La France nie toute intervention au Chili

Bonjour bonsoir depuis Valparaíso ! Grande nouvelle en cet après midi du 27 novembre : tous les médias chiliens relayent le communiqué publié par l’AFP.
« La Police Française dément toute participation et collaboration avec les Carabineros de Chile. »
Nous avons bien fait d’en parler, de poser nos questions et de partager nos inquiétudes auprès de nos Député.e.s.

Lire à ce propos le courriel de Graziella Melchior, Députée de la 5e circonscription du Finistère, interpelée par nos soins.
Elle indique notamment avoir obtenu l’assurance du Ministre des Affaires Étrangères  que « nous ne conduisons avec le Chili aucune coopération dans le domaine du maintien de l’ordre et n’avons pas de projets engagés dans ce cadre et à l’ordre.  »  Lire le courriel intégral par ici :  Députée 29 de la 5ème Position de la France au Chili

« Voilà trois jours que nous cherchions à savoir si l’allocution télévisée de Piñera était véridique,

il avait annoncé que d’ici une semaine, des policiers de France, Espagne et Angleterre, venaient en renfort pour conseiller les Carabineros sur le maintien de l’ordre public.
Cette annonce permettait au Gouvernement de démontrer le soutien international, avec trois alliés « de prestige »,
mais aussi d’alimenter la peur, car elle justifiait en somme la pression que nous vivons au quotidien ici, et ce depuis 40 jours.
Si cette annonce semblait « délirante » depuis la France. Elle n’en était pas moins terriblement angoissante depuis le Chili.
Nous les français de l’étranger nous nous retrouvions tout d’un coup considérés comme collaborateurs des exactions des forces de l’ordre.
Un jeu très très dangereux de la part du Gouvernement.
C’est donc un réel camouflet pour Piñera, qui vient d’ailleurs d’annuler sa venue à la Cop25 à Madrid.
De plus, ce communiqué de l’AFP apparaît juste après l’annonce télévisuelle de Piñera, où il renforce la répression, en rappellant plus de 2000 policiers retraités, et une motion (qui doit très rapidement passer au Congrès) qui permet d’envoyer les militaires dans les rues sans avoir à décreter l’état d’urgence, afin de réaliser des opérations de protection d’infrastructures dites « critiques » du pays. Cette motion inclut un facteur déterminant, qui peut bloquer au Congrès, car elle exempte de responsabilité pénale les militaires s’ils doivent user de la force.
Ici à Valparaíso, la situation est catastrophique, les manifestations pacifiques quotidiennes sont réprimées à grand usage de canons à eau (au début c’était de l’eau, maintenant c’est une sorte de liquide blanchâtre qui cause des irriations et des infections de la peau), de grenades lacrymogènes périmées et de camionnettes blindées qui projettent un gaz hautement toxique. Et dans un deuxième temps, les carabineros se retirent pour laisser place aux saccages et incendies des petits commerces du centre ville. Il est évident que leur inaction lors des pillages permet de justifier l’envoi prochain des troupes militaires. Une fois les magasins saccagés, les Carabineros reviennent en force et réalisent des ratonnades dans les quartiers. Hier des amis ont reçu une lacrymo dans leur maison, les vidéos prouvent que c’était complètement intentionnel.
L’abandon de Valparaíso de la part des autorités et du préfet Jorge Martínez est une stratégie, une fois la ville à terre, le gouvernement pourra tranquillement envoyer ses troupes.
Voilà les infos de Valparaíso.
Cordialement. »

Kevin Morizur
pour PrendreParti.com


HuffingtonPost du 27/11/2019 avec AFP

La France refuse de conseiller le Chili sur le maintien de l’ordre

Le gouvernement de Sebastian Piñera avait récemment annoncé que plusieurs polices dont la française conseilleraient les forces chiliennes sur le maintien de l’ordre après la mort de 23 personnes dans les contestations sociales.

Johan Ordonez via Getty Images
La France refuse de conseiller le Chili sur le maintien de l’ordre (photo d’illustration d’un policier chilien à Santiago le 26 novembre)

POLICE – La France a refusé d’apporter ses conseils en matière de maintien de l’ordre au gouvernement chilien qui fait face à une vague de contestation sociale vivement réprimée et sans précédent depuis le retour de la démocratie en 1990, a annoncé ce mercredi 27 novembre la police nationale à l’AFP.

“Nous ne conduisons pas de coopération en matière de maintien de l’ordre avec les autorités chiliennes à l’heure actuelle, et les projets éventuels qui devaient être menés, sont ajournés”, a-t-on ajouté de même source.

Le gouvernement du président conservateur Sebastian Piñera avait récemment annoncé que les polices anglaise, espagnole et française conseilleraient les forces chiliennes pour aider au maintien de l’ordre dans le pays.

