Face à l’urgence climatique, une frange de la jeunesse a fait le choix de la désobéissance civile non violente. Arte diffuse « Désobéissant.e.s !« , un documentaire signé Alizée Chiappini et Adèle Flaux qui proposent un récit en immersion de cette mobilisation née à la fin de l’été 2018. L’émergence d’une génération qui, à sa façon pragmatique, ouverte et combative, imagine un nouvel engagement citoyen …
La bande annonce du documentaire (durée 1’49 »)
Le documentaire intégral ( durée 1H21′)
Présentation du documentaire par son diffuseur, Arte :
Après un été 2018 marqué par la canicule, les incendies et la démission fracassante de Nicolas Hulot, un groupe de jeunes gens, affolés par l’inaction des gouvernements face à la crise climatique, décide d’unir ses forces. Un QG, La Base, est loué en plein Paris. En germe depuis la COP21, une internationale informelle du climat relie différents mouvements de contestation européens : Extinction Rebellion, Ende Gelände, Alternatiba, ANV–COP21…
Parmi eux, des jeunes de moins de 30 ans. Certains, comme Élodie et Pauline, ont lâché un poste prestigieux pour se consacrer à un combat qu’ils jugent crucial. Après une première victoire – la pétition baptisée « L’Affaire du siècle » et ses 2 millions de signatures en quinze jours –, les activistes de La Base organisent 134 décrochages de portraits d’Emmanuel Macron dans les mairies, retransmis sur les réseaux sociaux, afin de dénoncer « le vide de sa politique écologique ». C’est leur première grande action de désobéissance civile. Le documentaire suit ces « désobéissants » en action et dans l’intimité : des « gilets jaunes » à la pandémie de Covid-19, l’année 2020 va les mettre à l’épreuve.
Alizée Chiappini et Adèle Flaux captent l’émergence d’une génération qui, à sa façon pragmatique, ouverte et combative, imagine un nouvel engagement citoyen. Fonctionnant en réseau, les militants de La Base n’hésitent pas à traverser la Manche pour prendre des leçons de non-violence chez les cousins britanniques ou à se rapprocher des « gilets jaunes » pour rassembler les luttes sociales et environnementales.
Ponctué de moments forts, comme le blocage de La Défense, « la République des pollueurs », face à des cadres ulcérés ou approbateurs, ce récit limpide, parcouru par un sentiment d’urgence, fait vivre de l’intérieur un an et demi d’une mobilisation sans précédent, combat qui vaudra à ses « meneurs », arrestations, gazages et poursuites juridiques. Ce document passionnant tient à la fois du manuel politique et du roman initiatique, l’aventure passant par différentes phases quand l’enthousiasme fait place à la désillusion avant de retrouver un nouveau souffle.
Désobéir suffira-t-il pour sauver la planète ?
Adèle Flaux, co-réalisatrice de « Désobéissant.e.s !« et Pauline Boyer, militante d’Alternatiba au micro de « La Grande Table » de France Culture.
A écouter par ici …

Alizée Chiappini et Adèle Flaux ont réalisé le film Désobéissant.e.s ! . Tout commence lors de l’été 2018 : trois ans après l’Accord de Paris, alors que tout montre que les gouvernements signataires ne seront pas en mesure de tenir leurs engagements, l’offensive des militants est déclenchée suite à la démission de Nicolas Hulot. Dix jours plus tard, des dizaines de milliers de personnes envahissent les rues des grandes villes de France. Des membres de différentes associations se réunissent à « La Base » en plein Paris, pour organiser ce mouvement.
C’est une cause qui est à la fois très légitime et très grave, qui devient un moteur de lutte pour la jeunesse. C’est la peur de lendemains qui déchantent. On a essayé de comprendre leur engagement pas seulement sous l’angle de leur méthodologie d’action, mais aussi des choix de vie qui vont avec cet engagement. Leur engagement est un engagement total. Il y a une grande intensité émotionnelle dans ces mouvements, ils partagent beaucoup, ils investissent tous les espaces, ils vont jusqu’à s’exposer à la répression. Mon engagement, c’est de raconter leur histoire. (Adèle Flaux)
Le documentaire raconte et analyse la forme que prend la lutte durant près d’un an. De la stratégie judiciaire adoptée par « L »Affaire du siècle » – qui poursuit en justice l’Etat français pour son inaction en matière environnementale – aux grandes actions de désobéissance civile comme les quelques 149 décrochages de portraits présidentiels dans les mairies, en passant par la recomposition de l’espace politique traditionnel lors des élections européennes de 2019, les militants adoptent différents modes d’action pour servir leur lutte. « Ce qui nous anime, c’est la lucidité de la situation mondiale, qui est lourde, ainsi que la joie d’agir ensemble, de faire avancer les prises de conscience dans notre société. (…) L’action permet de transcender cette peur. « (Pauline Boyer)
Pauline Boyer est l’une des militantes Alternatiba suivies dans le documentaire. Ancienne cadre supérieure dans l’industrie pharmaceutique, comme beaucoup, elle a quitté cette vie pour se consacrer pleinement à son engagement. Le 22 octobre dernier avait lieu son jugement en appel pour vol de portraits d’Emmanuel Macron. Une action décidée en toute conscience, un acte de désobéissance civile pour alerter, poussé par un devoir de citoyen face à l’état de nécessité.
La désobéissance civile est un moyen d’action qui répond à l’urgence de la situation. (…) Ce n’est pas qu’une question d’environnement, c’est aussi une question de défense des droits humains. (Pauline Boyer)

En savoir plus sur « Il est temps » …
On voit apparaître depuis peu de nouvelles initiatives pour raconter le réel, à l’exemple de « Il est temps« , initiative transmédia lancée par Arte France,
« Il est temps » c’est avant tout une grande enquête internationale participative sur nos souhaits, nos aspirations, nos rêves mais aussi nos craintes pour le futur. Les résultats de celle-ci seront analysés par un collectif de sociologues afin de nourrir une programmation exceptionnelle prévue sur le Web et à la télévision dès la fin de l’année 2020. Pour participer à l’enquête, rendez-vous sur arte.tv/il-est-temps …