Vincent Martin, artiste hors du commun …

Sa tête vous dit quelque chose ? C’est normal : en plus de diriger avec Myriam Rayer la compagnie de théâtre de rue l’Acte Théâtral à Margny-lès-Compiègne,, il est aussi comédien pour le cinéma et la télévision. « J’ai joué dans plus de 45 films de cinéma et 80 films TV », affirme Vincent Martin. Coup de projecteur sur l’une des facettes d’un artiste hors du commun … « L’humain est la matière première de l’artiste », aime t il à répéter …

Un montage Demo de 13mn, compilation  au fil du temps de quelques extraits de films retrouvés, et reflet d’une petite partie du parcours de Vincent Martin face à la caméra …


L’Acte théâtral, une compagnie au service du théâtre de rue

Au commencement, il y a une rencontre. Celle des comédiens Vincent Martin et Myriam Rayer. Un duo, devenu un couple, à l’origine de la création d’une compagnie axée sur le théâtre de rue : l’Acte théâtral est officiellement fondé en 1983.

Depuis, ils n’ont eu de cesse de créer et de monter avec les membres de la compagnie des spectacles destinés à être joués dans l’espace public (rue, parc, jardin, square…). « L’Acte théâtral c’est avant tout une équipe de passionnés qui créent depuis bientôt trente ans et qui aiment à faire partager leur théâtre en allant à la rencontre du public », résument de concert Myriam et Vincent Martin. « Faire du théâtre comme de vrais artisans, des faiseurs de mots, de sons, d’émotions, de lumières, d’histoires », voilà leur credo.

L’Acte théâtral, c’est un espace de création, de recherche et de rencontres avec d’autres artistes. C’est aussi un lieu de formation avec les Ateliers théâtre au bord de l’eau (lire ci-contre). Animés par Vincent Martin et les acteurs de la compagnie, « ces ateliers permettent à tous, débutants ou confirmés, adultes comme enfants, d’explorer le travail de comédiens en se basant sur la personnalité de chaque individu ».

Au chapitre des projets, Myriam et Vincent Martin annoncent la mise en œuvre d’un travail de mémoire qui retracera l’histoire de la compagnie. Mais dans l’immédiat, le comédien, qui poursuit en parallèle une carrière d’acteur pour le cinéma et la télé – il a tourné dans près de 80 films -, s’envolera pour le Maroc où il doit tenir un « très beau rôle » dans un long métrage de David Oelhoffen au côté de l’acteur Viggo Mortensen.

De notre correspondante Sylvie Delarue


Filmographie de Vincent Martin

Vincent a joué dans :

 

 note 2016 – Bienvenue à Marly-Gomont
 note 2015 – Floride
 note 2015 – L’Hermine
 note 2014 – Loin des hommes
 note 2010 – Ni à vendre ni à louer
 note 2009 – Les Petits ruisseaux
2006 – Le Lièvre de Vatanen
 note 2004 – L’Équipier
 note 2004 – La Cloche a sonné
2003 – Pas de repos pour les braves
2002 – La Maîtresse en maillot de bain
2002 – Marie et le loup
 note 2002 – Bienvenue chez les Rozes
 note 2001 – Belphégor, le fantôme du Louvre
 note 1998 – Astérix & Obélix contre César
1997 – Merci mon chien
 note 1989 – Jean Galmot, aventurier
 note 1988 – Drôle d’endroit pour une rencontre
 note 1987 – Le Beauf
1987 – Champ d’honneur
1986 – Hôtel du paradis
1986 – Trop tard Balthazar
1985 – Conseil de famille
1985 – Le Thé au harem d’Archimède
1985 – Spécial police
 note 1984 – La Femme publique
 note 1984 – Rive droite, rive gauche
1984 – Ni Avec Toi, Ni Sans Toi
 note 1983 – Tchao Pantin
 note 1983 – Les Cavaliers de l’orage
1983 – Un amour de Swann
 note 1983 – Edith et Marcel
1981 – Histoire du caporal
 note 1980 – Les Charlots contre Dracula

Vincent a joué dans la série ou le téléfilm :

2018 – Le Voyageur
 note 2015 – Capitaine Marleau
 note 2015 – Meurtres sur le Lac Léman
 note 2015 – Capitaine Marleau
2015 – Agathe Koltès
2014 – Méfions-nous des Honnêtes Gens !
 note 2011 – Tout le monde descend !
2010 – Isabelle disparue
2010 – Chez Maupassant: Le cas de Madame Luneau
2009 – L’Evasion
2005 – Les Vagues
2004 – A Cran, Deux Ans Après
 note 2003 – L’Affaire Dominici
 note 2001 – Sauveur Giordano
1998 – Le Cocu magnifique
 note 1997 – Joséphine, ange gardien
 note 1996 – Une Femme d’honneur
1995 – Anne Le Guen
1994 – La patience de Maigret – 11/54 (1994)
1993 – Maigret se défend – 08/54 (1993)
 note 1992 – Les Cordier, juge et flic
 note 1992 – Julie Lescaut
 note 1992 – Les 5 Dernières Minutes – 3 eme série
 note 1991 – Maigret – Cremer

1991 – Appelez-moi Tonton


Dans les archives du fourneau.com
« Un homme parmi les hommes »

En résidence à Plougasnou en 2005, la Cie avait présenté « les Têtes de lectures » durant le mai. En 2007, c’était avec « Le retour du Grand Pipo » que Vincent était revenu au Fourneau et au Mai des Arts…

Entretien d’Aurélien Marteaux  avec Vincent Martin, auteur-acteur, directeur artistique de la compagnie l’Acte théâtral.

