« Faire tourner les moteurs, ça n’a plus de sens … » L’artiste Yann Tiersen et sa compagne, la chanteuse Emilie Quinquis, ont choisi de se déplacer cet été de port en port, en bateau, afin de limiter leur impact carbone. Deux mois et demi de concerts et de performances qui les conduiront de port en port jusqu’aux îles Féroé. Une nouvelle aventure musicale et humaine qui répond concrètement à l’urgence climatique ...
Yann et Emilie larguent les amarres en voilier pour une tournée écoresponsable . C’est une tournée atypique mais totalement dans l’air du temps que s’apprête à vivre le couple de musiciens . Une vidéo FR3 de 2’31 » à visionner par ici …
Minimaliste
À quelques heures du départ, Yann Tiersen et Emilie Quinquis passent en revue chacun des bagages qu’ils vont emporter à bord de leur voilier. Dans les valises, l’indispensable kit à concert : micros, enceintes, synthés, piano pliable, le tout en version miniature. « Ça n’est pas tant que ça, normalement on a un bus entier », s’amuse Emilie Quinquis.
Pour le couple qui vit au coeur de la nature sur l’île d’Ouessant (Finistère), la tournée Ninnog (du nom de leur voilier) s’est imposée assez naturellement. « C’est complètement hors de propos de passer des journées avec un bus qui tourne 24 heures sur 24, d’aller de ville en ville et de brûler de l’essence pour rien. C’est un cercle vicieux, ça coûte cher, donc il faut faire plein de concerts et donc il faut se déplacer vite. Enfin bref, j’ai voulu faire autre chose », explique Yann Tiersen.
Emilie Quinquis chante en breton, la langue de ses ancêtres. Pour elle, comme pour son mari, la défense de l’identité culturelle est essentielle. Au gré de leurs escales, ils rêvent de recréer du lien entre les cousins celtes, grâce aux mots et à la navigation. « Ça simplifie tout et ça redonne de la spontanéité avec les gens. C’est un message positif, on n’est pas sur du marché mais on est sur de l’échange et du partage », assure la chanteuse.
Une tournée guidée par l’improvisation
Lors de leur épopée celtique, Yann Tiersen et Emilie Quinquis entendent bien se laisser surprendre par les rencontres et par les paysages. « Notre programme est écrit dans le vent ! Même si nous aimerions avoir des horaires précis, notre voyage est à la merci de la météo, et nos heures d’arrivée peuvent fluctuer comme les marées. », écrivent-ils sur leur site.
Si la tournée est programmée dans des salles de concerts, la musique peut jaillir à tout moment lors de performances improvisées à l’invitation des habitants. « Ça peut être dans le salon de quelqu’un, en extérieur si le temps le permet, on va aussi proposer des séances de ciné-concerts autour de notre bateau », détaille Emilie Quinquis.
La tournée Ninnog met le cap sur l’Irlande, l’Ecosse, l’Angleterre, le Pays de Galles et les îles Féroé. Avant de revenir à Morlaix en Bretagne le 1er septembre 2023. Un voyage de plus de 2000 milles nautiques (3700 km) encadré par deux skippers professionnels.
À bord de leur voilier, Yann Tiersen et Émilie Quinquis se lancent dans une tournée au gré du vent
Lassés des tournées classiques et en quête de sens, Yann Tiersen et sa compagne, Émilie Quinquis, embarquent pour deux mois sur un voilier vers les pays celtiques et les îles Féroé. Au programme : des concerts là où le vent les portera. Ils racontent leur projet au magazine « Bretons ».
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Les deux artistes se laisseront guider par les vents : si quelques concerts sont déjà prévus, les deux artistes sont ouverts à toute proposition, d’églises en pubs, quitte à changer leur itinéraire… « On s’est rendu compte qu’il y avait de plus en plus de distance entre Yann et le public, peut-être à cause des restrictions sanitaires, qu’il était plus difficile de créer des liens. On voulait retrouver une relation plus simple et plus directe avec les spectateurs », explique Émilie Quinquis.
Cap sur les pays celtiques
La tournée prévoit des récitals de piano, des sets de musique électronique pour Yann Tiersen, des performances d’Émilie sous son nom d’artiste, Quinquis, et même des ciné-concerts. Elle commencera fin juin et se conclura par une date à Morlaix, le 1er septembre. Entre-temps, Tiersen et Quinquis seront passés par les îles Féroé, mais aussi par l’Écosse, le Pays de Galles et l’Irlande.
« On veut recréer du lien avec les pays celtiques. On a remarqué qu’on se sent très proches des habitants de ces pays, que nos cultures se ressemblent, qu’on se sent bien auprès d’eux. Plus proches, finalement, qu’avec la France… Notre langue – le breton – ressemble beaucoup au gallois. Mais, en parlant avec des Gallois, on s’est aperçus qu’ils ne connaissaient pas du tout la langue bretonne, qu’ils ne savaient pas que c’était une langue proche de la leur… On veut donc recréer du lien et voir quel pourcentage de consanguinité on a ! »
Sur leur site Internet, on pourra ainsi suivre le voyage de Ninnog – le nom du voilier – et de son équipage. Des vidéos seront régulièrement postées. Et c’est aussi par ce biais qu’on peut contacter les artistes pour leur proposer de les accueillir pour un concert.