En quelques décennies, le béton s’est imposé partout. Hégémonique dans la construction, il a évincé tous les autres modes de bâtir. Son coût écologique est pourtant faramineux et c’est l’un des plus gros contributeurs au réchauffement climatique. Dans un livre-enquête passionnant, « Désarmer le béton. Ré-habiter la terre « , l’architecte Léa Hobson, décrit les enjeux écologiques, politiques et sociaux de la filière béton …
Un mètre cube de béton équivaut à 250 kilogrammes d’équivalent CO2 et le matériau est l’un des plus gros contributeurs au réchauffement climatique. Très gourmand en eau et en sable, il détruit aussi les sols, les rivières et les littoraux. L’artificialisation des terres bétonnées est aussi la principale cause de l’effondrement de la biodiversité …
Léa Hobson : « Avec le béton, on a inventé le bâtiment jetable »
Malgré son rôle dévastateur sur le climat et la biodiversité, le béton ne cesse d’étendre son emprise sur le monde. L’architecte et militante écologiste Léa Hobson décrypte, dans un livre-enquête, les multiples facettes de cette filière obstinément soutenue par les pouvoirs publics. Un entretien signé Lucie Delaporte dans Médiapart du 25 octobre 2025 …

De l’extraction des granulats aux petits arrangements dans les couloirs du pouvoir, elle dépeint l’envers d’une filière devenue un des piliers du capitalisme français. À tel point, d’ailleurs, que lorsque des militants contestent son emprise, c’est dans le cadre de la lutte antiterroriste que cette filière est protégée par l’État. La suite de l’article est réservée aux abonné.es de Médiapart par ici …

En savoir plus sur le livre de Léa Hobson, « Désarmer le béton , Ré-habiter la terre »
Chaque seconde, 150 tonnes de béton sont coulées dans le monde. Pas de béton sans ciment, dont la production émet près de trois fois plus de CO 2 que le transport aérien. Pas de béton sans sable, deuxième ressource naturelle à être pillée, après l’eau. Pas de bétonisation sans artificialisation des sols, fatale pour la biodiversité et qui dévore les terres agricoles. C’est un fait, le béton est une arme de destruction massive du vivant. Malgré ces constats alarmants, pointés depuis une décennie, il continue de couler à flots.
La question devient urgente: comment faire tomber le béton? Alors que fleurissent des mobilisations contre les projets polluants et imposés, cet ouvrage – ponctué de récits de luttes – décortique la filière, expose le rôle actif des bétonneurs français et pointe les liaisons dangereuses tissées entre industriels et pouvoir d’État. Ce livre est aussi une invitation à renouer avec le sensible et à regarder le sol sous nos pieds.
Au-delà de la dénonciation d’un système patriarcal et bétonné, il s’agit de repenser l’acte de « bâtir », pour ré-habiter la terre. Prendre soin de ce qui est déjà là. Réparer, repolitiser l’architecture. Habiter autrement. Organiser la résistance pour démanteler le béton et son monde.
Aux éditions La Découverte , c’est par ici …
