Inauguration de la place du Calvaire à Plougastel-Daoulas.

Il était une fois,
aux pieds du « Vieux de la fontaine » …

En décembre 1990, l’eau coulait pour la première fois dans le bassin en forme de coquille Saint-Jacques . André Le Gac, nouveau maire, voyait son projet se réaliser après bien des péripéties et les Grains de Folie faisaient cohabiter coiffes, Oposito, Zap, bagad et fumigènes…

Ce fut un samedi 22 décembre 1990, à 15 heures 30, que la place du Calvaire se remit à battre, comme un cœur. Elles jauniront toutes ces pages que les journaux ont consacrées à la longue histoire de notre centre-bourg mais peut-être que le « bonhommig » de la Fontaine se décidera un jour à la (ra)conter à tous ceux qui viendront s’asseoir à ses pieds. Comme toutes les histoires, elle commencera par : « il était une fois une presqu’île bien tranquille quand un jour… »
Et alors, la musique de l’eau sur la pierre, la chute d’une feuille de hêtre, un rayon de soleil sur le calvaire viendront accompagner la rêverie. Le vent murmurera des noms, Guy, Christine, Claude, Juliette, Jacques, José… et bien d’autres encore, car il en faut beaucoup pour faire de la si belle ouvrage.
Au fond ce n’est peut-être rien d’autre que l’écho du temps qui passe sur cette place que la courbe de nos cœurs enlace. infiniment.

Noël, joyeux Noël, tu rîmes bien avec Plougastel.
Nedeleg laouen d’an oll.

André LE GAC, Maire

Au menu de ce 22 décembre 1990 …

Bagad de Plougastel et Bleuniou Sivi, à 15 heures,
en ouverture des festivités

Inauguration de la Fontaine, à 16 heures

ZAP Au pied de la fontaine à 16h30
(Musique piétonne, cocktail sonores, palette de musiques populaires. Un son unique… un ensemble inclassable qui fera jaillir l’eau de la fontaine)

Le Toro de Feu
Dans les rues à partir de 17h .Une corrida de rue revue par Oposito qui entraîne le public dans un tourbillon pétaradant jusqu’à I’estocade finale et l’explosion magistrale d’une marionnette de 3 m de haut.

Fanfare ZEBALIZ
Vers 17h45, une formidable formation de 20 saxos, hélicon, trompettes et autres cuivres, tous Finistériens et vibrants de talents. Ils sonneront l’heure de l’apéritif offert à toute la population

Source : archives lefourneau.com


Le Toro de Fuego d’Oposito ? Une figure postmoderne d’un archétype archaïque, qui vivra une dizaine d’années à partir de sa première apparition en 1985. Partout où les combats à l’épée et les motos vrombissantes de L’Enfer des phalènes ne peuvent pas passer, le Toro de Fuego montre son mufle …

D’après photo Christian Rerat

 

 

Extrait vidéo du spectacle « Toro de Fuego » en ligne par ici sur le site d’Artcena …

 


Dans les mois qui suivirent l’inauguration de la Fontaine du Place du Calvaire …

Le 19 mai 1991,  Grains de folie et Dame Blanche traversaient à 4 h du matin le Pont de Plougastel. A l’entrée du bourg, se trouvait la demeure de Chronos dans l’Ancienne Coopérative de fraises de l’Union, la Source du Temps. C’était à la fois le passé et l’avenir, le temps présent et le futur, le temps de l’hiver et de l’automne à venir. C’est là que se trouvait la Grande Horlogerie, la fabrique des saisons, les réserves d’heures supplémentaires ; seul le voyageur égaré pouvait y accéder … »

Il se dit que, comme le veut le rituel pour ne pas dire la tradition, d’aucunes et d’aucuns se rendent chaque 19 mai à 4H du matin à Plougastel Daoulas, en quête de Dame Blanche.  Celle ci  semble avoir quitté la Commune assoupie. Adieu prospérité des mariages célébrés tous le même jour, adieu la fusion de la Lune et du soleil, kenavo les Lâchers de violons rassemblant toutes les générations sous les yeux du vieux de la Fontaine … Lire la Légende de Dame Blanche et de Grains de folie par ici …

En savoir plus sur « Plougastel et le théâtre de rue »

