Culture en Alerte rouge …

Subissant de plein fouet les conséquences de la covid-19 sur l’économie, des entreprises du spectacle et de l’événementiel se sont lancées dans une opération d’ampleur internationale intitulée « Alerte rouge » pour sensibiliser les pouvoirs publics aux difficultés qu’elles rencontrent. Du 14 au 18 septembre, elles éclaireront ainsi en rouge leurs entreprises, leurs entrepôts ou encore des bâtiments publics afin de sensibiliser les pouvoirs publics au « drame économique et social qui s’annonce ».

 En Espagne aussi …

Los trabajadores invisibles de la industria cultural protestan por la falta de eventos y trabajo. La pandemia ha dejado 700.000 puestos de trabajo en el aire, sin conciertos o espectáculos donde trabajar Dicen que el sector se hunde y que ahora atienden un 10% del volumen de trabajo habitual en estas fechas.



A Brest, la société
Audiolite a décidé d’éclairer la façade des Ateliers des Capucins en rouge, pour fédérer les acteurs locaux, et interpeller sur le réel drame économique et social qui s’annonce, si rien n’est fait pour ces grands oubliés du plan culture.

« Grandes oubliées du plan culture », les entreprises du spectacle lancent l’opération « Alerte rouge »

La société Audiolite, prestataire des grands événements culturels bretons, illuminera la façade des Capucins, à Brest, ce vendredi 18 septembre, en soirée, dans le cadre de l’opération nationale « Alerte rouge ». Un moyen comme un autre de rappeler les difficultés auxquelles est confronté le secteur… Un article paru dans Le Télégramme du 16 septembre 2020

La société Audiolite est présente sur la plupart des grands événements culturels bretons (ici l’Ilophone, à Ouessant).
La société Audiolite est présente sur la plupart des grands événements culturels bretons (ici l’Ilophone, à Ouessant). (Photo d’archives/Le Télégramme)

Subissant de plein fouet les conséquences de la covid-19 sur l’économie, des entreprises du spectacle et de l’événementiel se sont lancées dans une opération d’ampleur nationale intitulée « Alerte rouge » pour sensibiliser les pouvoirs publics aux difficultés qu’elles rencontrent. Du 14 au 18 septembre, elles éclaireront ainsi en rouge leurs entreprises, leurs entrepôts ou encore des bâtiments publics afin de sensibiliser les pouvoirs publics au « drame économique et social qui s’annonce ».

Des dizaines de milliers d’emplois menacés à l’échelle nationale

Aujourd’hui totalement « démunies », ces structures – réalisant plus de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires et représentant des dizaines de milliers d’emplois à l’échelle nationale – subissent un effondrement de leur chiffre d’affaires de 80 % en moyenne, ce qui menace directement et à très court terme leur survie, ainsi que celle des emplois qui les composent. « Nous sommes aujourd’hui les grands oubliés du plan culture », déplore le syndicat professionnel Synapse, représentant et défendant les intérêts d’entreprises prestataires de services de l’audiovisuel scénique et événementiel (son, lumière, décors, costumes, maquillage…).

Les Capucins éclairés en rouge ce vendredi

Prestataire des plus grands événements bretons (Vieilles charrues, Fêtes maritimes de Brest, Festival du Bout du monde…), l’entreprise Audiolite, ancrée à Guipavas et membre du syndicat, annonce s’associer à cette opération « Alerte rouge ». Ce vendredi 18 septembre, Audiolite éclairera les Ateliers des Capucins, coté téléphérique. Une façon de rappeler les difficultés du secteur et les mesures réclamées (extension d’exonération de charges sociales patronales, chômage partiel sans reste à charge, fonds de solidarité, report des remboursements d’emprunts divers…) pour sauver un secteur où ils sont déjà 60 % à envisager devoir licencier, et où 53 % estiment le risque de dépôt de bilan élevé ou très élevé dans les mois à venir.


Des bâtiment éclairés en rouge à Brest ? C’est l’alerte rouge des pros du son et de la lumière

Opération « alerte rouge ». Les Capucins, site emblématique de Brest (Finistère), va être éclairé de rouge par la société Audiolite vendredi 18 septembre 2020. Touchés de plein fouet par la crise Covid, les prestataires de l’audiovisuel scénique veulent ainsi sensibiliser à leurs difficultés économique.
Aricle publié dans l’Ouest-France du

Lors de l’inauguration des Capucins, à Brest. Le site sera éclairé en rouge vendredi 18 septembre 2020, à partir de 2020.
Lors de l’inauguration des Capucins, à Brest. Le site sera éclairé en rouge vendredi 18 septembre 2020, à partir de 2020. | ARCHIVES

Basée à Guipavas, la société Audiolite, prestataire des Vieilles Charrues, des Fêtes Maritimes ou du festival du Bout du Monde, s’y associe : elle va éclairer les Ateliers des Capucins, ce vendredi 18 septembre à partir de 18 h, côté téléphérique.

