Au Chili, le Parlement adopte le mariage pour tous

À quelques jours d’une cruciale élection présidentielle, le Chili a approuvé ce mardi 7 décembre, le mariage pour tous avec  une large majorité parlementaire. Un texte déposé en 2017 par l’ancienne présidente Michelle Bachelet. Le président Sebastian Piñera doit désormais promulguer la loi. Le candidat de la gauche progressiste Gabriel Boric défend le mariage homosexuel tandis que le candidat d’extrême droite José Antonio Kast s’oppose ​à l’approbation du mariage gay »…

Le Chili a rejoint mardi la trentaine de pays au monde autorisant le mariage pour tous, une demande de longue date de la communauté homosexuelle dans ce pays catholique d’Amérique latine. Une vidéo France 24 de 1’02 » à lire ci dessous …

Au Chili, le Parlement adopte le mariage pour tous

Le texte, adopté mardi, avait été déposé en 2017 à l’initiative de l’ancienne présidente Michelle Bachelet, socialiste. La mesure a le soutien du président, Sebastian Piñera, conservateur, qui doit désormais promulguer la loi.

Publié par Le Monde avec AFP le 07 décembre 2021

 

Des militants des droits LGBT lors de l’adoption du mariage pour tous au Parlement chilien, mardi 7 décembre 2021.

Le Parlement chilien s’est prononcé, mardi 7 décembre, en faveur du mariage entre personnes du même sexe, validant un projet de loi déposé en 2017. Après son approbation, mardi, au Sénat, à l’issue de nombreux reports du vote, la Chambre des députés s’est immédiatement prononcée à 82 voix pour, 20 contre et deux abstentions.

La mesure a le soutien du président, conservateur, Sebastian Piñera, qui doit désormais promulguer la loi. Cette dernière permettra en outre à tous les couples mariés d’adopter des enfants. Les couples homosexuels pouvaient jusqu’ici s’unir par un pacte d’union civile, en vigueur depuis 2015 et qui permet d’obtenir les mêmes droits qu’un couple marié, mais sans la possibilité d’adoption ni de filiation des enfants. « Je suis extrêmement émue. J’ai un peu de mal à garder mon calme. C’est une course de plusieurs kilomètres », a déclaré Isabel Amor, directrice de la Fundacion Iguales, qui défend les droits des LGBT, qui a assisté au vote dans les tribunes du Parlement.

Un projet constamment combattu

« Avec l’approbation du mariage pour tous, le Chili a franchi une étape historique et décisive pour l’avancement et la consolidation des droits humains des couples de même sexe et des familles homoparentales, qui ont tous, sans distinction, été discriminés et violés depuis les origines de notre pays », écrit dans un communiqué le Mouvement d’intégration et de libération homosexuelle, qui défend depuis plusieurs années l’autorisation du mariage entre personnes du même sexe dans le pays.

Quelques minutes avant le vote express à la Chambre des députés, le Sénat avait approuvé l’initiative par 21 voix pour, 8 contre et 3 abstentions.

Le texte avait été déposé devant le Parlement en 2017 à l’initiative de l’ex-présidente socialiste Michelle Bachelet, au cours de son second mandat (2014-2018).

Le projet a constamment été combattu par le bloc le plus conservateur de la droite chilienne au pouvoir, mais a néanmoins obtenu une majorité de « oui » à chaque étape du processus dans un Parlement dominé par l’opposition.

Si le mariage pour tous est autorisé à travers une trentaine de pays dans le monde, le Chili rejoint en Amérique latine le Costa Rica, l’Equateur, la Colombie, le Brésil, l’Uruguay, l’Argentine et 14 des 32 Etats mexicains.


« Une étape historique » : au Chili, le parlement adopte le mariage pour tous

En pleine campagne pour le second tour de la présidentielle chilienne, le parlement a voté en faveur du mariage pour tous.

Le siège du gouvernement chilien, à Santiago, aux couleurs du drapeau LGBT, le 7 décembre.
Le siège du gouvernement chilien, à Santiago, aux couleurs du drapeau LGBT, le 7 décembre. | CHILEAN PRESIDENCY / HANDOUT / EPA/MAXPPP

Le Chili a rejoint mardi 7 décembre la trentaine de pays au monde autorisant le mariage pour tous, une demande de longue date de la communauté homosexuelle dans ce pays catholique d’Amérique latine.

Le projet de loi avait été déposé devant le Parlement en 2017 à l’initiative de l’ex-présidente socialiste Michelle Bachelet, au cours de son second mandat (2014-2018).

Dans une déclaration inattendue le 1er juin dernier, le président actuel, le conservateur Sebastián Piñera, qui achève son mandat en mars 2022, avait demandé au Parlement de se saisir de ce projet de loi avec la plus grande diligence​.