Depuis l’inauguration de la Place du bourg un certain 21 décembre 90,
le site internet du Fourneau.com contribue
à garder la trace de ces rendez-vous spectaculaires…
Les événements arts de la rue qui ont marqué les mémoires…

Plougastel et les Arts de la rue
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Choisissez vos rubriques…

8 juin 2001 : « Masaï Magic Show » de la Cie Tic Tac
4 mai 2001 : « Orange Guinguette » de la Cie 2 Rien Merci
23 décembre 2000 : Lâcher de vœux vers le 3ème Millénaire
26 mai 2000 : « La Ballade K » de la Cie Kabbal
« J’aurai 10 ans en l’an 2000 »
le 18 à 18h18 : Des violons de Noël
1er et 9 mai 1999 : la Transhumance du bagad de Plougastel
2 mai 1999 : « Caliente » de la compagnie Artonik
20 décembre 1998 / 1er janvier 1999 : le réveillon
22 décembre 1990, inauguration de la fontaine

 

Plougastel-Daoulas. Il y a trente ans, on inaugurait la fontaine de la place du Calvaire

photo la fontaine de la place du calvaire, à plougastel-daoulas (finistère), a bientôt 30 ans. un monument riche en symboles. mais qui pourra donner un sens au proverbe chinois qui l’orne « vois l’ombre et tu trouveras la lumière » ? © ouest-france

La fontaine de la place du Calvaire, à Plougastel-Daoulas (Finistère), a bientôt 30 ans. Un monument riche en symboles. Mais qui pourra donner un sens au proverbe chinois qui l’orne « Vois l’ombre et tu trouveras la lumière » ?© Ouest-France

On ne peut pas parler de cette fontaine sans évoquer l’affaire des halles, tant les deux sont liées. Il y a trente ans, en effet, la majorité en place – de droite – décidait de construire des halles en plein centre du bourg. Un grand bloc de béton s’élèverait alors à deux pas du calvaire, classé monument historique. Le chantier démarra. Il n’en fallut pas plus pour provoquer une levée de boucliers. La colère gronda, la population se divisa et des familles se déchirèrent.Alors, à Plougastel-Daoulas, il ne fut plus question de religion, pas même de politique. On était pour ou contre les halles.
Et les petites phrases firent florès chez les candidats aux futures élections municipales : « Il vaut mieux André Le Gac comme maire pendant six ans que ces halles en béton sur la place pendant 100 ans », aurait déclaré le Pr Floc’h, doyen de la faculté de médecine de Brest.
Il
ne croyait pas si bien dire : en 1989, André Le Gac – ex-communiste – fut élu haut la main pour son premier mandat. Le professeur lui, tête de la liste RPR, arriva en 4e position.Bien entendu, le nouveau maire eut à cœur de fermer le chantier et de transformer l’espace en une grande place pavée. Et une fontaine originale allait la décorer. « Elle fut inaugurée le 22 décembre dans la liesse par la population sur une scénographie du Fourneau – Grains de Folie », se souvient l’ancien édile qui osa dans son discours débaptiser la place du Calvaire en place de… La Concorde.« L’idée centrale de la mairie était une fontaine Presqu’île de Plougastel ; sa devise « Sur terre et sur mer et ses légendes » avec la centralité de l’eau qui serait visible, palpable », détaille André Le Gac. D’où, entre autres, une vasque en forme de coquille Saint-Jacques et un bateau. On doit la création de cette œuvre à un couple d’artistes Juliette et Jacques Damville, résidant près de Rouen. Ils imaginèrent aussi le personnage de l’Imageur ou du voyageur et de son chien. « C’est un troubadour, un Ulysse, un bourlingueur qui revient au pays et raconte ses souvenirs autour du monde », explique André Le Gac pour qui le sens symbolique est évident : une des finalités de la place et sa fontaine sera d’accueillir des spectacles gratuits proposés par des artistes des quatre coins du monde. Et aussi un clin d’œil à une histoire survenue voici trente ans : « Raconter comment un ex-communiste et ses apôtres ont sauvé le calvaire du béton des halles. »

30 ans plus tard, la place du Calvaire de Plougastel   soutient le monde culturel …

 La Fontaine à « l’Ymageur » a 30 ans. André Le Gac, ancien maire, et des acteurs de l’époque ont souhaité marquer le coup. Un article publié par
Avec une photo de la fontaine « entière » et un sac plastique noir, les acteurs (et leurs représentants) de l’époque ont célébré l’anniversaire de la fontaine en en faisant un acte de soutien culturel
Avec une photo de la fontaine « entière » et un sac plastique noir, les acteurs (et leurs représentants) de l’époque ont célébré l’anniversaire de la fontaine en en faisant un acte de soutien culturel.