Les « oubliés du plan culture »

« Liés aux rassemblements de publics, les prestataires techniques du spectacle vivant et de l’événement sont démunis, face à un effondrement de leur chiffre d’affaires de 80 % en moyenne. Ce qui menace directement, et à très court terme, leur survie, ainsi que celle des dizaines de milliers d’emplois qui les composent, commente Sylvain Turpin, codirecteur d’Audiolite. Premiers arrêtés et derniers à pouvoir repartir, faute de la visibilité indispensable à la reprise, nous sommes, aujourd’hui, les grands oubliés du plan culture. »

Ces entreprises réalisent plus de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires et représentent des dizaines de milliers d’emplois, regroupant des savoir-faire reconnus internationalement. « Pourtant, nous craignons de disparaître ». Elles éclairent donc en rouge leurs entreprises, leurs entrepôts et des bâtiments publics, « pour alerter sur le drame économique et social qui s’annonce ». Et, enfin, obtenir la mise en place d’un plan de soutien spécifique.


A Chalon et Mâcon : alerte rouge pour la culture et l’évènementiel

 

L’Espace des arts de Chalon et la salle de spectacle Le Spot à Mâcon se mettent en rouge ce jeudi soir.L’intérieur du bâtiment est éclairé de spots de cette couleur pour répondre à l’appel à lancer un SOS : le monde du spectacle est au bord d’une catastrophe économique et culturelle marquante. Les spots vont rester allumer toute la nuit.
A Mâcon, la façade du Spot est éclairé d’un rouge vif. Les directeurs du Palais des expositions, du Spot et d’un prestataire de service soulignent que depuis le 13 février il n’y a pas eu de spectacle et/ou d’animations sur ce pôle évènementiel très réputé sur le Maconnais.


Toulouse : le monde de l’événementiel en « Alerte rouge »

  • Le conseil régional a accepté que sa façade soit illuminée de rouge en soutien aux prestataires de services spécialisés dans l’événementiel.
    Le conseil régional a accepté que sa façade soit illuminée de rouge en soutien aux prestataires de services spécialisés dans l’événementiel. Photo DDM, Adrien Nowak.

Un article publié dans La Dépêche du

 

Opération « Alerte rouge ». Ce mercredi soir, c’est toute la filière toulousaine de l’événementiel qui s’est mobilisée pour dire haut et fort ses craintes lors d’une opération symbolique. Comme dans d’autres villes, hier soir, plusieurs bâtiments de Toulouse se sont parés d’une lumière couleur sang. Conseil régional, départemental, chambre de commerce d’Occitanie, chambre de commerce de Toulouse, Halle de la Machine, l’hôtel Pullman Toulouse Airport et le Mercure Saint-Georges, tous ont accepté d’être solidaires de la filière et de prêter leurs façades aux prestataires de services (la ville de Toulouse, elle, ne participe pas).

En fin de soirée, les professionnels se sont rassemblés au Bikini pour une grande photo de famille. « L’ensemble des entreprises toulousaines sont là, détaille Laurent Chabaud, cogérant de Concept Group, membre du syndicat national des prestataires techniques de l’audiovisuel scénique et événementiel (Synpase), à l’initiative de l’action. Nous sommes au bord du gouffre. En octobre, il faudra à nouveau payer des charges (qui avaient été reportées jusque-là), or nous avons 90 % de pertes d’exploitation. Dans moins de six mois, la moitié des entreprises auront disparu, les autres ont une durée de vie d’un an. C’est mathématique. On assiste à l’éradication d’une branche d’activité. »

Carole Delga, présidente de la région Occitanie avance pour sa part : « Derrière ces métiers de l’ombre, il y va de la survie d’une profession, des emplois de femmes et d’hommes qui nous permettent de créer ce lien social, culturel, économique et sportif dont nous avons tant besoin ».

