Inédite et sidérante tentative de perquisition dans les locaux de Médiapart

Ce lundi matin à 11h10, les locaux de Mediapart ont été visés par une perquisition dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet pour « atteinte à la vie privée  d’Alexandre Benalla ». Deux procureurs accompagnés de trois policiers ont tenté de perquisitionner la rédaction du journal . Afin de protéger ses sources, Mediapart a refusé que les policiers investissent ses locaux …
Voir  ci dessous la vidéo de la conférence de presse organisée en riposte dès 16h dans les locaux de Mediapart . Avec Edwy Plenel et  les journalistes travaillant sur l’affaire Benalla, Marine Turchi, Antton Rouget et Fabrice Arfi . En présence d’Emmanuel Tordjman, avocat de Mediapart et de Christophe Deloire de Reporters sans frontières -RSF.,

« Cette enquête, qui vise les enregistrements révélés par Mediapart, est susceptible d’atteindre le secret des sources de notre journal. C’est pourquoi nous avons refusé cette perquisition, un acte inédit – et particulièrement grave – dans l’histoire de Mediapart »
Dans la foulée de la conférence de presse Edwy Plenel et Fabrice Arfi ont répondu aux questions de Brut

Depuis, le parquet de Paris, qui a tenté de perquisitionner Mediapart, entretient le mystère sur les « éléments » à l’origine de son enquête visant à identifier les sources du journal …

Ce nouvel épisode de l’affaire Benalla  et le caractère inédit de la tentative de perquisition donnent de l’eau aux moulins de celles et ceux qui dénoncent le contexte de dérive autoritaire d’un pouvoir rognant sur la liberté de manifester et souhaitant s’assurer d’une curieuse « neutralité » de la presse . .. A suivre !


Les sociétés des journalistes, des rédacteurs et  des personnels, solidaires de Mediapart 

« Nous, sociétés de journalistes et sociétés de rédacteurs, exprimons notre solidarité avec nos confrères de Mediapart, et notre plus vive préoccupation après la tentative de perquisition dont ils ont fait l’objet lundi, diligentée par le parquet de Paris dans le cadre de l’affaire Benalla.
Cette procédure — à laquelle nos confrères ont légalement pu s’opposer, mais qui pourrait devenir obligatoire et coercitive avec l’aval d’un juge des libertés et de la détention — constitue une tentative particulièrement inquiétante d’attenter au secret de leurs sources. La Cour européenne des droits de l’homme a pourtant, depuis 1996, fait de la protection des sources journalistiques « l’une des pierres angulaires de la liberté de la presse ».

Ce qui s’est produit ce lundi à Mediapart rappelle à quel point il est urgent et nécessaire de renforcer cette protection en France, tant le secret des sources est indispensable à l’exercice du journalisme, à l’existence d’une presse indépendante et au droit à l’information des citoyens. »

Signataires :

Les sociétés des journalistes, sociétés des rédacteurs, sociétés des personnels de : l’AFP, BFMTV, Challenges, Courrier international, Les Echos, Europe 1, L’Express, Le Figaro, France 2, France 3 National, Franceinfo.fr, France Info TV, France Inter, L’Humanité, Le JDD, LCP, Libération, M6, Le Monde, L’Obs, Le Parisien-Aujourd’hui en France, Le Point, Premières Lignes, Radio France, RFI, RMC, RTL, Sud-Ouest, Télérama, TF1, La Tribune, TV5Monde, 20Minutes et la rédaction des Jours.


+ Extrait Le Canard Enchaîné du 6 février 2019


Affaire Benalla : « L’enquête illégitime qui vise Mediapart est un scandale politique »

Deux jours après la tentative de perquisition qui a visé Mediapart, Fabrice Arfi et Marine Turchi, journalistes à Mediapart, reviennent sur les derniers rebondissements de l’affaire Benalla. A la mn 11′ et 11″


Affaire Benalla: le rapport du Sénat met directement en cause l’Elysée …

La commission d’enquête du Sénat sur l’affaire Benalla a rendu, mercredi 20 février, un rapport accablant de 120 pages. Les sénateurs mettent en cause des responsables de l’Élysée.

L’affaire Benalla est bien une affaire d’État. C’est ce que met en évidence le rapport d’enquête des membres de la commission des lois du Sénat, rendu public mercredi 20 février. Les sénateurs ont annoncé leur volonté de transmettre au bureau du Sénat leurs conclusions, afin que celui-ci saisisse le procureur de la République de Paris pour plusieurs parjures commis devant leur commission. Ils mettent également en cause le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, et le patron du Groupe de sécurité de la présidence de la République, le général Lionel Lavergne.  Source Médiapart

Les conclusions de la commission d’enquête du Sénat apparaissent désormais comme un réquisitoire accablant de graves fautes imputées à l’Élysée.