Denis Péan et le groupe Lo’Jo transcendent le temps et les mots

Mené par Denis Péan, le groupe Lo’Jo s’est assuré une place de choix sur la scène musicale hexagonale. Nourrie d’influences multiples, leur musique est une invitation au voyage et à la réflexion dans un esprit d’ouverture à toutes les cultures. Le collectif est de retour avec « Transe de Papier », un nouvel opus annoncé pour l’automne. A cette occasion, Denis Péan se confie à SessionLab …

Pour ceux qui ne connaissent pas encore la musique envoutante de Denis Péan, un extrait du magazine Artotech qui a rencontré les Lo’Jo et leur créateur Denis Péan au printemps 2020 …


Entré dans un nouveau chapitre de son existence, le groupe angevin Lo’Jo a enregistré son nouvel album, Transe de papier, en y insufflant la chaleur, la chair et la magie de ses concerts. C’est l’album refuge et miroir d’un monde de bouleversements intimes et universels.

Et un nouveau départ pour le groupe et ses invités précieux – Tony Allen et Robert Wyatt.

« Je ne reviens pas pareil ! »… Le refrain du premier morceau de Transe de papier annonçait l’air du temps et l’espérance de l’année 2020.

« Je ne reviens pas pareil » de ce moment où le ciel soudain tout bleu nous est tombé sur la tête. « Je ne reviens pas pareil » de l’écoute de Jeudi d’octobre et La Rue passe, les deux chansons de l’album qui accueillent le batteur Tony Allen, sans doute pour un de ses derniers enregistrements. « Je ne reviens pas pareil » de ces souvenirs de voyages, de lieux et de parfums. « Je ne reviens pas pareil » de ce disque qui fait affleurer et danser tellement de sensations et d’émotions enlacées : de l’anxiété et de l’espoir, de la colère déterminée et de la tendresse, de l’introspection et des visions hallucinées, des certitudes ébranlées et de la confiance.
Mais si cet album résonne comme celui d’un monde chamboulé, c’est d’abord parce qu’il raconte celui de Lo’Jo – de l’universel à l’intime, et inversement. Pendant quelques longues lunes, Lo’Jo a fonctionné à la façon d’une petite communauté semi-nomade et furtive (comme chez Alain Damasio), qui avait jeté l’ancre dans une ancienne ferme de la campagne angevine. Là, autour de Denis Péan, le façonnait et enregistrait sa musique entre deux voyages, mais aussi accueillait les enfants des écoles et des artistes du monde entier. Plus qu’un groupe, Lo’Jo était devenu une micro-société alternative, une utopie au coin du chemin.


Coronavirus : Denis Péan fondateur de Lo’Jo était à l’affiche du #Festivaljerestealamaison, le 7 avril 2020 à Angers

Les lives d’artistes se multiplient sur les réseaux sociaux pour faire face au confinement. L’angevin Denis Péan fait partie des 95 artistes à l’affiche du premier festival de musique sur internet qui se déroulait du 1er au 7 avril.

Denis Péan à l'affiche du #Festivaljerestealamaison
Denis Péan à l’affiche du #Festivaljerestealamaison © #Festivaljerestealamaison

Alors que les lives d’artistes se multipliaient sur les réseaux sociaux pour faire face au confinement, une initiative originale a proposé de réunir près d’une centaine de musiciens autour d’un festival virtuel qui se déroulera en ligne entre le premier et le 7 avril.

Le festival Je Reste à la Maison alias #Festivaljerestealamaison rassemblait une vaste programmation dont une partie spéciale jeune public.

Parmi les musiciens qui ont dit oui figure l’angevin Denis Péan. 
Rencontre par téléphone avec le poète globe-trotter confiné.

Quand on lui demande pourquoi il a accepté de participer à ce festival la réponse de Denis Péan résonne dans le combiné, avec cette voix au phrasé si particulier, à la scansion douce et affirmée à la fois. Une réponse naturelle. « Quand on m’invite à un festival en général j’y vais. Je suis musicien, ma vie se passe à jouer dans les festivals. Si on me donne l’occasion de jouer dans un  festival alors que je ne pourrais pas le faire autrement alors je le fais. C’est ma vie »

C’est une première pour vous de jouer dans ces conditions (seul et sans public visible)?