Pour Laurent Chabaud, l’aide ne peut désormais venir que des pouvoirs publics : « Nous, nous sommes les employeurs des intermittents des spectacles, nous avons beaucoup de matériel et d’importantes charges d’investissement. Il faut un plan de soutien massif, que l’Etat prenne en charge 35 % de nos pertes d’exploitation (les assureurs refusent), et que le chômage partiel à 100 % soit prolongé. Tout cela nous permettra de mettre en sommeil nos entreprises. » Jusqu’à la reprise… Mais cette dernière risque d’être timide. « On est réaliste. Qui voudra mettre de l’argent pour organiser des grands événements ? lance Laurent Chabaud. On estime que l’on retrouvera notre chiffre d’affaires d’avant covid en 2024-2025. » En espérant que les entreprises n’aient pas d’ici là mis la clef sous la porte…


Crise sanitaire. Les prestataires de l’événementiel lancent l’alerte rouge

Le Synpase (syndicat national des prestataires techniques de l’événementiel) fait savoir que la profession va mal. Ils subissent de plein fouet la crise sanitaire du Covid19. Cette semaine, il éclaire en rouge le conseil départemental et un site de Cherbourg.

Les professionnels de l’audiovisuel et des prestataires du spectacle illuminent en rouge des sites publics, pour alerter sur leurs conditions liées à la crise du Covid19. Comme ici, à Lorient.
Les professionnels de l’audiovisuel et des prestataires du spectacle illuminent en rouge des sites publics, pour alerter sur leurs conditions liées à la crise du Covid19. Comme ici, à Lorient. |

Le conseil départemental de la Manche éclairé en rouge le soir, à partir de ce mercredi 16 septembre 2020, la place de la fontaine Mouchel de Cherbourg aussi… Partout en France, durant toute la semaine, le Synpase lance le plan Alerte Rouge. Et alerte ainsi « les pouvoirs publics sur la situation catastrophique à laquelle nos entreprises sont confrontées à cause de la crise sanitaire du Covid19 », explique sa présidente nationale Frédérica Legeard-Lemée, de la société Contact, de Juvigny-Les-Vallées. Une opération de communication d’ampleur« relayée sur tout le territoire national par nos confrères » En effet, « malgré les aides substantielles qui nous ont été accordées, tant par l’État que par nos Régions, les entreprises prestataires techniques au service de la culture et de l’évènement sont en grave danger car leur activité ne va pas redémarrer avant de longs mois ». L’idée, assure la présidente, n’est pas « de polémiquer politiquement, mais bien de tirer la sonnette d’alarme et d’attirer l’attention sur nos métiers et nos entreprises, dont la survie est en jeu à court terme si nos pertes d’exploitation ne sont pas compensées comme elles vont l’être pour les organisateurs d’évènements et festivals ainsi que pour les lieux d’accueil. » L’objectif de Synpase est de demander, au ministre des Finances, la mise en place d’un plan de soutien spécifique à ses métiers.


« L’alerte rouge » des hommes de l’ombre

Confrontés à une forte baisse d’activité, les prestataires techniques de l’événementiel et du spectacle réclament un plan de soutien spécifique.
Un article paru dans L'Alsace du 16 septembre 2020
L’Eden de Sausheim fait partie des lieux éclairés dans la région. DR

Depuis le début de la semaine et jusqu’à dimanche, les prestataires techniques de l’événementiel et du spectacle (sonorisation, éclairage, vidéo, structures, décors, régie, etc.) mènent l’opération « Alerte rouge » : en éclairant de cette couleur le siège de leurs entreprises, certains monuments et lieux où ils ont l’habitude de travailler, ils souhaitent sensibiliser le gouvernement, ainsi que les décideurs et élus locaux, « au drame économique et social qui s’annonce, afin d’obtenir la mise en place d’un plan de soutien spécifique » aux entreprises du secteur.

C’est le cas, du côté de Strasbourg, au Zénith, au Palais universitaire, au Maillon ; et du côté de Mulhouse, au parc-expo, à L’Entrepôt, au Noumatrouff, au musée de l‘Impression sur étoffes, au Schweissdissi, à l’Eden de Sausheim… Et sur le bâtiment de la société TSE, à Habsheim.

Celle-ci emploie 21 permanents, mais surtout quelque 250 intermittents dans une année normale, pour un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros en 2019. « Cette année, nous n’employons que le quart des intermittents habituels, et nous espérons finir l’année avec un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros », explique Jérôme Bigeard, le directeur.

