Hommage aux Pinçon-Charlot sociologues de la grande bourgeoisie …

« Michel s’en va, Monique est là, le combat des Pinçon-Charlot continue«  écrit Daniel Mermet . Si le couple de sociologues a tant marqué, c’est autant par la radicalité de ses analyses sur les élites bourgeoises que par le tandem singulier qu’il formait. Monique est  issue d’un milieu aisé mais peu érudit alors que Michel venait d’un milieu modeste où il se forgea seul une culture exigeante …Le film « À demain mon amour » de Basile Carré-Agostini dressait tout en tendresse le portrait du couple . Une bande annonce de 1’39″…

Monique et Michel Pinçon-Charlot, sociologues de la grande bourgeoisie, passent beaucoup de temps dans leur pavillon fleuri de banlieue parisienne. Ils s’aiment depuis plus de 50 ans, ont une retraite confortable dont ils pourraient profiter paisiblement. Mais, comme ils sont un peu dingues et sensibles à l’injustice, ils ont décidé d’accélérer leur combat contre le système capitaliste planétaire. Le film intégral est en ligne sur Cinémutins.org …


Photo Cyrille Choupas

Hommage de Daniel Mermet aux Pinçon-Charlot : six décennies d’une vie studieuse, amoureuse et engagée …


Regarder la vidéo de « Là-bas si j’y suis » :  un document de 48’17 », c‘est par ici …

Ils ont les milliards, nous sommes des millions.
Comment font-ils pour maintenir leurs privilèges ?
Comment font-ils pour nous tenir à distance ?
Comment font-ils pour ne pas se dévorer entre eux ?

Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot auront passé leur vie à chercher la réponse.  Normal, ils sont chercheurs. Sociologues chercheurs.

Comment font les riches pour s’empiffrer de la plus grosse part du gâteau alors qu’ils sont si peu nombreux ? Qui sont ces gens-là ? On pourrait croire que beaucoup d’autres chercheurs ont cherché et cherchent encore. Eh bien non. Depuis des années, les Pinçon-Charlot restent les seuls à enquêter sur les riches, les grands bourgeois, les beaux quartiers, ou le ghetto du gotha.

Leur livre Le président des riches a été un best-seller. Tous les médias ont voulu avoir le fameux couple d’intellos si charmants, si engagés et si populaires. Télérama les montrait en « une » et leur accordait un grand entretien.

Mais en novembre 2020, Monique tombe dans un piège. Elle apparaît dans Hold-Up, un documentaire complotiste complètement délirant, une sinistre escroquerie. Réduits à une minute trente sur un entretien de plus d’une heure, ses propos ont été tronqués et sa notoriété instrumentalisée pour la promo du film. Comme d’autres intervenants abusés, elle a fait supprimer la séquence mais le mal était fait, trop tard, bien que le film ait été supprimé par YouTube, il compte plus de 6 millions de vues. Elle en parle dans cet entretien.
Bien sûr, le combat continue et il faut avoir le combat joyeux. Monique s’appuie sur Sénèque : « Vivre, c’est apprendre à ne pas attendre que l’orage passe, vivre ,c’est apprendre à danser sous la pluie ».

Se débarrasser des riches dans la joie, voilà un vrai programme !
Daniel Mermet.

 


Le sociologue Michel Pinçon, connu pour ses travaux sur la grande bourgeoisie avec son épouse Monique Pinçon-Charlot, est mort à l’âge de 80 ans

L’ancien directeur de recherche au CNRS s’était rendu célèbre pour ses travaux sur les catégories les plus riches de la population.

Publié par France Info
Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, le 17 septembre 2011, à La Courneuve (Seine-Saint-Denis). (JACQUES DEMARTHON / AFP)

Il était l’un des représentants les plus célèbres de la sociologie française. Michel Pinçon est mort à l’âge de 80 ans, selon une information publiée par L’Humanité, mercredi 28 septembre, et confirmée à franceinfo par les éditions La Découverte. « C’est avec tristesse et beaucoup d’émotion que les éditions La Découverte font part de la mort du sociologue Michel Pinçon, survenue le 26 septembre, à l’âge de 80 ans, des suites de la maladie d’Alzheimer », écrit la maison d’édition dans un communiqué.

