Comédienne au parcours atypique, Corinne Masiero impose sa présence brute et sincère au théâtre, au cinéma et à la télévision. Connue pour son rôle de « Capitaine Marleau », elle s’est aussi illustrée et révélée dans des films de Xavier Giannoli, Patrice Chéreau, Cyril Mennegun ou encore Jacques Audiard. C’est à 28 ans qu’elle a trouvé sa voie grâce au théâtre et notamment grâce au metteur en scène Guy Alloucherie … « Sa manière de travailler m’a amené des cartouches, dit-elle, […] Le fait de ne jamais lâcher. Tant que c’est pas fini je lâche jamais rien. Et aussi de pas se prendre au sérieux, mais en faisant sérieusement. »
Invitée de l’émission « Nord Pas de Calais Matin », Corinne Masiero évoque sa nomination pour les Cesar, son rôle dans le film « Louise Wimmer » et ses débuts dans le théâtre de rue.
Une vidéo de 5’09″…
Source : Nord Pas de Calais matin | France 3 | 12/02/2013
DOCUMENTAIRE. “Corinne Masiero hors cadre”
Comédienne au parcours atypique, Corinne Masiero impose sa présence brute et sincère au théâtre, au cinéma et à la télévision. Dans ce documentaire, Marine Place nous fait découvrir cette femme et ses combats de tous les jours.
Connue pour son rôle de Capitaine Marleau, Corinne Masiero s’est aussi illustrée et révélée dans des films de Xavier Giannoli, Patrice Chéreau, Cyril Mennegun ou encore Jacques Audiard.
Mais la comédienne revient de loin. C’est à 28 ans qu’elle trouve sa voie grâce au théâtre et notamment grâce au metteur en scène Guy Alloucherie. « Sa manière de travailler m’a amené des cartouches, dit-elle, […] Le fait de ne jamais lâcher. Tant que c’est pas fini je lâche jamais rien. Et aussi de pas se prendre au sérieux, mais en faisant sérieusement. »
REPLAY. « Corinne Masiero hors cadre »
L’artiste fait aussi référence à son rapport au patois et à l’image que cela renvoit, la considération qu’en ont les gens, la société, et ce même dans le cadre de son travail :
« La langue ça a un rapport aussi avec le physique, tout ce que tu représentes, ta manière de t’habiller tout ça. C’est à dire que si t’es pas dans les codes ‘petit bourgeois blanc hétéro macho’ et bien va te faire foutre. Donc quand t’es une gonzesse, que t’es moche, que t’as l’accent et que tu rentres pas dans les codes et si en plus t’es au bout, alors là, Adieu Berthe.«
Le rejet, l’indifférence, la rue, l’humiliation, la violence, elle connaît. « Tu culpabilises d’être pauvre« . Cette période douloureuse de sa vie, Corinne Masiero en parle aujourd’hui sans filtre et en fait son cheval de bataille : la lutte contre la pauvreté et la précarité.
Le 8 mars 2019, elle accompagnait les femmes en tête de cortège du 17e week end de mobilisation des Gilets jaunes à Lille :
« On est censé être dans une démocratie donc il faut ouvrir sa gueule. Faut faire respecter ses droits. […] Tous les droits qui ont été acquis de dures luttes ils commencent à se casser la gueule. 2003, 2013 et maintenant 2019, ça va, c’est bon. Les infirmiers c’est pareil, dans tous les secteurs c’est comme ça, le service public il se fait avoir. Y en a marre de se faire vendre à des actionnaires avec un mec qui est là qui dit ‘oui je vous écoute le peuple’ mon cul ouais.«
Le peuple c’est tout le monde, les riches comme les pauvres alors voilà faut arrêter de dire des conneries
Une lutte qu’elle a incarnée aux côtés d’Audrey Lamy dans Les Invisibles de Louis-Julien Petit, sorti le 9 janvier 2019.
Comme une leçon d’humilité, entre coups de gueule et coups de cœur, le documentaire retrace la carrière d’une figure inspirante, humaine et attachante. À travers ce portrait d’une femme, la réalisatrice nous invite aussi à nous questionner sur notre vision du monde, la place que nous y tenons et le rôle que nous pouvons tous y jouer.
À la manière d’un road movie, ce film dresse le portrait sensible d’une femme qui remet inlassablement l’humain au centre de ses choix et qui brandit l’art comme une arme de construction massive, sociale et politique. Découvrez le documentaire Corinne Masiero hors cadre lundi 14 octobre à 23h. Réalisé par Marine Place, coproduit par Les Docs du Nord et Pictanovo.
VIDEO. « Quand t’es une gonzesse à la rue, c’est la double peine » : le témoignage poignant de l’actrice Corinne Masiero
À l’affiche du film « Les invisibles », l’actrice livre un témoignage édifiant et sans détour de ce qu’elle a vécu dans la rue.
L’actrice Corinne Masiero incarne une assistante sociale qui vient en aide aux femmes sans-abri dans le film « Les invisibles ». Un rôle qui évoque en elle une période de sa vie particulièrement difficile. En effet, elle aussi a vécu les affres du quotidien dans la rue. Un quotidien qu’elle raconte sans détour.
« Quand t’es une gonzesse à la rue, c’est la double peine. Tu te fais violer beaucoup plus souvent que quand t’es un mec, tu te fais attaquer, racketter, il faut te protéger de tout, t’es toujours sur le qui-vive à 360 degrés », témoigne Corinne Masiero. « T’as l’impression d’être une sous merde, que quoi que tu fasses, quoi que tu dises, quoi que tu penses, t’as pas le droit d’exister », confie l’actrice.
« C’était la petite porte qui s’ouvrait et je n’ai pas lâché, je suis rentrée dedans comme j’ai pu. »
Corinne Masiero, à Brut
C’est un cours de théâtre, alors qu’elle a 28 ans, qui va lui sauver la vie. « J’ai rencontré des gens qui petit à petit m’ont montré qu’une autre issue était possible, que ma parole, ce n’est pas qu’elle valait plus qu’un autre mais que j’avais le droit d’exister et moi j’ai vécu ça sur un plateau de théâtre, ça s’est passé en 20 minutes », se souvient la comédienne. Aujourd’hui, Corinne Masiero est une actrice reconnue. Elle a déjà reçu une nomination aux César et tient le premier rôle de la série Capitaine Marleau qui réunit à chaque diffusion plusieurs millions de téléspectateurs.
« Je me suis rendue compte que j’avais le droit d’être debout (…) j’avais le droit de vivre, j’avais le droit de parler, d’exister. Et là ça a été retournement de situation et là je n’ai pas lâché », conclue Corinne Masiero.