Débordement citoyen et poétique du 20 novembre sur la plage du Moulin-Blanc …

Après « L’ Adieu aux arbres  » du 5 novembre, après « La Marche Silencieuse » du lancement de la COPBrest aux Capucins, les Amoureuses et Amoureux de La Rade2Brest et les collectifs d’habitant.es d’AuPiedDuMur » organisaient un « Débordement poétique et citoyen » le dimanche 20 novembre sur la plage de La Cantine du Moulin Blanc . A l’heure de « la renverse* »,  avec « un slogan, une ficelle et un petit carton »…

*L’étale, la bascule ou renverse, est le moment entre deux marées où le courant est nul. Ce phénomène, se produisant plusieurs fois par jour, se situe : après la marée montante entre le flot et le jusant (étale de haute mer); après la marée descendante entre le jusant et le flot (étale de basse mer).


Plage de #lacantinedumoulinblanc (29) . Action contre le projet immobilier du groupe Océanic.

De la dépollution du site de cette ancienne poudrerie au prix du m2 des futurs logements les opposant-es dénoncent le manque de concertation et la dangerosité d’un tel projet en bordure de mer …

Texte et photos : Kristen Falc’hon, Co-fondateur de @Splannenquetes

https://twitter.com/kristen…/status/1594379028118622209…


Pour sa première COP locale , « Brest Métropole » entend poursuivre et amplifier la dynamique locale pour lutter contre le changement climatique mais alors pourquoi  laisser couper et bétonner le joli bosquet de la cantine du Moulin Blanc au Relecq-Kerhuon ?

 Interview de 1’29 » d’Yves Le Thérisien

Au Relecq-Kerhuon, quels risques de pollution sur le site du projet immobilier au Moulin-Blanc ?

Catherine Le Guen dans Le Télégramme du 20 novembre 2022

Une centaine de manifestants ont défilé sur la plage du Moulin-Blanc, avant de brandir leurs pancartes vers la terre, puis vers la mer. (Le Télégramme/Catherine Le Guen)

Toujours vent debout contre le projet immobilier de La Cantine, face à la plage du Moulin-Blanc, au Relecq-Kerhuon, une centaine de personnes a manifesté ce dimanche 20 novembre, à l’heure de la marée haute. En affichant la crainte d’éventuelles pollutions liées à la nature du terrain.

Une première manifestation s’était déroulée le samedi 5 novembre 2022 sur le terrain de La Cantine devant la plage du Moulin-Blanc au Relecq-Kerhuon. Là, des pins venaient d’être abattus pour laisser la place au projet du promoteur Océanic d’un immeuble de 52 lots, du T2 au T6. Puis une seconde manifestation a marché silencieusement dans les Capucins, le lundi 7 novembre 2022, lors de l’ouverture de la COP Brest Métropole.

Chacun avait préparé une pancarte avec des slogans très personnels. (Le Télégramme/Catherine Le Guen)

Les recours juridiques épuisés

Un troisième acte s’est tenu ce dimanche 20 novembre 2022, toujours à l’appel du collectif « Au pied du mur », devenu récemment association et des « Amoureuses et amoureux de la rade de Brest ».

À l’heure de la marée haute, à 14 h 33, une centaine de participants ont foulé le sable de la plage du Moulin-Blanc en brandissant des pancartes, dont les slogans visaient le projet immobilier. Les recours juridiques ont été épuisés et les manifestants en appellent désormais au président de Brest Métropole, François Cuillandre, auprès duquel ils vont solliciter un rendez-vous cette semaine pour lui remettre la pétition qui a réuni à ce jour 3 343 signatures.

« Le seul riverain qui avait intérêt à agir et avait fait un recours a été débouté devant le conseil d’État. La seule solution pour nous est que la Métropole reprenne son terrain », souligne Gérard Marsollier du collectif « Au pied du mur ». Le terrain qui appartenait à Brest Métropole Aménagement a été cédé à la commune du Relecq-Kerhuon, qui l’a vendu ensuite à Océanic.

Après avoir défilé sur la plage du Moulin-Blanc, au milieu des promeneurs du dimanche, les manifestants ont déployé leurs pancartes face à la terre puis face à la mer. (Le Télégramme/Catherine Le Guen)

« La rade est en danger »

« La COP ne cesse de dire que le temps est à l’action face à l’urgence climatique. Les habitants devraient avoir leur place dans les politiques d’aménagement du territoire, pas seulement les élus », ajoute Gérard Marsollier. Les opposants craignent, en effet, à la lecture des nouvelles données sur le réchauffement climatique, que l’immeuble soit confronté rapidement à ce risque. Mais ce qui les inquiète le plus, ce sont les éventuelles pollutions liées à la nature du terrain de La Cantine.

