Le 22 avril marque chaque année la « Journée mondiale de la Terre »…

Le 22 avril marque chaque année la « Journée mondiale de la Terre«  selon l’Organisation des Nations Unies qui en est l’instigatrice. Le Quotidien Sud-Ouest nous explique les origines de cette Journée créée en 1970 tandis que Bertrand Dicale évoque quelques chansons qui déjà à l’époque, et avec plus ou moins d’à propos, alertaient sur les risques environnementaux …

En cette « Journée internationale de la Terre nourricière », le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres  invite « les citoyennes et les citoyens du monde entier à faire entendre leur voix et à exiger des instances dirigeantes qu’elles fassent la paix avec la nature …  »  Une vidéo de 2’04 ».

Journée mondiale de la Terre 2023 : qui l’a créée, quand et pourquoi ?

Un article signé Cathy Lafon p. Dédiée à la préservation de l’environnement et de la planète, la Journée de la Terre est célébrée ce samedi dans des centaines de pays. Elle a lieu chaque 22 avril depuis 1970. Voici pourquoi

Journée mondiale de la Terre 2023 : qui l’a créée, quand et pourquoi ?
Journée mondiale de la Terre. © Crédit photo : AFP
La prise de conscience d’une nature en péril ne date pas d’hier. Elle a vu le jour dans la seconde moitié du XIXe siècle, notamment aux États-Unis, un pays pionnier où le premier parc national de l’histoire a vu le jour en 1872 le parc national de Yellowstone

Mais c’est au siècle suivant, en 1969, avec le premier pas de l’homme sur la Lune, que les Terriens découvrent la planète bleue vue de l’espace, avec son incroyable beauté mais aussi sa fragilité. Ce qui fait dire alors à l’astronaute Michael Collins, co-découvreur de la Lune avec Neil Armstrong et Buzz Aldrin, qu’en marchant sur la Lune, il a principalement découvert… la Terre. Signe du début d’une prise de conscience sociétale plus large, c’est aussi à cette époque que la société civile commence à s’organiser pour dénoncer les préjudices écologiques et les inégalités environnementales, et protéger la planète.

Enfants jouant avec de la Terre lors de la journée de la renaissance de la Terre à Berkeley (Californie), en janvier 1970. Cette manifestation a été une des précurseures du jour de la Terre.
Enfants jouant avec de la Terre lors de la journée de la renaissance de la Terre à Berkeley (Californie), en janvier 1970. Cette manifestation a été une des précurseures du jour de la Terre.

Hartmut Schmidt Heidelberg/Wikimedia Commons

En 1969, lors d’une conférence de l’UNESCO à San Francisco, le militant écologiste et pacifiste américain John McConnell (1915-2012) propose une journée en l’honneur de la Terre et du concept de paix, qui serait observée pour la première fois le 21 mars 1970, jour de l’équinoxe de printemps, symbole de renouveau. Le concept du Jour de la Terre est né.

Sensibiliser à l’environnement par l’action

Un mois plus tard, le sénateur américain du Wisconsin, Gaylord Nelson (1916 -2005), a l’idée d’organiser un séminaire national sur l’environnement, le 22 avril 1970. Il engage un jeune activiste, un étudiant, Denis Hayes, défenseur de l’environnement et de l’énergie solaire, pour en être le coordinateur national. Nelson et Hayes rebaptisent l’événement « Earth Day ». C’est finalement cette date qui sera retenue pour la Journée de la Terre, notre seule maison.

Gaylord Nelson.
Wisconsin Historical Society. WHi-117862 Gaylord Nelson.

Par cette première manifestation environnementale d’envergure sur le territoire américain, Gaylord Nelson voulait sensibiliser par l’action la société civile aux questions environnementales mais aussi interpeller la classe politique, afin d’intégrer les questions environnementales dans le cadre des politiques publiques fédérales et locales. Pari réussi. En effet, ce premier Jour de la Terre a mené dès 1970 à la création de l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis (EPA) sous la présidence de Richard Nixon, et à l’adoption de l’ensemble des lois « Clean Air, Clean Water, and Endangered Species ». destinées à protéger l’air, l’eau, la nature, la forêt et les espèces en danger.

Du Jour de la Terre au Sommet fondateur de Rio

Le Jour de la Terre a rapidement joué un rôle de levier important pour la sensibilisation aux grands enjeux environnementaux mondiaux, comme la réduction des déchets et le recyclage, ainsi que pour l’instauration des grands sommets internationaux de l’ONU. En 1972, le premier Sommet de la Terre s’est déroulé à Stockholm. Puis, dans son prolongement, en 1992, ce fut la conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement. Plus connue sous le nom de Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, elle s’est tenue au Brésil, du 3 au 14 juin 1992.

« Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable »

Réunissant 120 chefs d’État et de gouvernements et 189 pays, le Sommet de Rio a accouché d’un texte fondateur de 27 principes. Intitulé « Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement », il précise la notion de développement durable pour les êtres humains et proclame les liens indéfectibles entre la protection de l’environnement et ce processus de développement : « Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature » (principe 1) et « Pour parvenir à un développement durable, la protection de l’environnement doit faire partie intégrante du processus de développement et ne peut être considérée isolément » (principe 4).

