50 ans d’engagement associatif et d’éducation populaire au Relecq-Kerhuon …

ll y a cinquante ans, trois jeunes enseignants Michèle Bosseur, Françoise Briant et Claude Morizur  commençaient à animer la vie culturelle au Relecq-Kerhuon , d’abord dans « la Maison de la rue Camille-Vallaux » puis à l’ancienne poste du quartier de Kergleuz. Le quotidien Le Télégramme  revient sur les origines de l’engagement militant de toute une équipe de citoyens passionnés … 

Au Relecq-Kerhuon, cette bande de copains férus de culture populaire a laissé son empreinte dans deux sites emblématiques

Michèle Bosseur, Françoise Briant (qui tient une des marionnettes qui étaient créées pendant les activités) et Claude Morizur, réunis devant l’ancienne poste, au Relecq-Kerhuon.
Michèle Bosseur, Françoise Briant (qui tient une des marionnettes qui étaient créées pendant les activités) et Claude Morizur, réunis devant l’ancienne poste, au Relecq-Kerhuon.

L’histoire de l’immeuble de la rue Camille-Vallaux et celle de l’ancienne poste du quartier de Kergleuz, au Relecq-Kerhuon, sont liées depuis une cinquantaine d’années. En 1975, trois jeunes enseignants d’une vingtaine d’années, qui se sont rencontrés à l’école normale de Quimper, ont commencé à y proposer des activités pour les enfants. Claude Morizur, natif du Relecq, a impliqué Françoise Briant, qui est devenue son épouse, et Michèle Bosseur dans une aventure qui les mènera loin.

Un coup de jeune au patronage laïque

Nommés sur le territoire brestois, ils ont fédéré, en 1975 et 1976, un groupe de bénévoles pour proposer aux enfants de la commune les « Ateliers du mercredi » et  des activités comme une bibliothèque, avec des ateliers lecture et des activités manuelles, ou encore les Bébés plouf. « Cette activité avait lieu dans la piscine de l’établissement pour personnes en situation de handicap », précise Claude Morizur. Et puis, avec un ami de toujours, Jean-Jacques Colin (aujourd’hui décédé), c’est le volley qui arrive pour les jeunes. Le groupe s’étoffe avec leurs amis et collègues, leurs activités se déroulant à la Maison pour tous, aujourd’hui centre socioculturel Jean-Jacolot.

Puis au bout d’un an, certains, comme Michèle Bosseur, intègrent le conseil d’administration du patronage laïque : « Du haut de nos 20 ans, on y voyait un groupe de vieux. On avait envie de rajeunir le groupe et très vite, nous avons pris des responsabilités », relate Michèle Bosseur. Quelques points de friction sont apparus avec les responsables de la Maison pour tous. Le maire Julien Querré, leur a alors permis d’occuper une maison rue Camille-Vallaux.

Plus de photos …

« Une période idyllique »

« La maison était délabrée : il a fallu la peindre, la rendre vivable. Nous avons fait de la récup’ de papier peint auprès des parents des enfants. Nous proposions des activités les après-midi durant lesquels il n’y avait pas école », relate Françoise Morizur. « Ce fut une période idyllique. Nous avions constitué un groupe solide qui avait l’envie de fédérer et de partager et nous avions le soutien du maire Guy Liziar. C’est ainsi que nous avons imaginé, en 1982, la première édition du concert « La Tête et les Mains », festival qui a proposé de la culture pour tous. Durant cette période, nous avons déménagé de la rue Camille-Vallaux à la bâtisse de Kergaret (actuelle Maison de l’Enfance et de la Jeunesse) et la garderie a été créée. Nous avions deux salariés », poursuivent Claude Morizur et Michèle Bosseur. Un point d’ancrage pour quelques éditions de « La Tête et les mains », puis « Grains de folie » et ensuite le Fourneau, et son nombre incalculable de spectacles d’arts de rue pour tous.

Direction l’ancienne poste

Puis, en 1983, « Guy Liziar n’est pas réélu : nous nous voyions mis en demeure de quitter Kergaret dans les meilleurs délais, moins de six mois après les élections… C’est à cette période que nous rejoignons le bâtiment de l’ancienne poste, devenue Patronage. Nous y poursuivons nos activités et notamment la bibliothèque, qui s’installe à la Maison mutualisée des associations, de l’autre côté du parking », explique Michèle Bosseur, alors présidente du Patronage laïque du Relecq-Kerhuon (PLRK).

Cette maison de la rue Camille-Vallaux sera détruite.
Cette maison de la rue Camille-Vallaux sera détruite.

À ce jour, quarante-deux ans plus tard, le bâtiment de la rue Camille-Vallaux, qui était redevenu un logement, fait l’objet d’un avis de destruction avant la reconstruction d’un immeuble par un office HLM. L’ancienne poste, elle, était toujours utilisée pour des activités du PLRK et pour le bureau de l’Office des sports. Elle devrait être rénovée pour accueillir le comité départemental de basket-ball, qui a acquis la parcelle. Deux destinées distinctes pour deux sites emblématiques de la culture populaire au Relecq-Kerhuon.


Cette histoire a donc commencé au milieu des années 70, sur les bancs de l’École Normale d’institutrices et d’instituteurs de Quimper …

Michèle fait partie de la dernière promotion non mixte. La promotion suivante est mixte : Claude y rencontre Françoise Briant et ils font connaissance tous les trois !  2 années plus tard, ils se retrouveront dans les couloirs de la Fédération des Œuvres Laïques du Finistère, rue Dixmude à Brest.

« En 1976
, nous décidons de faire de Le Relecq-Kerhuon le théâtre de toutes nos expériences d’éducation populaire au sein du Patronage Laïque.
Tout est prétexte au questionnement, à la quête de sens sur le chemin d’une culture pour tous.
Tout est prétexte à élargir l’horizon, à se rencontrer et à pratiquer la vie ensemble. Notre profession d’utopie : convaincre nos semblables que d’autres mondes sont possibles, à condition de s’écarter un peu des voies toutes tracées…

Bénévolement, en plus de notre travail d’instituteurs, nous agissons sur le développement culturel à l’échelle de la commune. Encouragés par l’équipe municipale du Relecq-Kerhuon élue en 77, nous contribuons à la naissance du Service Public de l’Enfance et de la Jeunesse, de la bibliothèque et de sections sportives innovantes.
A Le Relecq Kerhuon, on n’attend pas le grand soir, on milite au plus près des gens. Et quand arrive le 10 mai 81, nous sommes déjà depuis longtemps dans la rue ! « Et si nous inventions à Le Relecq Kerhuon une fête qui sorte de l’ordinaire ? ». Une petite fête née en 1982 qui va se transformer en Festival et va accueillir 50 000 personnes sur 3 jours en 88 ! On l’appellera  Le Festival La Tête et les Mains  et on connait la suite !

555 verres levés en l’honneur de 4 décennies d’engagement poétique et politique