Christiane Taubira donne rendez vous à la mi-janvier…

Ce 17 décembre, Christiane Taubira a publié une vidéo sur les réseaux sociaux pour dire qu’elle “envisage” d’être candidate à la présidentielle, constatant “l’impasse” dans laquelle se retrouve la gauche. ”Je mettrais toute mes forces dans les dernières chances de l’union”, plaide Christiane Taubira qui donne rendez-vous à la mi janvier. Un calendrier qui tient compte de celui de La Primaire Populaire …

Dans sa déclaration, elle salue certaines candidatures “de personnes de grande valeur, pour qui elle a de l’estime et de l’amitié », mais en constate « l’impasse”. “J’ai toujours dit que je prendrais ma responsabilité, c’est pour cela que j’envisage d’être candidate à la présidence de la République française”.  “Je ne serai pas une candidate de plus”, a-t-elle néanmoins ajouté juste derrière.
Son intervention intégrale en une vidéo de 3’25″…

Christiane Taubira espère rebattre les cartes à gauche, Yannick Jadot ferme la porte à une primaire

L’ancienne garde des sceaux a dit envisager de se présenter à l’élection présidentielle, vendredi, tout en repoussant sa décision définitive à la mi-janvier. A gauche, les candidats ont relancé, chacun de leur côté, les appels au rassemblement.

Un article signé Le Monde avec AFP publié le 1er décembre 2021

Fin du suspense… jusqu’à « la mi-janvier » : Christiane Taubira a annoncé, vendredi 17 décembre, « envisager » de présenter sa candidature à l’élection présidentielle tout en repoussant son choix d’un mois pour tenter de répondre à « l’impasse » d’une gauche plus que jamais divisée.

« Je ne serai pas une candidate de plus », a affirmé l’ancienne ministre de la justice de François Hollande dans une vidéo de trois minutes diffusée sur les réseaux sociaux, assurant vouloir « mettre toutes [ses] forces dans les dernières chances de l’union », à l’heure où la gauche est éparpillée entre huit candidatures.

A 69 ans, la native de Cayenne dit avoir « fait le compte » des « interrogations et attentes » des Français avant de se lancer pour « ouvrir un chemin commun ». « J’ai toujours dit que je prendrai ma responsabilité », a-t-elle appuyé. L’ancienne garde des sceaux n’a pas fait mention d’une potentielle participation à la Primaire populaire, prévue du 27 au 30 janvier 2022 et qui vise à désigner un candidat unique à la gauche.
La date limite de candidature est fixée au 15 janvier. « Nous saluons la position de Mme Taubira », se sont félicités ses organisateurs auprès de l’Agence France-Presse, peu après l’annonce, en l’appelant à « participer dans le cadre de la Primaire populaire aux efforts de rassemblement ».

Christiane Taubira, lors du meeting de campagne de Benoît Hamon pour l’élection présidentielle, le 5 février 2017.

Anne Hidalgo pour un débat télévisé à gauche

« Débattons (…) sur une chaîne de télévision (…) avant le 15 janvier », a aussitôt après proposé Anne Hidalgo, la candidate du Parti socialiste, à tous les candidats de gauche, pour « faire émerger les convergences » et aussi « montrer les différences ». « Il y a une méthode, une seule (…) : c’est la primaire », a insisté la maire de Paris lors d’une conférence de presse, précisant que sa proposition de débat était néanmoins « indépendante » du processus d’une primaire.

Chez les écologistes, deux lignes différentes ont déjà réagi. « J’en ai un peu assez de ces candidatures qui potentiellement s’ajoutent les unes aux autres », a commenté le candidat investi par la primaire écologiste, Yannick Jadot.