« C’est inédit de jouer un concert public sans public. Une fois j’ai joué pour des gens qui dormaient. La compagnie Carabosse m’a invité au milieu d’un bois. On a construit des bungalows pour les gens et moi je jouais tout seul pour endormir les gens »

Quel rôle peut jouer la musique dans ces moments ?

« Pour chacun presque je crois,  la musique c’est un compagnon d’une vie, c’est un ami.
Je suis tout seul chez moi et ce qui est le plus rassurant et le plus généreux autour de moi c’est ma discothèque. Et là j’y puise ma propre histoire.
J’ai des disques vinyles, j’ai des cd et j’ai des cassettes. J’ai ressorti mon équipement pour lire les cassettes. Pour m’apercevoir que la qualité de la bande de la cassette est exceptionnelle. Je l’avais oublié. Il a fallu cet évènement pour redécouvrir mes cassettes »

Et justement où et comment se passe votre confinement ?

« Je suis chez moi, seul, à proximité d’Angers. Je suis quelqu’un qui s’adapte assez facilement. Et comme artiste on est adapté quelque part aux difficultés. La vie d’artiste c’est une empire d’obstacles. Il faut faire avec ce qui arrive. C’est la même réflexion qui s’impose à chaque individu de notre société d’ailleurs. Artiste ou pas, sédentaire ou globe trotter »

On vous sait à la fois musicien, chanteur, poète et  écrivain.
Une citation vous vient-elle à l’esprit pour aider les gens à traverser cette époque d’incertitude?

« Il y a un proverbe créole qui dit « la patience soigne même la gale » (NDLR en créole ca s’écrit « la patians i guéri la gal »)

Et une autre citation que je trouve très belle de l’écrivain haïtien René Depestre « Je donne à ma patience des sabots en diamants » C’est un peu ce que je fais en moment.  J’essaie de transmuter ces circonstances particulières, inquiétantes, en quelque chose de beau, un moment d’introspection intéressant pour moi. Et puis continuer à travailler mes chansons. Je devais être en répétition pour notre prochaine tournée avec les Lo’ Jo à partir du mois d’octobre. C’est bien sûr reporté. Je devais partir en Algérie au mois de mai pour des ateliers d’écriture, c’est bien sûr annulé. Et je ne sais pas si cela pourra être reporté en raison de notre tournée.

« Je ne veux pas m’inquièter car c’est un moment d’introspection. Et politiquement de grande reflexion. Ce système de vie, de pensées qui nous régit nous convient-il , est-il capable de nous aider en cas de difficultés, nous abandonne t’il ?
L’art pour moi n’est pas détachable de toute forme de vie. Il est proche de l’intimité mais aussi des choses générales de la vie. De la chose sociale et politique. La musique est née d’une géographie et d’un temps »

Que comptez-vous jouer lors de ce concert et sous quelle forme ?

« C’est une demi-heure de mes chansons, interprétées seul au piano dans mon salon. J’aurais aimé jouer de mon piano acoustique mais il est désaccordé et je ne peux pas faire venir un accordeur en ce moment. C’est comme quand je joue chez moi sauf que je ne vais pas m’arrêter cette fois là. Je vois ça comme une sorte de clin d’oeil intime vers les autres« .



Retour sur le dimanche 16 novembre 2003 lorsque Denis Péan est venu accompagner Le Petit Cirque des Sélène dans la Grande Halle du Fourneau …

 

Scène et Piste
Le Petit Cirque des Sélène
7 au 14 novembre 03

 

DR.Duo aérien et Cirque d’objet
Sur la place, un entresort, une yourte, un espace lumineux et éphémère. A la nuit, se dessinent sur les murs de toile, des ombres, les souvenirs des cirques d’avant, des objets vivants et mystérieux. Passé cet étrange tente, nous arrivons au cœur de la création dans l’univers du cirque, limpide, tendu comme la corde lisse où se suspend le duo des Sélène.