La ratification attendue

Le texte a été approuvé une première fois au Sénat le 21 juillet, puis par les députés le 23 novembre. Dans les deux chambres, où domine l’opposition, le texte avait obtenu la majorité, malgré le rejet de la droite au pouvoir. Des modifications sur certains articles ont entraîné une troisième et dernière procédure législative.
Après un dernier examen du texte par une commission mixte composée de sénateurs et de députés, le Sénat a approuvé l’initiative par 21 voix pour, huit contre et trois abstentions. Dans la foulée, la Chambre des députés s’est immédiatement prononcée à 82 voix pour, 20 contre et deux abstentions.

L’ultime étape désormais sera la ratification présidentielle et la promulgation par Sebastian Pinera de la loi qui permettra en outre aux couples homosexuels mariés d’adopter des enfants.

Les couples homosexuels pouvaient jusqu’ici s’unir par un Pacte d’union civile, en vigueur depuis 2015 et qui permet d’obtenir les mêmes droits qu’un couple marié, mais sans la possibilité d’adoption et de filiation des enfants.

« Etape historique »

Je suis extrêmement émue. J’ai un peu de mal à garder mon calme. C’est une course de plusieurs kilomètres, a déclaré Isabel Amor, directrice de la Fundacion Iguales qui a assisté au vote dans les tribunes du Parlement.

Avec l’approbation du mariage pour tous, le Chili a franchi une étape historique et décisive pour l’avancement et la consolidation des droits de l’homme des couples de même sexe et des familles homoparentales, qui ont tous, sans distinction, été discriminés et violés depuis les origines de notre pays, indique un communiqué du Mouvement pour l’intégration et la libération homosexuelle (Movilh), qui défend depuis plusieurs années l’autorisation du mariage entre personnes du même sexe.

Selon une enquête récente du Movilh, 82,8 % des couples interrogés (soit 1.878 personnes) avaient indiqué désirer se marier prochainement en cas d’approbation de la loi et 91,9 % estimaient que l’examen du projet de loi s’était prolongé de manière injustifiée​.

« Vous vous sentez vraiment digne »

C’est quelque chose de très important. Vous vous sentez vraiment digne en tant qu’être humain, en tant que personne. J’ai toujours eu le sentiment que la vie, la famille et l’environnement dans lesquels je vivais autrefois vous méprisaient en raison de votre orientation sexuelle, a déclaré à l’AFP Ramon Lopez, qui a un partenaire de même sexe depuis 21 ans et attendait cette loi pour se marier.

Ce vote est intervenu en pleine campagne pour le deuxième tour de la présidentielle qui se tiendra le 19 décembre. Les résultats du premier tour, le 21 novembre, ont révélé un Chili profondément divisé, avec la qualification de deux candidats aux antipodes.

Le député de la gauche progressiste, Gabriel Boric, 35 ans, qui a obtenu 26 % des voix, défend le mariage homosexuel et a voté le texte à la Chambre basse.

En face, le candidat d’extrême droite, José Antonio Kast, un avocat de 55 ans arrivé en tête avec 28 % des suffrages, est opposé ​à l’approbation du « mariage gay » et à l’option de l’adoption pour protéger le droit de chaque enfant à avoir un père et une mère.

Si le mariage pour tous est autorisé à travers une trentaine de pays dans le monde, le Chili rejoint en Amérique latine le Costa Rica, l’Équateur, la Colombie, le Brésil, l’Uruguay, l’Argentine et 18 des 32 États mexicains.


Chili : le mariage pour tous très peu contesté

À quelques jours d’une cruciale élection présidentielle, le Chili a approuvé, mardi 7 décembre, le mariage pour tous avec une large majorité parlementaire. Une décision attendue depuis près de quatre ans, qualifiée d’“historique”, soutenue même par le gouvernement de droite, et finalement assez peu contestée.

Le projet de loi sur le mariage pour tous au Chili remonte à 2017, à l’initiative de la présidente d’alors, la socialiste Michelle Bachelet. Mais le processus s’est accéléré ces derniers mois, et la loi a finalement été approuvée mardi 7 décembre, suivant une procédure express demandée par le président de centre droit lui-même, Sebastián Piñera.

Peu après le vote favorable du Sénat – 21 voix pour, 8 contre et 3 abstentions – la chambre haute a immédiatement suivi à une large majorité : 82 voix pour, 20 contre et 2 abstentions.

“Cet événement est de ceux qui font honneur à toutes les parties prenantes. L’approbation du mariage pour tous nous permet de faire avancer les droits du plus grand nombre. C’est un tournant, et la politique s’est montrée là sous son meilleur jour”, a commenté, citée notamment par El Mostrador, la ministre du Développement social et de la Famille, Karla Rubilar.

El País América reprend les déclarations du Movilh (Mouvement pour l’intégration et la libération homosexuelle) :

Avec l’adoption du ‘mariage égalitaire’ [ainsi qu’il est appelé dans le pays], le Chili franchit une étape historique et décisive pour l’avancée et la consolidation des droits des couples de même sexe et des familles homoparentales, qui tous sans distinction subissaient depuis toujours, dans l’histoire de notre pays, discriminations et préjudices.”

[…] José Martín