« Je ne retournerai pas dans une primaire avec un socle programmatique qui n’est pas à la hauteur de notre ambition pour le climat, sur l’Europe. Attention à ne pas détourner l’attention pour résoudre des candidatures qui sont dans l’impasse et qui essaient de trouver une porte de sortie. »

Questionné à nouveau sur le sujet sur le plateau de l’émission « C à vous » sur France 5 vendredi soir, le candidat d’EELV a affirmé : « Bienvenue Christiane Taubira, tu as du talent, on a besoin de toi, mais ça doit se faire autour du projet écologiste et derrière la candidature écologiste. » Il a par ailleurs décliné l’invitation au débat lancée par Anne Hidalgo, assurant qu’il « est trop tard » : « Là, maintenant, il faut débattre devant les Françaises et les Français avec Emmanuel Macron, avec Valérie Pécresse, Eric Zemmour » et « Marine Le Pen ».
Sandrine Rousseau a, elle, au contraire salué la prise de parole de Christiane Taubira et son appel à l’union vendredi matin. « C’est bien, elle met les pieds dans le plat de l’union », a dit la finaliste malheureuse de la primaire écologiste et présidente du conseil politique du candidat, au micro de RMC. Interrogée quelques minutes après sur BFM-TV, elle a salué une « démarche [qui] consiste à pousser vers l’union ». « Je suis ultra-contente qu’elle vienne » dans la course de la gauche à l’élection présidentielle, a-t-elle encore déclaré. « Sa présence permet de remettre au cœur du débat la question du nombre de candidats et de candidates à gauche », a enfin ajouté Sandrine Rousseau.

Arnaud Montebourg, ancien ministre du redressement productif (2012-2014) et candidat à l’élection présidentielle de 2022, qui a appelé à l’union de la gauche derrière un candidat unique mercredi dernier, et a depuis tenté de démarcher chacun des prétendants, a accueilli la nouvelle avec entrain dans un tweet : « Christiane Taubira propose de nous unir (…). Réunissons-nous et construisons ensemble. »

« Battez-vous et laissez-moi tranquille », assène Mélenchon

Du côté de La France insoumise (LFI), le chef de file et candidat à l’élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon, en déplacement à la Martinique, a cinglé auprès de l’AFP : « Battez-vous entre vous et laissez-moi tranquille ! » Il est opposé à tout principe de primaire commune.
Plus tôt dans la journée, ce vendredi, Eric Coquerel, député et proche du candidat à la présidentielle, a développé cet agacement auprès du Monde : « On est à quatre mois de l’élection mère de la démocratie française. Tout ça me paraît complètement surréaliste », a réagi le député de Seine-Saint-Denis. « On ne va pas tous être tributaires des problèmes de la gauche d’accommodement et du Parti socialiste. Ils cherchent une issue et nous emmènent dans un très mauvais feuilleton », a-t-il poursuivi.

« Beaucoup de choses peuvent se passer en quatre mois. Certains peuvent annoncer leur candidature, d’autres peuvent la retirer. Cela ne sera pas mon cas », a réaffirmé de son côté le candidat communiste, Fabien Roussel, lors d’un déplacement à la Réunion.

Christiane Taubira avait multiplié ces dernières semaines les contacts avec les entourages de plusieurs candidats à gauche, faisant espérer une possible candidature aux partisans d’une « union ». Jeudi soir, elle a appelé tour à tour les candidats de gauche pour leur expliquer sa démarche et tenter de « fédérer ces différentes volontés de la gauche ». Huit candidats sont jusqu’ici déclarés à gauche et à l’extrême gauche.

Malgré de rares apparitions médiatiques, Christiane Taubira jouit toujours d’une popularité intacte auprès de l’électorat de gauche, issue notamment de son combat pour le mariage pour tous en 2013. Une étude Odoxa publiée il y a une semaine pointait qu’elle était, à gauche de l’échiquier politique, la figure jugée « la plus compétente », « convaincante » et « proche des préoccupations des Français » , devant Anne Hidalgo et Yannick Jadot.

