que les arts de la rue continuent à vivre à Morlaix et dans le pays de Morlaix, assure l’élu. Les arts de la rue existaient à Morlaix avant le Fourneau et ils existeront encore».
Vers 17h, les personnes présentes ont jeté des pièces de monnaie à travers les grilles de la mairie, puis elles ont défilé en ville avant de s’arrêter au port, où la clé du FAR a été remise à un comédien embarqué à bord d’un kayak. Pour le comédien de Qualité Street, «la clé du FAR s’en va désormais ailleurs ouvrir de nouveaux imaginaires


Un premier prix national décerné au Mai des Arts par Territoria

Les Arts dans la rue rentrent au sénat
Mercredi 28 novembre 2001, 18h01.

Claude Morizur et Marylise Le BranchuL’observatoire Territoria est la première banque nationale de données sur l’innovation dans les collectivités territoriales. Mis en place en 1986, cette institution a pour principale mission la détection, la valorisation et la diffusion des réalisations publiques innovantes. Chaque année, un prix est décerné pour saluer les meilleures initiatives locales. C’est dans ce cadre que la communauté d’agglomération de Morlaix, présidée par Marylise Lebranchu a été récompensée, mercredi 28 novembre, dans la catégorie culture, pour l’organisation de la manifestation du Mai des Arts dans la rue.

 

La remise des prixLe théâtre de rue était mis à l’honneur, mercredi soir, dans un des hauts lieux de la République Française : les salons de la présidence du Sénat. Alors que cet art reste encore marginal sur l’ensemble du territoire, il existe en Bretagne une dynamique créatrice en matière d’arts de rue, et c’est cette vigueur qui a été récompensée par le prix Territoria dans la catégorie culture, décerné par un jury présidé par Michel Sapin, Ministre de la fonction publique, et composé de diverses personnalités responsables de collectivités territoriales.

Le Mai des Arts dans la Rue avait transporté le public de la région morlaisienne, dans le monde envoûtant du théâtre de rue. Les spectateurs s’en souviennent sûrement. Organisé par le Fourneau de Brest, en partenariat avec la communauté d’agglomération, cet événement se basait sur un concept novateur.

L’idée était d’offrir des spectacles de qualité à un public peu habitué à goûter aux performances des artistes de la rue. C’est ainsi que les comédiens ont tenu cinq représentations dans des communes rurales de l’agglomération de Morlaix. Cette initiative originale visait aussi à fédérer les populations autour d’un événement culturel.

C’est d’ailleurs ce point qui a été retenu par Marylise Lebranchu qui ne regrette pas d’avoir soutenu le Fourneau dans cette démarche : « Les politiques doivent briser les frontières communales. Généralement la population se déplace de la commune rurale vers la ville. Il était important de faire le contraire et que les élus des populations rurales se sentent à égalité. »

 

Christian Poncelet, président du sénat
Christian Poncelet, Président
du Sénat

Reconnaissance et développement

La délégation du Mai des Arts dans la ruePour les organisateurs, ce prix est une reconnaissance, mais constitue aussi un tremplin pour le développement de cet art encore marginal : il ne représente que 3% du budget global de la culture. « Nous récompensons des innovations attachées à la qualité de la vie locale qui peuvent être transposables et reprises par d’autres collectivités. Nous espérons donc que d’autres élus s’inspireront de ce concept, et favoriseront ainsi le développement du théâtre dans la rue tout en apportant la culture à des zones rurales« , a expliqué Christian Poncelet, président du sénat.
Killian Tribouillard et Kevin Morizur
pour le Fourneau.com

(Compte-rendu 30/11/01)

« Le Mai des Arts dans la rue primé au Sénat » (Compte-rendu 06/12/01)

Complément d’objet (n° 70)
journal de la délégation au développement et à l’action territoriale
du ministère de la culture et de la communication


Les collectivités locales lauréates des prix « Territoria 2001 » (29/11/01)


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