23 morts, 2000 blessés

Depuis quarante jours, une vague de contestation embrase le Chili, portée par des revendications sociales comme la hausse du salaire minimum et marquée par de violents affrontements.  La mobilisation a fait 23 morts, dont cinq après l’intervention des forces de sécurité, et plus de 2000 blessés. Plusieurs ONG dont Human Rights Watch ont dénoncé “de graves violations des droits de l’Homme de la part de la police”. Le directeur pour les Amériques de cette ONG, Jose Miguel Vivanco, a affirmé avoir reçu des centaines de plaintes concernant “un usage excessif de la force dans les rues et des abus contre des détenus”.

Un universitaire, Gustavo Gatica, a perdu totalement la vue après avoir été blessé par des tirs des forces de l’ordre le 8 novembre lors d’une manifestation à Santiago, a affirmé mardi l’hôpital dans lequel il a été soigné. Il s’agit du premier manifestant rendu entièrement aveugle depuis le début des manifestations, et son cas est devenu le symbole des nombreux blessés aux yeux en raison des projectiles utilisés par la police, qu’elle s’est engagée à abandonner.

La Croix-Rouge chilienne a toutefois affirmé qu’elle continuait à traiter des patients blessés par ces tirs.

Depuis un an et le début du mouvement des “gilets jaunes”, les forces de l’ordre françaises et le gouvernement sont très critiqués pour leurs opérations de maintien de l’ordre, en raison notamment des tirs de lanceurs de balles de défense (LBD) qui ont éborgné plusieurs manifestants.


Face à la répression en cours, la France refuse de conseiller le Chili sur le maintien de l’ordre

Ce pays fait face à une vague de contestation sociale vivement réprimée et sans précédent depuis le retour de la démocratie en 1990.

Les manifestations au Chili ont fait 23 morts.
Les manifestations au Chili ont fait 23 morts. CLAUDIO REYES / AFP

La police nationale française se désolidarise des pratiques de son homologue chilienne. Alors que la répression des manifestations – qui ont fait 23 morts et plus de 2000 blessés – est dénoncée par plusieurs ONG, la France a refusé d’apporter ses conseils en matière de maintien de l’ordre au gouvernement chilien qui fait face à une vague de contestation sociale vivement réprimée et sans précédent depuis le retour de la démocratie en 1990, a annoncé ce mercredi 27 novembre la police nationale au Figaro.

«Nous ne conduisons pas de coopération en matière de maintien de l’ordre avec les autorités chiliennes dans la période actuelle, et les projets éventuels que devaient être menés sont ajournés», a indiqué la même source. Le gouvernement du président conservateur Sebastian Piñera avait récemment annoncé que les polices anglaise, espagnole et française conseilleraient les forces chiliennes pour aider au maintien de l’ordre dans le pays.

Le sous-secrétaire au ministère de l’Intérieur chilien, Rodrigo Ubilla, a expliqué ce mercredi au site Emol.com que cette collaboration devait consister en un partage d’expériences concernant l’approche des «situations de conflit intenses et de violences telles qu’elles ont été observées ces derniers jours».

40 jours de troubles

L'attitude de la police est dénoncée par plusieurs ONG.
L’attitude de la police est dénoncée par plusieurs ONG. REUTERS/Jose Luis Saavedra

Depuis quarante jours, une vague de contestation embrase le Chili, portée par des revendications sociales comme la hausse du salaire minimum et marquée par de violents affrontements. La mobilisation a fait 23 morts, dont cinq après l’intervention des forces de sécurité, et plus de 2 000 blessés.

» À voir aussi – Chili : le président reconnait que des «abus ont pu être commis»

Plusieurs ONG dont Human Rights Watch (HRW) ont dénoncé «de graves violations des droits de l’Homme de la part de la police». Le directeur pour les Amériques de cette ONG, Jose Miguel Vivanco, a affirmé avoir reçu des centaines de plaintes concernant «un usage excessif de la force dans les rues et des abus contre des détenus».

Un universitaire, Gustavo Gatica, a perdu totalement la vue après avoir été blessé par des tirs des forces de l’ordre le 8 novembre lors d’une manifestation à Santiago, a indiqué mardi l’hôpital dans lequel il a été soigné. Il s’agit du premier manifestant rendu entièrement aveugle depuis le début de ces manifestations, et son cas est devenu le symbole des nombreux blessés aux yeux en raison de ces projectiles spéciaux utilisés par la police, qu’elle s’est engagée à abandonner. La Croix-Rouge chilienne a affirmé qu’elle continuait à traiter des patients blessés par ces tirs.

Depuis un an et le début du mouvement des «gilets jaunes», les forces de l’ordre françaises et le gouvernement sont très critiqués pour leurs opérations de maintien de l’ordre, en raison notamment des tirs de lanceurs de balles de défense (LBD) qui ont éborgné plusieurs manifestants.