Reste pour l’ancienne élue à transformer les attentes d’une partie de la gauche et convaincre plus largement. Ce n’est pas la première fois que la Guyanaise se lance dans la course à l’Elysée : en 2002, elle avait été candidate sous les couleurs du Parti radical de gauche, et recueilli 2,32 % des voix.

La « possible » nouvelle candidate de la gauche sera en déplacement samedi à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), comme elle l’a annoncé dans un tweet vendredi après-midi. Pourquoi le choix de cette ville pour ce premier déplacement public ? Parce que c’est une « ville parmi les plus jeunes de France, parce que c’est d’abord pour la jeunesse que la gauche doit gagner en 2022 » et « parmi les plus pauvres de France, parce que c’est contre les inégalités sociales que je me bats », a-t-elle fait valoir.


Christiane Taubira en quelques dates

1993 Christiane Taubira est élue députée de la première circonscription de la Guyane. Elle est réélue en 1997, 2002 et 2007.
1994 Elle devient députée européenne (Alliance radicale européenne), jusqu’en 1999.
2002 Elle se présente à l’élection présidentielle pour le Parti radical de gauche. Elle obtient 2,32 % des voix au premier tour.
2012 Elle est nommée ministre de la justice du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, sous le quinquennat de François Hollande. Comme garde des sceaux, elle devient une icône de la gauche en portant le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe. Elle démissionne du gouvernement de Manuel Valls en janvier 2016, après des semaines de tensions autour de l’extension de la déchéance de nationalité.


Taubira 2022 : le spectre d’une candidature sans projet

Un article signé Pierre Jacquemain dans Regards du 14 décembre 2021

Selon les générations, Christiane Taubira n’évoque pas les mêmes souvenirs. Il y a ceux qui se rappellent de ses premiers pas à l’Assemblée nationale en 1993 lorsqu’elle a voté la confiance au Premier ministre de l’époque, un certain Edouard Balladur. « Rien dans ce discours [de politique générale, NDLR] ne constituait un élément rédhibitoire à mon vote », balaye l’intéressée. Un an plus tard, elle fait campagne aux côtés de Bernard Tapie pour les élections européennes, soutenue par le Parti radical de gauche (PRG).

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Il y a ceux qui, à gauche, l’ont détestée en 2002 lorsqu’elle a décidé de se présenter à l’élection présidentielle. Ceux-là même qui l’ont accusée d’avoir fragilisé la gauche avec ses 2,32% au premier tour, empêchant selon eux Lionel Jospin (16,18%) d’accéder au second tour et ayant rendu possible le face à face entre Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen – oubliant souvent que parmi les autres prétendants au Palais de l’Élysée, il y avait Arlette Laguiller (5,72%), Jean-Pierre Chevènement (5,33%), Noël Mamère (5,25%), Olivier Besancenot (4,25%) ou encore Robert Hue (3,91%).

Enfin, il y a la Christiane Taubira des deux dernières décennies, celle dont la voix et les envolées lyriques résonnent encore avec délectation dans nos oreilles, lorsqu’elle défendait en 2001 la loi historique reconnaissant la traite et l’esclavage comme crime contre l’humanité ou encore celle en 2012 en faveur du mariage pour tous. Celle-là même qui a démissionné, quelques temps après, du gouvernement de Manuel Valls pour marquer son désaccord politique avec le projet de déchéance de nationalité – même si l’on oublie un peu trop vite que la seule ministre, en conseil des ministres, à s’être vivement opposée à cette annonce était George Pau-Langevin, au portefeuille des Outre-mer.