Une fois n’est pas coutume, c’est autour de « l’écriture pour la rue » que s’est orientée une grande partie de ma discussion avec Vincent Martin
Côté nouveauté, le bruit d’ambiance ne sera exceptionnellement pas celui de la cuisine du Fourneau mais celui de la cuisine de l’Hôtel de France de Plougasnou. Interview décentralisée donc, à l’occasion de la double résidence de la compagnie (2 spectacles en création à Brest et à Plougasnou) du 11 au 16 mai.

Pour leur nouvelle création Les têtes de lecture , ces chercheurs d’humanité travaillent avec les habitants qui deviennent le temps d’un spectacle les têtes parlantes d’une étrange machine. Tête un jour, tête toujours ? Réponse en tête à tête avec Vincent.

Pour commencer, je vais te poser ma question récurrente : quel est ton métier Vincent ?

C’est vaste comme question… Déjà pour moi, ce que je fais n’est pas un métier. En tout cas j’ai pas fait ça comme « choix de carrière », ni pour gagner ma vie, mais pour survivre à moi-même… puis par passion. J’aime pas trop le mot métier. Dans mon cas, c’est plus un choix de vie.

J’aime dire que je suis artisan-artiste. J’aime l’idée de travailler la matière plutôt que de réfléchir. Que tu travailles le bois ou les mots, la matière te renvoie directement ce qu’elle peut t’offrir. Les humains c’est pareil. Pour moi, l’humain est la matière première de l’artiste.

J’aime également le mot « acte », d’où le nom de la compagnie : L’Acte théâtral.

Et qu’est-ce qui t’a amené où tu es aujourd’hui ?

La survie, le besoin urgent de reconnaissance. J’étais très mal dans mes études, un vrai cancre. J’ai fini par tout plaquer et chercher une autre direction de vie. Et alors que j’en avais jamais fait, j’ai eu l’idée d’ouvrir un atelier de théâtre !

Et cette passion pour l’écrit, tu l’as depuis toujours ?

Je suis un très mauvais lecteur. C’est pas que je n’aime pas lire, mais quand je lis le soir ça m’endort… Ce qui fait que je ne lis pas beaucoup. Par contre, j’ai toujours été fasciné par l’écriture. J’écris des poèmes depuis longtemps. Ca m’a souvent sauvé.

Tu me parlais tout à l’heure de ta volonté « d’écrire pour la rue », qu’est-ce que cela signifie pour toi ?

Cela veut dire que mon écriture puise dans toutes les rencontres que je fais. Mes projets artistiques sont habités par les gens qui m’ont marqué dans leur façon d’être, leur façon de lutter. « Ecrire pour la rue », c’est écrire à partir de ce que l’on construit avec les gens. C’est l’aspect le plus intéressant des arts de la rue, celui de créer les spectacles au cœur même des villes et de les réalimentés sans cesse au contact des gens.

Peux-tu nous parler un peu de la compagnie ?

La compagnie est née de plein de rencontres. C’est pas une histoire de famille, mais presque. Au fil du temps on a fidélisé beaucoup de belles histoires d’amitié et de travail.

Au niveau de l’orientation artistique, ça a toujours été la rue et le besoin d’aller jouer partout, dans les endroits les plus insolites possibles.

Pour mes créations, je n’ai jamais été attiré par les salles de théâtre, la séparation scène-public… J’ai besoin que le public soit directement dans mon spectacle. Certains artistes se prétendent au dessus du lot comme les hommes politiques. Si ces gens se positionnaient à hauteur des gens, je pense qu’il y aurait beaucoup moins de problèmes. On n’a aucune leçon a donner à qui que ce soit.

Comment s’est passé la rencontre avec les têtes de lecture finistériennes ?

Avec les têtes de lecture, la rencontre est différente à chaque fois. Les têtes finistériennes sont toutes de très belles personnalités, venues d’horizons très différents. Dans chaque ville, on redécouvre l’impact du spectacle sur les gens, c’est passionnant.

L’impact que suscite le spectacle a parfois tendance à vous dépasser, non ?

C’est vrai. Par exemple, les têtes de Vieux Condé, où on a joué récemment, veulent rencontrer celles du Finistère, etc… Certaines têtes vont voir les spectacles des autres. La famille « têtes de lecture » s’agrandit de plus en plus. On pense d’ailleurs organiser une grande réunion de toutes les têtes de lecture de France. Grâce au Fourneau et au site internet www.lefourneau.com/tetesdelecture elles peuvent maintenant communiquer entre elles. Cela prend une ampleur qui dépasse le spectacle.

Les têtes de lecture perchées dans le sonomographe

Entretien réalisé par Aurélien Marteaux le 13 mai 2005 dans les cuisines de l’Hôtel de France à Plougasnou.

Merci à Martine et Gilles de nous avoir ouvert les portes de leur cuisine.