« L’ensemble de la chaîne doit être soutenu »

Malgré cela, et un emprunt de 1,1 million d’euros pour passer la crise, la société TSE s’estime plutôt bien lotie, grâce au maintien d’événements organisés par les collectivités locales, comme Destination automobile ou les Journées d’octobre. « Nous sommes moins impactés que ceux qui ne font que du live », souligne Jérôme Bigeard. « Nous avons mis nos collaborateurs au chômage technique pour garder les savoir-faire dans l’entreprise. Mais la reprise tarde, et on aurait bien besoin d’un accompagnement… »

Avec seulement « 20 % de l’activité normale », la société Lagoona, basée à Mundolsheim depuis l’incendie qui a dévasté ses locaux, est davantage dans la moyenne du secteur. « On a travaillé pour le festival Musica et les Bibliothèques idéales, mais cela ne suffit pas : on s’apprête à licencier trois personnes », indique Denis Fenninger, le directeur.

Pour Loct’Ambule, une société de location de matériel audiovisuel, d’écrans géants, de projecteurs robotisés, etc. – que du matériel de pointe, très onéreux, également implantée à Mundolsheim –, l’heure est grave. « On n’a droit qu’au chômage partiel. On a été exonéré des charges jusqu’ à fin 2020, mais l’application du décret reste compliquée à gérer par nos systèmes informatiques… En juin 2019, on était à 200 000 € de chiffre d’affaires et, cette année, à 1 600 €. De mars à juin, on a à peine réalisé 4 000 € de recettes ! Maintenant, on va commencer à épurer et nombre de sociétés vont simplement disparaître », pronostique Jacky Fregonese. Comme chez Lagoona, il a contracté un prêt garanti par l’État, mais « comment le rembourser ? », s’inquiète-t-il. Denis Fenninger préconise que, « comme pour la Pac (politique agricole commune), le secteur devrait être sous perfusion jusqu’à une vraie reprise ».

« Le ministère de la Culture a accordé 432 millions d’euros d’aide aux producteurs et théâtres. Mais rien n’est prévu pour les prestataires techniques, le catering, les boîtes de sécurité…, observe Jérôme Bigeard. Si le spectacle doit vivre, l’ensemble de la chaîne doit être soutenu. Pourquoi ceux qui sont devant la scène devraient être plus soutenus que ceux derrière la scène ? Après les soignants, les caissières, les éboueurs, nous avons envie d’être sur le pont, à notre tour, pour redonner de la joie à nos concitoyens ! »


En Suisse aussi, depuis juin , la culture en alerte rouge

Ce lundi soir, de 22 heures à minuit, des bâtiments, théâtres, opéras, salles de concert et de congrès s’allumeront en rouge dans toute la Suisse. Une manière pour une partie des entreprises culturelles, frappées de plein fouet par la crise du coronavirus, de montrer qu’elles existent et qu’elles sont solidaires. Ces entreprises représentent plus de 10% de l’économie suisse. Essentiellement composées de PME, de micro-entreprises et d’indépendant-es, elles constituent un potentiel économique important et concentrent 5% des emplois du pays. Ce chiffre est comparable à la finance ou au tourisme, selon les statistiques de l’Office fédéral de la culture.

Parmi les branches du secteur culturel, qui se remettra difficilement d’une pandémie dévastatrice pour l’ensemble de ses actrices et acteurs, l’événementiel souffre d’autant plus en cette période estivale synonyme de rendez-vous festifs et musicaux. Les manifestations rassemblant jusqu’à 1000 personnes sont de nouveau autorisées sous conditions mais les festivals annulés, qui attirent souvent les foules, ne pourront être reprogrammés dans l’urgence car il faut souvent une année pour les organiser.

Nombre de technicien-ne-s du spectacle, de l’événementiel et de l’audiovisuel risquent de ne pas se relever, tout comme les artistes de toutes disciplines et les autres professions précaires qui gravitent autour des métiers de la scène souvent au bénéfice de mandats très courts, négociés parfois un mois au préalable. Depuis quelques semaines, ils et elles sont nombreux à poster leur profil sur leur mur facebook avec le slogan «La culture est mon métier», annonçant les concerts ou pièces de théâtre annulés et les pertes financières engendrées – près de 5000 signatures ont déjà été récoltées sur le site cultureismyjob.ch.

Aujourd’hui, plusieurs associations professionnelles, dont LiveCom Expoevent, l’Association suisse des promoteurs de musique (SMPA), l’Association suisse des techniciens de théâtre (ASTT) ou l’Association des professionnels de la scène romande (ARTOS) ont pris l’initiative de cette Nuit de la lumière, qui flambera ce soir, deux heures durant. Un semblant d’activité a redémarré mais les initiateurs demandent une plus grande sécurité de planification à partir du 1er septembre afin de pouvoir au moins reprogrammer les événements tombés à l’eau. Ils entendent aussi négocier avec les pouvoirs publics pour éviter une vague massive d’insolvabilité et préserver l’emploi. Car le rouge risque de clignoter encore un bon moment.