« Une poudrerie se trouvait sur le site qui n’a jamais été dépollué. Nous n’arrivons pas à obtenir de la commune du Relecq-Kerhuon le devis des travaux de dépollution qui sont prévus. Des habitants du secteur se souviennent qu’enfants, ils allaient jouer là avec des billes, dont ils ignoraient alors la nature… Il s’agissait de mercure. On sait aussi qu’il y a du cyanure. Autant de poisons pour la rade, dont la qualité des eaux ne s’est toujours pas améliorée », souligne Claude Morizur. « Le site est sur un ancien aber. La mer remontait jusqu’au Costour, et le ruisseau coule toujours. C’est plus que symbolique que l’on soit sur la plage, parce que c’est la rade qui est en danger ».

À la renverse de marée, les manifestants ont pris possession de l’estran pour faire passer leurs messages. (Le Télégramme/Catherine Le Guen)


Projet immobilier contesté au Moulin Blanc : les opposants ne s’avouent pas vaincus

​Ils étaient une centaine rassemblés sur la plage du Moulin Blanc, ce dimanche 20 novembre 2022, contre le projet immobilier sur le site de la Cantine, au Releceq-Kerhuon. Face au rejet des recours en justice, le collectif des Amoureuses et amoureux de la rade de Brest en appelle à la métropole.

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Mobilisation du 20 novembre 2022 contre le projet immobilier à la cantine du Moulin Blanc | OUEST-FRANCE

Littoral bradé, préservons un bien commun, le Relecq-Kerbéton : pancartes en main, une petite centaine de personnes se sont rassemblées contre le projet immobilier sur le site de La Cantine, au Relecq-Kerhuon, dimanche 20 novembre 2022. Rendez-vous avait été donné sur la plage à 14 h 33, « heure de la renverse » de la marée, en référence à la construction de ce complexe immobilier luxueux sur une zone jugée submersible.

Recours déboutés

Le projet est dans les cartons depuis des années, et la contestation n’a jamais cessé : vente de la parcelle par Brest Métropole Aménagement (BMA) à la ville du Relecq-Kerhuon  ​en 2017, rachat par le promoteur Azria dans la foulée, délivrance du permis de construire en 2018… Toutes les étapes ont donné lieu à des recours en justice, tous déboutés. Plus récemment, c’est l’abattage de 22 pins de Monterey qui peuplaient ce terrain qui a relancé la fronde des opposants.

« Gentrification »

« On voudrait que ce site soit dédié aux Brestois d’une autre manière que la gentrification qui ne sert qu’une minorité de riches », s’exaspère Bénédicte, qui cite pêle-mêle des tables de pique nique, un espace vert… D’autres opposants préféreraient voir construire des logements sociaux, une idée qui a un temps été considérée par la municipalité. Elle poursuit : « L’idée n’est pas d’être contre tout, mais on en a marre que des projets soient décidés sans consulter les riverains. »

«​Le risque de submersion a été pris en compte »

À ses côtés, Thérèse se dit « effarée » de la concrétisation de ce projet malgré la montée des eaux : « des tremblements de terre ont fissuré le Spadium parc en 2020… », rappelle-t-elle. À ce sujet, le maire du Relecq-Kerhuon, Laurent Péron déclarait dans notre édition du 5 novembre : « ​Le risque de submersion a été pris en compte. Ça a été regardé. On a déjà eu le cas d’eau sur la route mais le terrain, en lui-même, n’a jamais
été inondé. »


Une centaine d’opposants se sont rassemblés sur la plage du Moulin Blanc, à Brest, dimanche 22 novembre 2022 | OUEST-FRANCE

Rétrocéder le terrain ?

Faute de pouvoir déposer d’autre recours juridiques, les opposants se tournent désormais vers le président de la Métropole, François Cuillandre : Il est le seul à pouvoir reprendre les choses en main, en rachetant le terrain, estime Gérard Marsollier, porte-parole de l’association Au Pied du mur. Il souligne que Brest tient depuis quinze jours une Cop locale : Dans cette optique, l’urgence climatique ne consiste pas à bétonner des zones naturelles.

Le collectif assure qu’il sera attentif aux opérations de dépollution du site, notamment au risque que des substances s’écoulent jusque dans la rade, située 50 mètres plus bas.

 

 

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