Michel Pinçon, qui a été directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), s’est rendu célèbre pour ses travaux sur les catégories les plus riches de la population. Il travaillait sur ces derniers en duo avec son épouse, Monique Pinçon-Charlot. « Nous adressons nos pensées amicales à son épouse et complice de toujours, Monique Pinçon-Charlot, avec qui il a partagé six décennies d’une vie studieuse, amoureuse et engagée », continue la maison d’édition.

Des ouvrages sur Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron

Les ouvrages de référence du couple s’appellent Dans les beaux quartiers (PUF, 1989) ou encore Les Ghettos du gotha (Seuil, 2007). Il avait d’abord publié deux livres sur les milieux populaires, dont un en 1982 (Cohabiter) à l’issue d’une longue enquête en immersion dans une cité HLM de la banlieue de Nantes.

Puis, constatant le désintérêt de leurs collègues sociologues pour les plus favorisés, le couple avait choisi de se plonger dans la vie des familles fortunées. Grâce à l’entremise d’un collègue issu de cette classe sociale, Paul Rendu, ils avaient pu s’entretenir avec et partager un peu la vie des très riches, dont ils étaient extrêmement critiques.

Les deux sociologues ont publié des pamphlets contre deux présidents de la République. Ce fut Nicolas Sarkozy en 2010, dans Le Président des riches : enquête sur l’oligarchie dans la France de Nicolas Sarkozy. Puis Emmanuel Macron en 2019, dans Le Président des ultra-riches : chronique du mépris de classe dans la politique d’Emmanuel Macron.


La mort de Michel Pinçon, sociologue contempteur des « puissances de l’argent »

Connu pour ses travaux sur les catégories les plus riches, qu’il avait cosignés avec son épouse Monique Charlot, il s’était distingué par la radicalité de ses analyses.

Publié par Philippe-Jean Catinchi dans Le Monde du 28 septembre 2022
Michel Pinçon, le 16 septembre 2015.

Sociologue de combat connu pour ses travaux sur les catégories les plus aisées de la population française, qu’il a cosignés durant près d’un demi-siècle avec son épouse Monique Charlot (on évoque les « Pinçon-Charlot »), Michel Pinçon est mort lundi 26 septembre, à l’âge de 80 ans, des suites de la maladie d’Alzheimer, selon un communiqué de son éditeur, La Découverte.

Si le couple de sociologues a tant marqué, c’est autant par la radicalité de ses analyses sur les élites bourgeoises que par le tandem singulier qu’il formait. Convaincue que leur « carrière n’aurait pas été possible l’un sans l’autre », Monique Charlot soulignait que c’était là le fruit de « deux névroses de classe inversées ». Elle est en effet issue d’un milieu aisé mais peu érudit – une notabilité de province –, quand lui venait d’un milieu modeste où il se forgea seul une culture exigeante.

Né à Lonny, dans les Ardennes, le 18 mai 1942, d’un père ouvrier polisseur et d’une mère femme de ménage, Michel Pinçon ne se voit d’avenir que grâce à l’école (collège à Mézières, lycée à Charleville) et à la lecture, par laquelle il acquiert une riche culture personnelle. Mais sans en tirer joie ni enthousiasme, s’inquiétant d’être « un pauvre type toute [s]a vie » si la réussite doit l’éloigner de la culture de ses parents, « tout en le propulsant vers un inconnu dont [il] ne maîtrise pas les codes ».

A elle la ségrégation urbaine, à lui le monde ouvrier

Le salut du jeune homme mal dans sa peau viendra de Lille, en 1965. C’est à la faculté de lettres et de sciences humaines que Michel Pinçon, qui y suit depuis deux ans les cours de sociologie de Pierre Bourdieu, rencontre Monique Charlot, jeune étudiante en sociologie, elle aussi. Elle a 19 ans, lui 23. Ils se marient en septembre 1967 pour pouvoir partir ensemble au Maroc, où Michel effectue son service militaire, dans le cadre de la coopération, en tant que professeur de français. La suite est réservée aux abonné.es …


Monique et Michel Pinçon Charlot dénoncent la justice des riches.

Monique Pincon-Charlot raconte son Mai 68 …

Mai 68 . Un phénomène de société qui a bouleversé la France et le monde. Personnalités et inconnus du grand public ont accepté de se confier à Gérard Miller. Qu’ils aient été ouvrier, chanteur, acteur, animateur de l’ORTF, policier, étudiant, une seule question se pose : Comment l’ont-ils vécu ? A travers ces témoignages intenses et personnels, découvrons une nouvelle face de mai 68.