FR3 Bretagne donne ce jour sur son facebook, un écho au travail mené par la collectif Teatro Container au Chili. Un clip de 2’12 » réalisé par Damien Stein et Meryl Hugues qui ont rencontré en 2018 Kevin Morizur à Valparaiso. Venu au Chili pour vivre une expérience de théâtre de rue, Kevin a fini par s’y installer … Avec l’espoir de réunir Valparaiso et Brest, 2 grands ports qui ont des histoires à écrire ensemble …
Images et ITW: Damien Stein / Photos : Kevin Morizur / Montage: Tanguy Daujon/ Musique : Envaton. Durée 2’12 ».http://
« Kevin Morizur , un Breton à Valparaiso ». Le reportage intégral de 5’42 » est à consulter en ligne sur le site de KuB. C’est par ici, jusqu’au 7 avril 2022 …
Les containers, des parallélépipèdes destinés au voyage … par Damien Stein et Meryl Hugues
Le container, boîte géante standardisée, est l’accessoire indispensable à la circulation planétaire des marchandises, sur les cargos, les trains et les camions.
L’objet peut être détourné, pour en faire un logement de fortune ou une cabane tendance, il peut aussi constituer un décor pour un spectacle de rue, ce que fait le Teatro Container, un festival développé à Valparaiso par Kevin Morizur, un breton expatrié au Chili.
Damien Stein et Meryl Hugues l’ont rencontré lors de leur périple en Amérique du sud, intrigué par le parcours de cet artiste breton parti vivre loin de ses bases.
Nous avons eu la chance, l’un comme l’autre, de beaucoup voyager, travail ou recherches, plaisir ou quêtes… de nombreuses manières fantastiques de quitter régulièrement cette terre d’aventuriers qu’est la Bretagne, pour chaque fois mieux y revenir… ou pas.
Ainsi, certains choisissent de quitter le foyer, qu’il soit familial ou social, pour se construire une vie ailleurs. Que ce soit pour enrichir leur connaissance de l’autre et/ou proposer leur savoir-faire là où il n’existe peut-être pas, il faut une bonne dose de culot pour oser partir. Il faut une bonne dose de culot pour s’expatrier. Que les liens tissés soient solides, que les raisons soient valables. C’est le cas de Kevin Morizur, installé à Valparaiso, Chili.
Ce dernier vit là-bas depuis quelques années. Il y est arrivé par le théâtre de rue, et y est resté à cause d’une destinée familiale qu’il ignorait jusque-là. Après avoir travaillé avec la compagnie d’arts de rue Generik Vapeur à Marseille, il s’installe à Valparaiso et continue d’y développer des projets artistiques en compagnie de l’équipe de Teatro Container. Heureux hasard de la vie, il découvre qu’un vieil oncle breton s’est installé au Chili après avoir été réformé de la Première guerre mondiale… l’oncle d’Amérique n’était pas à Miami mais à Valparaiso, la ville aux 42 collines.
Suivant les traces chiliennes de son oncle, il y fait des allers-retours pendant six ans avant de s’y installer et d’y travailler comme photographe.
Teatro Container
Depuis 2008, le Centre culturel Teatro Container est une association basée à Valparaíso, dont l’objectif est de promouvoir l’usage artistique du container maritime, en le transformant en salle de théâtre, de danse, de musique ou comme espace d’interventions artistiques.
Teatro Container propose des dispositifs de création expérimentale établissant un dialogue entre la ville et ses habitants. Sa proposition, imprévisible et innovatrice, permet d’élargir l’accès aux manifestations artistiques au moyen de l’installation de containers dans l’espace public. Le Collectif organise tous les deux ans un festival : Festival Teatro Container, qui fêtait ses dix ans en 2018.
Kevin a tissé un jumelage de trois ans entre le Teatro Container et Le Fourneau, Centre National des Arts de la Rue et de l’Espace public, à Brest.
Le projet nourrit une réflexion sur l’impermanence de l’art, l’instabilité (recherchée) du voyageur, et la promesse d’une universalité. À travers le container, un lien se déploie d’un pays à l’autre. Les acteurs, tels des globules voyageant d’un bout à l’autre d’un corps/monde, offrent une représentation au spectateur, qu’il soit sédentaire ou seulement de passage. Que le spectacle soit proposé par des gens venus d’une autre partie du globe ou par une troupe locale, il y a nécessairement une impression d’ailleurs, le sentiment de côtoyer des contrées lointaines.
Les propositions du festival nous ont particulièrement touchés, redéfinissant avec pertinence la dimension humaine attribuée à la principale activité de la ville, ici le port, vecteur de communication avec le monde. Il devient une manifestation de l’identité culturelle de Valparaiso. C’est une manière idoine de rester en lien avec ses racines. Peut être Kevin a-t-il quitté sa Bretagne natale, mais il recrée chaque année une transversalité culturelle dans ce port fascinant à l’âge d’or révolu.
Le reportage intégral de 5’42 » est à revoir en ligne sur le site de KuB. Par ici, jusqu’au 7 avril 2022 …
Damien Stein et Meryl Hugues écrivent par ailleurs un film intitulé « MARTA EN AMÉRIQUE « …
Ce film retracera le voyage de 6 mois qu’ils ont effectué en Amérique du Sud et au cours duquel ils ont rencontré Kevin à Valparaiso. Il devrait voir le jour d’ici quelques mois. A la demande de l’émission Le Grand Bazh.art, ils en ont tourné un making-of de 6’29″…
« Je n’ai jamais été friand de la mitraille photographique durant les voyages. Souvent j’ai filmé des choses qui m’ont interpellé, pour finalement les assembler, leur apposer un peu de musique, et les faire vivre dans mon premier cercle social. Résultat, famille et amis savent où je suis allé, ce que j’ai fait, l’honneur est sauf.
Avec Meryl on a choisi de voyager plusieurs mois en Amérique du Sud et comme on voulait faire un petit film un peu spécial qui immortaliserait ce périple, on a choisi de montrer certains lieux, les photographiant en y apposant un personnage en avant plan, sorte de personnification animée.
Ce sont finalement des centaines de photos que nous avons prises dans plusieurs décors, pour élaborer un film en stop motion. Dix ans auparavant, j’avais testé la même technique pour mon premier court métrage, sans jamais oser recommencer. Car cette technique est hautement périlleuse, et donc réservée aux plus aguerris ; mais elle permet un résultat étonnant, proche du timelapse, alors qu’on la pratique en extérieur.
Avec la participation de ma mère Kareen Dromel à la fabrication de notre chère Marta (la marionnette) et le musicien Luis Barriga pour la composition musicale originale. »
Une réponse sur “A Valparaiso, on fait du théâtre de rue avec des… containers”
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