La Compagnie Une de Plus a-t- elle joué son spectacle « TROIS » le 11 octobre 2025 dans la cour de la ferme de Messouflin, à Ploumoguer ? Plus de 350 personnes présentes peuvent en témoigner et Guillaume Chave a confirmé son souhait au bout de 20 ans de « lever le pied ».. Quant à Eric Hervé , il a su avec malice, laisser planer un certain doute : et si La « DER de TROIS » n’avait pas lieu ?

La compagnie Une de Plus a joué son spectacle pendant 20 ans et dans 17 pays …
Imaginé et écrit par la Cie Une de Plus de Lampaul-Plouarzel, « Trois » était mis en scène pour la toute dernière fois, ce samedi 11 octobre 2025, à Ploumoguer (Finistère). Un spectacle tout en poésie et émotions qui tire sa révérence après un succès international.
Eric Hervé, fondateur et Guillaume Chave, acteur avec Jean-Sébastien Richard, de la Cie Une de Plus, de Lampaul-Plouarzel (Finistère), reviennent sur la genèse de leur spectacle Trois.
Quand est née votre compagnie ?
Éric Hervé. J’ai créé Une de Plus en 2003 et j’ai vite été rejoint par Guillaume Chave et Jean-Sébastien Richard. C’est avant tout l’histoire de trois copains et d’un spectacle hors norme. On a commencé à travailler ensemble en 2005 sur le spectacle Trois, que l’on joue depuis vingt ans.
Qu’est-ce qui a déclenché l’écriture de ce spectacle ?
Guillaume Chave. Tout est parti d’une commande de l’adjoint à la culture de Plouguerneau, où j’habitais à l’époque. Il voulait que je fasse un spectacle pour célébrer les 100 ans du phare de l’île Vierge. Je me suis rapproché d’Éric, car ça faisait plusieurs années qu’on se connaissait et on n’avait jamais travaillé ensemble, alors qu’on en avait envie. Plouguerneau voulait un spectacle déambulatoire qui parle aux gens. Et après six mois de travail, on a sorti un spectacle fixe, sans texte, et donc qui ne parlait pas aux gens (rire). On l’a monté par nos propres moyens. Heureusement qu’on a eu l’accompagnement de Michèle Bosseur et Claude Morizur, du Centre d’art Le Fourneau de Brest. L’année suivante, c’est le chorégraphe Olivier Germser qui nous a aidés. Et puis après, le spectacle est parti sur la route très rapidement.
De quoi parle Trois ?
EH. C’est une histoire de filiation. Guillaume est sur des échasses. Il me manipule comme une marionnette et moi-même je manipule une plus petite marionnette. Cette première génération va donner la vie à une seconde génération, qui elle aussi va donner la vie à une autre génération. Le spectacle est très épuré et fait penser à de la danse butō. Nos visages sont cachés par des masques neutres. La musique, écrite par Daniel Monge, est un personnage à elle toute seule. Une musique écrite il y a vingt ans, mais toujours actuelle.
Comment expliquez-vous votre succès à l’étranger ?
GC. Beaucoup d’étrangers viennent en France pour voir des spectacles, notamment en festivals. Un des plus connu est le festival d’Avignon pour le théâtre. Notre compagnie est dans le réseau des Arts de la rue. C’est lors de festivals qu’on a été repéré. On est allé en Corée après la fête du phare de Morlaix, à Taïwan après le festival de Charleville-Mézières (Festival international de la marionnette). On est allé aussi à Singapour, en Estonie, Suède, Danemark, Pologne, Russie…
Quel est votre plus beau souvenir de tournée ?
EH. Celle du Danemark. Pendant un mois, on a voyagé de village en village en charrette. À chaque étape, il fallait trouver un champ pour faire paître les chevaux. On dormait dans des gymnases, chez l’habitant. À l’approche des villages, on mettait nos costumes et on chantait et dansait. Le fait d’être embarqué dans cette aventure incroyable m’a recentré intimement. On est revenu légers de tout ce bonheur emmagasiné. Emir Kusturica pourrait en faire un film de tout ce qu’on a vécu pendant ce mois-là.
Pourquoi avez-vous décidé d’arrêter ce spectacle ?
GC. Il y a un an ou deux, j’ai dit aux copains qu’il serait bien d’arrêter avant qu’il ne soit trop tard. Moi, c’est avant d’avoir peur. Je suis perché sur des échasses à 1,70 m du sol et elles demandent une grande technicité. Je sens que chaque fois que je monte, ce n’est plus comme avant. Il y a vingt ans, on avait 30 ans.
EH. De mon côté, je n’ai pas les mêmes contraintes que Guillaume. Je sens que ce spectacle me fait du bien, même dans mon quotidien. J’ai appris à méditer pour gérer la douleur dans le corps.
C’est quoi la suite pour la Cie ?
EH. Pour l’instant, on n’a pas d’autres projets avec la Cie. Tous les trois, on fait des choses en parallèle. Jean-Sébastien est chanteur, auteur-compositeur et fait des spectacles pour enfants. Guillaume se dirige plutôt vers la médecine traditionnelle orientale. Quant à moi, même si je suis parfois fatigué de ce monde du spectacle dans lequel je dois tout le temps prouver ma légitimité, j’adore ce métier. Je travaille régulièrement avec le Théâtre du Grain, à Brest. Je fais aussi quelques tournages, des interventions dans les écoles. Je réfléchis à ce que je veux faire.
C’était le Samedi 11 octobre 2025, à 17 h 30, ferme de Messouflin, à Ploumoguer. Le spectacle était suivi d’un concert de Machin Machine. Sur place buvette, foodtruck, entrée libre (au chapeau).
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