Hommage poétique à nos souvenirs d’enfants, « Le Petit Cirque des Sélène » est un aussi un hommage aux artistes ceux qui ont fait rêver les deux comédiens et les ont accompagnés tout au long de leur aventure.


Un cirque dans une bulle de poésie…

« … un petit cirque pas comme les autres. Un tout
petit cirque composé de 2 acrobates :
Laura de Lagaillardais et Olivier Brandicourt.

Avec les 2 artistes, une foule d’images et d’objets comme
des minuscules trésors exhumés d’un coffre à souvenirs.

Autour de la corde lisse placée au coeur de la piste,
un décor de bohème délicieusement vieillot.
Le Petit Cirque des Sélène possède la poésie des greniers.
Ceux où les enfants se cachent pour jouer… »

Extrait du Ouest France – 11/11/03 – Angelique Jegou

 

Dimanche 16 novembre 2003,
dernière des 8 représentations, en présence de Denis Péan (Lo’Jo) compositeur d’une partie de la musique du spectacle.

(annonce 06/11/03)
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(compte rendu 11/11/03)
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« Le

Le petit cirque des Sélène au Fourneau

Laura de Largillardaie et Olivier Brandicourt forment un époustouflant duo aérien. Hélas, c'est au sol que se déroule l'essentiel de leur spectacle...
Laura de Largillardaie et Olivier Brandicourt forment un époustouflant duo aérien.

Hier au Fourneau, la compagnie « Scène et piste » a joué une dernière fois « Le petit cirque des Sélène ». Une représentation honorée de la présence de Denis Péan, chanteur compositeur du groupe Lo’Jo, venu jouer en live une musique composée pour ce spectacle.

Scène et piste», ce sont Laura de Largillardaie et Olivier Brandicourt. Les spécialités de ces deux-là, la corde lisse et le cadre aérien. Mais loin de se contenter de ces seuls numéros d’acrobates, Laura et Olivier ont souhaité un spectacle qui rende hommage à l’univers du cirque. ..

Le meilleur se passe donc dans les airs. Là, le duo excelle et les artistes, tout entiers à leurs acrobaties, n’essayent plus alors de jouer les comédiens. Le rythme s’accélère enfin, et le dernier numéro de cadre aérien, accompagné par Denis Péan venu rejoindre le duo, est carrément étourdissant.petit cirque des Sélène : duo aérien au Fourneau »

Photo prise par Yffic Dornic le 15 décembre 2011 lors de la remise à Michèle et Claude des insignes de « Chevaliers Arts et Lettres »

 


En savoir plus sur le Cirque des Sélène

Le petit cirque des Sélène naît en 2001 de la rencontre entre Laura de Lagillardaie et Olivier Brandicourt. Duo aérien et cirque d’objets mis en musique par Denis Péan (Lo’Jo), la création Scène et Piste a été accueillie au Fourneau en 2003 et 2011. En 2015, Les Sélène revient en résidence au Fourneau pour travailler sur leur création Heures séculaires, second mouvement.

Laura de Lagillardaie
entre dans le monde de la danse à l’âge de sept ans. Elle entre dans celui du théâtre à l’âge de treize ans et commence son métier d’actrice. Elle joue au théâtre et rejoint le Groupe T’chan’G à l’invitation de Didier-Georges Gabily. Elle continue son parcours d’actrice par des travaux de laboratoire avec Anatoli Vassiliev. Elle entre dans le monde du cirque pour un projet théâtral initié par Pierre Philippe pour lequel elle franchit la porte du vieux gymnase de la rue Montorgueil pour suivre les cours de trapèze de Pierre Bergam.

Olivier Brandicourt entre dans le monde de la mer à l’âge de six ans. Il navigue auprès des côtes de Belle-Ile, au large, et entame la traversée de l’Atlantique. Parallèlement, il assiste en auditeur libre au cours de l’école Jacques Lecoq. Il entre dans le monde de la scène en faisant de la lumière pour des chorégraphes, des musiciens, des metteurs en scène. Il s’occupe aussi de la régie générale de festivals de musique classique dont le Festival d’Art Sacré de la Ville de Paris. Il entre sur la piste du cirque pour y créer avec Laura de Lagillardaie le Duo aérien Les Sélène.