En France, le monde associatif tire le signal d’alarme : « Ca ne tient plus ! « . En Bretagne aussi les restrictions budgétaires et la baisse des subventions menacent, à court et moyen terme, l’existence d’un tiers des 80 000 associations recensées en Bretagne ainsi que les 100 000 salariés qui y travaillent. Retour sur la journée de mobilisation du 11 octobre visait à alerter sur ce plan social silencieux …
Piliers de la solidarité, les associations se mobilisent contre la baisse des financements de l’État et des collectivités territoriales. © Adobestock
VIDÉO. Un tiers des 80 000 associations bretonnes menacées de mettre la clé sous la porte
Elles sont présentes sur tout le territoire breton et leur utilité n’est plus à démontrer. Les quelques 80 000 associations qui interviennent dans tous les secteurs de la vie. De la garde d’enfant à la prise en charge des personnes âgées en passant par le sport, la culture, les festivals, le médico-social, l’éducation populaire… Un tissu associatif dense dans lequel s’impliquent entre 600 et 700 000 Bretons et qui emploie près de 100 000 personnes.
Les restrictions budgétaires et la baisse drastique des subventions mettent en danger la survie ces associations. Un tiers n’ont pas de visibilité à plus de trois mois et nombre d’entre elles licencient. Un plan social silencieux.
En savoir plus la mobilisation du 11 octobre via le site internet « Ca ne tient plus », c’est par ici …
A Quimper, environ 300 personnes se mobilisent en soutien aux associations locales
Environ 300 personnes se sont mobilisées en soutien au mouvement associatif à Quimper ce samedi 11 octobre. Comme dans plus de 70 villes en France, plusieurs associations locales ont appelé à se rassembler pour alerter sur leur situation budgétaire parfois critique, qui met en péril leur pérennité.
Dans Le Télégramme du
Ce samedi 11 octobre à la mi-journée, suite à un mot d’ordre national du mouvement associatif, de nombreuses associations locales s’étaient installées place Saint-Corentin à Quimper pour pousser un cri d’alerte face aux difficultés budgétaires qui mettent à mal le bon fonctionnement des structures. Environ 300 personnes étaient présentes, en soutien. Alors que « Résiste » de France Gall résonnait en boucle, le public était venu nombreux pour s’informer et soutenir les associations par la rédaction de messages destinés aux parlementaires.
Le mot d’ordre était clair et partagé par les représentants des associations notamment ceux des Maisons pour tous et centres sociaux quimpérois. En parallèle, d’autres manifestations avaient lieu dans le Finistère, notamment à Brest, Morlaix, Crozon ou Douarnenez.
Les associations connaissent actuellement de réelles difficultés budgétaires en subissant, d’une part l’inflation qui gonfle leurs charges, et d’autre part la baisse voire la suppression de subventions publiques, conséquence de la crise budgétaire. Une situation qui conduit de nombreuses associations à ne plus disposer de réserve suffisante de trésorerie.
Huit centres sociaux sont particulièrement en difficulté
Ronan Pérot, délégué du Finistère pour la Fédération des centres sociaux et socioculturels de Bretagne, se dit « très inquiet des coupes budgétaires drastiques qui frappent les associations ». Il précise : « « Huit centres sociaux sont particulièrement en difficulté cette année dans le département »
Et Ronan Pérot d’évoquer le « rôle essentiel » des associations pour « animer la vie dans les territoires aux côtés de l’État et des collectivités en créant du lien social, en luttant contre la précarité, l’isolement, en défendant l’environnement ». »
« Les assos sont essentielles pour notre quotidien » : à Morlaix, plus de 200 personnes pour défendre le monde associatif
Plus de 200 personnes – membres ou responsables d’associations du pays de Morlaix – ont défilé, ce samedi 11 octobre, dans le centre-ville de Morlaix. Pour défendre et rappeler le caractère « essentiel » du monde associatif, dans tous les domaines du quotidien.
Plus de 200 personnes ont répondu à l’appel du Mouvement associatif de Bretagne, ce samedi 11 octobre, à Morlaix, et défilé dans le centre-ville, entre la MJC et la mairie, en fin de matinée. Tous – ou presque – habillés de noir, ces manifestants représentaient une grande majorité de collectifs du territoire et entendaient attirer l’attention tant du grand public que des institutions sur les dangers qui menacent le monde associatif.
Des dangers tels que la baisse des financements ou encore la dégradation des conditions de travail et d’engagement des bénévoles. Au sein du cortège, Ida, adhérente au centre social Carré d’As, explique : « Je suis ici pour défendre toutes les assos. Tout le monde en bénéficie, elles sont indispensables pour s’élever, se cultiver. Pasteur l’a dit, l’ignorance est la pire des maladies ! ».
« La Courte Échelle, c’est notre deuxième maison ! »
Non loin, Andrea, salarié du Résam, rebondit : « Je suis devenu citoyen français grâce aux associations », tandis que Fanny avoue « s’être installée à Morlaix pour la vitalité de son monde associatif ». Justine, membre de l’association Luska, qui œuvre à l’éducation auprès d’un large public, n’est pas moins tranchée : « J’observe tous les jours une dégradation des moyens. On entre dans une logique marchande, alors qu’on travaille dans l’humain ».
Même son de cloche chez Lucie, du centre social Ti an Oll : « Les assos sont essentielles pour notre quotidien, comme tout ce qui procure du bien social ». Annie, membre de la Courte Échelle : « Je suis là pour défendre les associations, et plus particulièrement la Courte Échelle : c’est notre deuxième maison ! ».
Que serait Morlaix sans ses assos ? Il n’y aurait plus de centres sociaux, de MJC, de Résam, de Sew ou de clubs sportifs.
« Que serait Morlaix sans ses assos ? »
Devant la mairie, alors qu’un chœur de pleureuses plus vrai que nature se lamentait sur la situation, plusieurs prises de parole ont permis de rappeler les raisons d’être de cette manifestation. Yannick Bigouin, délégué régional du Mouvement associatif de Bretagne : « À tous les âges de la vie, à travers les activités sportives, culturelles, de protection de l’environnement, de la solidarité, nous sommes là. Que serait Morlaix sans ses assos ? Il n’y aurait plus de centres sociaux, de MJC, de Résam, de Sew ou de clubs sportifs. Ce serait une ville sans vie, morne ».
A suivre …