Christiane Taubira, on l’aime ou on ne l’aime pas pour toutes ces bonnes ou mauvaises raisons. Elle reste malgré tout une icône de la gauche sans en connaître réellement les fondements ou les raisons. Dans le genre, il n’y en a pas deux comme elle : une érudite convaincue, déterminée, cultivée. Dans la classe politique, celui qui s’en rapproche le plus, c’est peut-être Jean-Luc Mélenchon. Sur la forme, les deux tribuns ont autant le goût de la politique que celui de la culture, des arts, de l’histoire et des belles lettres. Deux fortes têtes à la relation parfois complexe avec le monde des médias. Entre les deux, la relation est faite de hauts et de bas mais le respect est réciproque. Un sondage Ipsos, daté du 14 décembre 2021, les place d’ailleurs tous les deux en tête des sondages auprès des sympathisants de gauche. 57% d’entre eux jugent le candidat de l’Union populaire plus à même de porter les couleurs de la gauche contre 55% pour l’ex-Garde des Sceaux.

Une pétition lancée il y a tout juste un an à l’initiative du producteur Maxime Ruszniewski et l’écrivaine Cloé Korman, avait déjà recueilli un peu plus de 10.000 signatures, parmi lesquelles celles de Juliette Binoche, d’Alice Diop, de Stéphane Foenkinos ou d’Eric Reinhardt. À l’époque, le producteur et ancien conseiller de Najat Vallaud-Belkacem au ministère des Droits des femmes, nous prévenait : « On vient tous d’horizons différents, nous avons des métiers et des origines différents parmi les signataires et on se rejoint tous sur un point : nous avons la volonté de présenter la candidature d’une femme qui incarne la gauche, en 2022. Et selon nous, la seule qui soit en capacité de dépasser les clivages et rassembler, c’est Christiane Taubira ». Déjà en 2016, à la veille de l’élection présidentielle qui a fait élire Emmanuel Macron – son ancien collègue ministre de l’Économie –, une pétition en faveur de sa candidature avait recueilli près de 100.000 signataires sans que la principale intéressée ne s’en saisisse réellement, au-delà de quelques remerciements formels.

Aujourd’hui, c’est du côté de la Primaire populaire que la pression se fait la plus grande. Les organisateurs – qui ont engrangé près de 300.000 signatures – ont dîné avec elle il y a quelques jours et espèrent une déclaration de l’intéressée en faveur du processus de la Primaire populaire. Elle pourrait joindre sa candidature à celle d’Anne Hidalgo et peut-être celle d’Arnaud Montebourg, à défaut d’avoir convaincu Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel. Certains proches de Christiane Taubira nous assurent d’une déclaration imminente. Pour eux, sa décision est prise. Elle va se lancer.

On peine à trouver des soutiens de poids dans la classe politique en vue d’une candidature à l’élection présidentielle. Taubira est une femme indépendante. C’est sa force. Elle est aussi une femme sans troupe. C’est sa faiblesse.

Une femme indépendante et sans troupe

Depuis quelques semaines, elle s’affiche à Marseille aux côtés du maire, Benoît Payan, pour rendre hommage à Gaston Crémieux, écrivain, avocat et journaliste, fusillé en 1871 pour sa participation à la Commune de Marseille. Elle monte aussi sur scène lors d’un concert du rappeur et écrivain Gaël Faye, le 27 novembre dernier au Zénith de Paris. Aussi, bien que discrète dans les médias, elle dit avec force sa consternation dans l’émission Quotidien, il y a tout juste deux semaines : « J’ai une très grande angoisse. Une très grande préoccupation. Nous avons cinq personnes de très grande valeur [Hidalgo, Jadot, Mélenchon, Montebourg et Roussel, NDLR]. Et pourtant, la voix d’aucune de ces personnes ne surgit vraiment. La primaire populaire est peut-être une échéance de rencontre. C’est un processus démocratique. Un processus générationnel. Est-ce qu’on essaie de saisir une dernière chance », interroge-t-elle ? Et d’ajouter : « On ne peut pas prendre le risque de laisser les gens morfler cinq ans de plus. On ne peut pas prendre le risque de laisser s’installer la haine, la peur, la défiance vis-à-vis des autres. De laisser cette société se disloquer. La gauche doit gagner ».