Agenda 21, climat, forêt et biodiversité

Pour mettre concrètement en œuvre les principes de la Déclaration de Rio, la Conférence a adopté un programme d’action pour le XXIe siècle. Baptisé Action 21, le fameux Agenda 21 décline quelque 2 500 recommandations. Il prend en compte les problématiques liées à la culture, à la santé, au logement, à la pollution de l’air, à la gestion des mers, des forêts et des montagnes, à la désertification, à la gestion des ressources en eau, de l’assainissement, de l’agriculture, des déchets. Aujourd’hui encore, il reste la référence pour la mise en œuvre du développement durable à tous les niveaux : États, territoires, collectivités, administrations, entreprises…

La Conférence de Rio a également vu l’adoption de la Convention sur le Climat, qui affirme la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre et qui a abouti à la signature en 1997 du protocole de Kyoto. La Déclaration sur les forêts, et la Convention sur la Biodiversité qui soumet l’utilisation du patrimoine génétique mondial à une série de conditions et présente une tentative normative en cette matière, ont également été ratifiées à l’occasion du Sommet.

Une date planétaire symbolique

En 1990, sous l’égide de Denis Hayes, le Jour de la Terre est devenu un événement planétaire, mobilisant 200 millions de personnes dans 141 pays, parmi lesquels la France qui a célébré cette année-là son premier Jour de la Terre, avec la mobilisation de centaines de milliers de personnes rassemblant des milliers d’activités réparties sur tout le territoire.

Au fil des ans, le Jour de la Terre est devenu l’événement participatif écologiste le plus important de la planète et une date symbolique : ratifié le 12 décembre 2015, l’Accord de Paris sur le climat a ainsi été signé par les États le 22 avril 2016 par plus de 170 parties (incluant la Chine, les États-Unis et l’Union européenne) à l’occasion du Jour de la Terre.

Le Parc national de Serengeti (République-Unie de Tanzanie) fait partie du patrimoine naturel mondial protégé par l’Unesco.
Le Parc national de Serengeti (République-Unie de Tanzanie) fait partie du patrimoine naturel mondial protégé par l’Unesco.

Shutterstock / Volodymyr Burdiak

Cette journée qui consiste à apprécier le caractère unique de notre planète Terre avec son incroyable biodiversité donne l’occasion aux citoyens de réfléchir aux dommages infligés à la planète… et aux gestes simples de tous les jours pour la préserver. Parmi eux, privilégier « les circuits courts « en mangeant des produits locaux, mais aussi de saison pour limiter les émissions de polluants et le gaspillage, trier ses déchets ou rapporter ses médicaments périmés, mais aussi éteindre la lumière quand on quitte une pièce, utiliser les transports en commun, le vélo, le covoiturage ou ses jambes, couper l’eau pendant son brossage de dents ou son rasage…

Plus d’un milliard de personnes dans le monde participent désormais chaque année aux activités du Jour de la Terre, ce qui en fait la plus grande manifestation civique au monde à laquelle chacun est invité à participer : nous n’avons qu’une seule Terre, il faut la protéger !


53 ans de « Jours de la Terre », 53 ans de chansons écolos …

« Aujourd’hui, c’est le Jour de la Terre, créé en 1970, à une époque où les chansons commençaient à alerter sur les risques environnementaux. Quelques générations plus tard, les artistes n’ont pas un constat moins angoissé… » Cet épisode radiophonique de 7′ signé Bertrand Dicale et diffusé par Radio France
Journée mondiale de la Terre, oui, c'est aujourd'hui. Le premier Jour de la Terre, c'était le 22 avril 1970... Et en 1997, on découvre le sixième continent... de plastique, véritable vortex d'ordures à la dérive dans l'océan Pacifique. (Illustration) (SARAYUT THANEERAT / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

On ne peut pas dire qu’on ne savait pas, puisque même Johnny Hallyday en parlait dans ses chansons – en l’occurrence, un titre écrit par Jacques Lanzmann, et paru en 1970. Et, en cette même année 1970, le 22 avril, avait lieu le premier Jour de la Terre, créé par le sénateur américain Gaylord Nelson et qui, depuis, est célébré chaque année partout dans le monde pour mobiliser autour des enjeux environnementaux. Car, déjà, à l’époque, on connaissait les possibles solutions.

Dans  cet épisode de « Ces chansons qui font l’actu » , vous entendrez des extraits de :

  • Johnny Hallyday, La Pollution, 1970
  • Compagnons de la chanson, L’Homme qui se rappelle, 1970
  • Dick Rivers, L’Homme qui se rappelle, 1971
  • Joe Dassin, Le Grand Parking, 1970
  • Nolwenn Leroy, Sixième continent, 2013
  • Les Fatals Picards, 20 000 lieues sous les polymères, 2019
  • Charles Trenet, L’Écologiste, 1981
  • Christophe Mali, On s’en fout, 2006
    « On s’en fout, tu sais bien, On s’ra pas là demain
    Rangez votre science fiction, Vos chimères sont matières à chanson … »
    Suite à