Le 22 décembre 1990 était inaugurée en grande pompe, la fontaine de la place du Calvaire. Trente ans plus tard, André Le Gac, ancien maire, et des acteurs de l’époque ont souhaité marquer l’anniversaire en recouvrant le voyageur d’un sac plastique noir. Une action symbolique pour « montrer notre solidarité avec le artistes et créateurs, scandaleusement omertisés par le gouvernement », explique André Le Gac.

La génèse de la fontaine remonte à 1988 alors qu’un projet de halles bétonnées fait souffler un vent de colère au bourg et bien au-delà. L’affaire remonte même jusqu’au ministère de la Culture après une journée du Patrimoine, en septembre 1988, muée en manifestation qui avait vu le Calvaire être emballé de plastique noir en signe de deuil.
Un happening qui trouve aujourd’hui écho.

« Faire de la place de la discorde celle de la concorde »

Le changement de municipalité intervenu en 1989 a rebattu les cartes et la nouvelle équipe municipale s’est attachée à faire « de la place de la discorde, celle de la concorde » selon les mots prononcés lors de l’inauguration d’une fontaine pour le moins symbolique de la presqu’île.

La commande municipale de l’œuvre, réalisée par Juliette et Jacques Damville, allait à « une Fontaine Presqu’île de Plougastel avec sa devise « Sur Terre et sur Mer » et ses légendes avec la centralité de l’eau où les enfants pourraient chahuter et s’asperger sous une tendre surveillance, d’où les bancs de pierre. Elle est à mi-chemin entre la nappe souterraine qui vient du Cléguer, passe devant la médiathèque, descend à la fontaine Saint- Pierre pour ressurgir à la Fontaine Blanche », raconte André Le Gac. Lors de l’inauguration, c’est du cidre qui a jailli !

Désormais, la fontaine est endommagée et n’est plus en eau, même si une réflexion sur le sujet semble en passe d’être amorcée.

En complément : Les symboles de la fontaine

Même si elle a été victime de dégradations, la Fontaine à l’Imageur regorge d’évocations. L’eau, bien sûr mais encore la coquille Saint-Jacques, image de Compostelle dont le chemin passe par la commune. Réalisée en granit de Galice, elle s’accompagne de la pierre de Logonna pour les murets et les parois et accueillait la terre, la mer, le ciel et un bateau au mât arbre à pommes, coiffé de la Lune et du Soleil, aujourd’hui disparus, comme l’aiguille du cadran.

L’Imageur est un voyageur accompagné de son chien, un troubadour, qui revient au pays et raconte ce qu’il a vu et entendu. Peut-être bien l’histoire de la fraise que l’on retrouve sur la paroi, ou celle de Katell Golet qui rentra trop tard du bal et se fit engloutir à un angle du Calvaire. C’est elle la petite danseuse sculptée qui tourbillonne sous la voûte étoilée oubliant de regarder l’heure au cadran solaire. L’Imageur parle de l’Avenir enfin qu’il le lit dans les étoiles. Le tout renforce le dicton chinois proposé par le sculpteur : « Vois l’ombre et tu trouveras la lumière »(en breton et en français)..

+ Selon Juliette et Jacques Damville : « La sphère est le globe terrestre, ou la perle ; le navire est, à volonté, l’arbre à pommes planté sur son cœur, ou un coquiller avec sa mâture. Le personnage en surplomb désigne ce bel ensemble en tendant une clef qui évoque saint Pierre, patron de la ville. Synthèse de tous les conteurs et imageurs, il porte dans sa besace un ensemble hétéroclite suggérant la fantaisie des contes. De sa bouche s’échappe la parole. Cette devise « Vois l’ombre, tu trouves la lumière ». écrite en breton et en français , accompagne un cadran solaire qui relie le temps réel au temps du merveilleux. La porte renvoie à la clef et au personnage. Elle signe le mystère de l’ensemble. »


Lire par ailleurs sur PrendreParti …

Le Bagad Plougastell parcourt le monde avec Oposito