Si, jusque-là, on l’avait peu entendue, c’était peut-être le signe qu’elle n’en avait pas envie. Qu’elle ne voulait pas y aller. La perspective d’une candidature d’Anne Hidalgo l’avait sans doute refroidie. Sauf que la candidature de la maire de Paris ne prend pas et l’hypothèse d’une candidature de Christiane Taubira apparaît désormais comme une issue de secours pour la candidate du Parti socialiste. Pour l’heure, le spectre de sa candidature ne semble pas mobiliser officiellement le monde politique. Pourtant, dès novembre 2020, Benoît Hamon, ex-candidat socialiste à l’élection présidentielle de 2017, avait déclaré : « J’espère qu’elle dira oui. Elle est l’une des seules à pouvoir faire l’union à gauche ». À part cette sortie sans doute contrôlée de Benoît Hamon, on peine à trouver des soutiens de poids dans la classe politique en vue d’une candidature à l’élection présidentielle. Taubira est une femme indépendante. C’est sa force. Elle est aussi une femme sans troupe. C’est sa faiblesse.

Incertitudes sur le projet écologique et économique

Les partisans d’une candidature de Taubira voient pourtant en elle une présidente de la République capable de défendre la « redistribution des richesses, la revalorisation massive des services publics, la lutte contre la précarité et la transition écologique », précisent les initiateurs de pétitions en sa faveur. Elle peut être « l’inspiratrice de cet élan à travers toute la société », assurent-ils. Pour Noël Mamère, convaincu que la gauche peut former l’union autour d’un « candidat unique » et qui a récemment plaidé pour « des discussions avec les responsables de la primaire populaire », Christiane Taubira peut-elle être la solution ? Il y a quelques mois, l’ex-candidat écologiste à l’élection présidentielle nous répondait : « J’ai de l’estime et du respect pour elle mais le rassemblement de la gauche et des écologistes ne peut pas se faire sur la base d’une pétition. La gauche est déboussolée et tente de s’accrocher aux seules branches qui restent accrochées sur l’arbre. Elle en fait partie. Mais la gauche doit avant tout retrouver le chemin des idées. L’écologie est la seule idée neuve de ce siècle. Je ne l’ai pas beaucoup entendue sur ce terrain-là ». Et de poursuivre : « Il n’y a pas de sauveur possible de la gauche et c’est d’abord à la gauche de retrouver son chemin : Christiane Taubira fait partie de ceux et celles qui peuvent y contribuer mais ça ne suffit pas ».

L’écologiste y allait aussi de sa petite métaphore : « L’appel à sa candidature me fait penser aux espoirs que l’on porte collectivement sur le vaccin contre le Covid sans réfléchir aux probables autres épidémies à venir et à la nécessité de revoir de fond en comble notre modèle de société ». Et si Christiane Taubira nourrit les espoirs et les ambitions de quelques-uns, le projet politique d’une pareille candidature, compte tenu de son parcours, reste des plus incertains. Parce que pour les détracteurs d’une telle hypothèse, Taubira restera à jamais la ministre de Manuel Valls. Sa crédibilité sur une partie des bancs de la gauche est ainsi à jamais écornée. Et même si elle a quitté le gouvernement en claquant la porte, en désaccord avec le projet de déchéance de nationalité, elle a assumé toute la politique économique – CICE, pacte de compétitivité sans contreparties, etc. – du quinquennat précédent. Et on peut difficilement leur donner tort : si l’on connaît ses engagements pour la justice sociale, les droits et les libertés, on ne peut pas en dire autant des enjeux écologiques, comme le rappelle Noël Mamère, mais aussi des ambitions économiques qu’elle porte ou encore de son rapport à la finance, à la mondialisation, aux dettes, au capitalisme ou à la croissance – a fortiori dans un contexte de crise sociale et économique. Pour une économiste de formation et de profession, force est de constater qu’après bientôt 30 ans de vie politique, le flou persiste.

