Un concours Miss France fondamentalement sexiste …

Fatima-Ezzahra Benomar, née en 1983 à Rabat, est une militante marocaine des droits des femmes. Elle s’installe en France en 2001 pour y poursuivre ses études. Elle milite, dès 2009, au sein de l’association Osez le féminisme dont elle est responsable des questions d’égalité professionnelle. Membre du collectif @NousToutesOrg, elle s’exprime pour l’abolition du concours Miss France, remettant en cause l’image de la femme qu’il véhicule …

En savoir plus sur Fatima Benomar

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Secrétaire générale des efFRONTé-e-s
Née au Maroc et très empreinte de l’idéal républicain et des principes humanistes enseignés par ses parents, Fatima-Ezzahra Benomar est arrivée en France à l’âge de 17 ans. En 2005, elle milite contre l’adoption du Traité Constitutionnel Européen, puis devient membre du bureau d’Osez le Féminisme, responsable du pôle « égalité professionnelle ». Pendant la campagne présidentielle de 2012, elle a soutenu le Front de Gauche et s’est occupée des questions féministes. Convaincue qu’il n’y a pas de droits des femmes qu’on puisse appliquer ou conquérir sous le joug de l’austérité, elle cofonde l’association Les efFRONTé-e-s dans le but de combattre le sexisme et les politiques de rigueur qui font reculer les droits des femmes. Titulaire d’un bac arts plastiques et d’un diplôme en cinématographie, elle est attirée par toutes les formes de l’expression artistique et a le goût de porter ses engagements via l’écriture, le cinéma et le dessin.


Miss France 2020 : Ambiance détestable, « mauvaise camaraderie »… Les coulisses de l’élection dévoilées

Dans un entretien accordé au Parisien, la directrice générale de l’organisation Miss France Sylvie Tellier s’est confiée sans tabou sur les frictions entre Miss lors de la préparation du concours 2020.

« L’an dernier, nous avions une promotion très bienveillante« , se souvient Sylvie Tellier. Mais pour l’édition 2020 du concours de Miss France, il semble bien que l’ambiance ait été beaucoup plus tendue. Lors d’une interview au journal Le Parisien, la directrice générale de l’organisation Miss France a confié que les relations entre les Miss avaient été loin d’être apaisées. »Cette fois, il y a eu des tensions et quelques heurts dans le groupe« , confie-t-elle.

« Quelques filles n’ont pas facilité les choses. C’était principalement de la mauvaise camaraderie avec des tentatives de déstabilisation, des petites vacheries. Lorsque c’est tendu dans un groupe, les filles qui sont un peu fragiles le prennent automatiquement plus à cœur« , explique celle qui a été élue Miss France en 2002. Une situation qui a même obligé Sylvie Tellier à intervenir. « C’est rare que je sois obligée de prendre la parole deux ou trois fois pour dire : Les filles c’est une aventure humaine… soyez gentilles« , a-t-elle poursuivi.

« Pas de place pour les pestes »

Les jurés ont pris en compte les Miss qui ont pu poser des problèmes au moment de désigner les quinze finalistes. « Parfois, il y a aussi une succession de choses qui font qu’une Miss n’est pas choisie. Elle peut avoir été mauvaise camarade et avoir rendu un test de culture générale pas très bon. Plus ça s’empile et moins elle a de chance de continuer…« , explique Sylvie Tellier.

Car il n’est pas question pour le comité d’organisation de faire porter la couronne à une femme qui ne représenterait pas bien la France. « Elles sont toutes belles, moi je veux une Miss sympa qui aime les gens, qui a de la repartie, bref une fille avec de la personnalité. Je n’ai pas de place pour les pestes. Pour moi, une jeune femme qui n’est pas capable de vivre un mois dans un groupe ne peut pas être Miss France. Qu’attendent les gens de celle-ci ? Qu’elle vienne à leur rencontre, qu’elle leur parle, les comprenne et les représente donc ils ont besoin de quelqu’un de sympathique« , affirme-t-elle.