Et comme le dit son ancienne complice, du mouvement Dès Demain qu’elles ont cofondé ensemble, Martine Aubry : « Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup ».    Pierre Jacquemain


Christiane Taubira annonce son soutien à la Primaire populaire, « dernier espace pour construire l’union » de la gauche

Celle qui a déclaré la veille « envisager » d’être candidate à l’élection présidentielle fait partie des dix candidats sélectionnés par la Primaire populaire, issue d’un collectif ayant pour but de relier les aspirations de la société civile et des partis de gauche.

Un article publié le 18 décembre 2021 dans Le Monde avec AFP

Christiane Taubira a annoncé samedi 18 décembre son soutien à la Primaire populaire.

Elle y voit le « dernier espace pour construire l’union » de la gauche à laquelle elle entend participer. La possible candidate de gauche à la présidentielle Christiane Taubira a apporté son soutien samedi 18 décembre à la Primaire populaire.

Après avoir annoncé la veille « envisager » d’être candidate à la présidentielle en 2022, l’ex-ministre de la justice sous la présidence socialiste de François Hollande a déclaré vouloir se donner « le temps nécessaire de faire en sorte que nous [la gauche] puissions saisir cette dernière chance de l’union ».

Interrogée lors de son premier « déplacement de campagne » sur la proposition de débats lancée par la candidate socialiste Anne Hidalgo dans le cadre de la Primaire populaire, Christiane Taubira a dit vouloir « continuer à avancer avec détermination en respectant chacun, chacune ». « Il y a la Primaire populaire, qui semble le dernier espace où cette union peut se construire », a-t-elle estimé. Et d’ajouter :

« J’ai déjà dit à plusieurs reprises à voix haute le bien que je pense de ce processus démocratique et générationnel. Ses fondateurs ont construit la crédibilité du processus. Ils lui ont donné une autonomie. »

Vote prévu du 27 au 30 janvier

Christiane Taubira visitant le marché de Noël de Saint-Denis, samedi 18 décembre, au lendemain de l’annonce de son éventuelle candidature à l’élection présidentielle de 2022.

Pour elle, « il appartient justement à ses fondateurs d’en préciser les règles. Ça semble effectivement le dernier espace où cette union pourra se construire ». Christiane Taubira fait partie des dix candidats sélectionnés par la Primaire populaire, issue d’un collectif ayant pour but de relier les aspirations de la société civile et des partis de gauche. Le candidat des « insoumis », Jean-Luc Mélenchon, et celui des écologistes, Yannick Jadot, ont refusé d’y participer.

Le vote de la Primaire populaire est prévu du 27 au 30 janvier. Près de 300 000 personnes se sont déjà engagées à y participer.

Le parti radical de gauche, dont Christiane Taubira portait les couleurs à la présidentielle de 2002 où elle avait remporté 2,32 % des voix au premier tour, a « voté à l’unanimité son soutien » à celle qu’il voit déjà candidate. « Le chemin de rassemblement qu’elle ouvre avec une candidature au-dessus des partis, en parlant d’abord de la France, en s’adressant directement aux Françaises et aux Français, aux électeurs de gauche, est un acte attendu, lucide et responsable », estime le PRG dans un communiqué.

A suivre …


Voir par ailleurs : Christiane Taubira au concert de Gael Faye au Zénith, le 27 novembre 2021. Une vidéo de 7’12″…


Retrouver les différents articles consacrés par PrendreParti à Christiane Taubira …

Gaël Faye met en musique un poème de Christiane Taubira …

Christiane Taubira et l’après …

http://www.prendreparti.com/2019/09/26/nous-avons-besoin-de-christiane-taubira/

Christiane Taubira et Le Parti Radical de Gauche rejoignent les combattants de Place Publique

C’est quoi, « La Primaire Populaire 2022 » ?

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