« Valparaiso mi amor », film d’Aldo Francia réalisé en 1969 …

Avec « Valparaíso mon amour », le cinéaste Aldo Francia nous plonge dans la dure réalité de la pauvreté dans les collines de Valparaíso dans les années 1960. L’histoire de 4 enfants vivant chez leur belle-mère après que leur père, boucher au chômage, ait été emprisonné pour avoir volé une vache pour nourrir sa famille. Du cinéma quasi-documentaire sur les traces d’enfants en quête de leurs propres moyens de survie …
 Une bande annonce de 45″

… et la version originale intégrale du film sur youtube (durée 90′):

Titre original : « Valparaiso mi amor »
Scénario : Aldo Francia et José Roman
Photo : Diego Nonacina
Interprétation : Sara Astica, Hugo Carcamo, Rigoberto Rojo, Liliana Cabrera, Pedro Alvarez, Marcelo Francisco Morales, Jésus Ortega.
Ce film a été conseillé à PrendreParti par Jean Guy Chabert


  • En savoir plus sur Aldo FRANCIA, réalisateur

    Né à Valparaiso en 1923. Docteur en médecine, spécialisé en pédiatrie. Fondateur du ciné-club de Vina del Mar et du festival cinématographique de Vina del Mar. Il est également l’un des Fondateurs de la section cinéma à l’université de Valparaiso et professeur dans cette section.
    Il commence en 1958 à réaliser des films en 8 mm Paris en automne, « Pasena » 1959, « Caranaval » i960, « Andacollo » 1961, « La pluie » 1961, « Le rapt » 16111m 1962, « Les escaliers » 1963, « Seul » 1967. En 1968 il réalise son premier long métrage « Valparaiso mi amor » d’après une histoire vécue. En 1972, il réalise « Il ne suffit plus de prier »


  • En savoir plus sur le cinéma chilien au 20 ème siècle avec cette synthèse d’Alicia Vega :

    UN PARI SUR LE HASARD

    Selon la presse locale , la production cinématographique au Chili débuta en 1900 avec la projection du film Les courses de Vina del Mar. Entre cette date et 1991, plus de 300 longs métrages de fiction et quelques milliers d’autres (inconnus et non-classifiés) ont été réalisés au Chili. Ceux-ci et ceux produits pendant la période d’exil politique entre 1973 et 1989, font de l’ensemble du cinéma chilien une activité laissée au hasard.

    1910, date de la célébration du premier centenaire de l’indépendance nationale, est une année faste : Arturo Larrain Lecaros réalise un documentaire qui remporte un franc succès Les Funérailles du Président Montt et le renommé professeur Adolfo Urzua Rozas réalise également le premier long métrage de fiction Manuel Rodriguez. Ces progrès sont consolidés par l’apport technique de l’Italien Salvador Giambastiani qui s’est établi au Chili. Avant sa mort prématurée, il eut une carrière cinématographique très riche entre 1915 et 1921.

    Sa jeune veuve Gabriela Bussenius – première femme cinéaste – continue son oeuvre avec un disciple de Giambastiani, le directeur de la photographie Gustavo Bussenius.

    Le cinéma chilien des années 20 est une modeste production indépendante, mais joue un rôle important dans la programmation des films, 400 longs métrages sont projetés chaque année dont la plupart viennent des Etats-Unis qui a, déjà à l’époque, un rôle hégémonique dans la distribution latino-américaine.

    Le public est enthousiasmé par les thèmes traités par les réalisateurs Pedro Sienna, Nicanor de la Sotta, Jorge Delano (Coke), Juan Pérez Berrocal et Alberto Santana qui mélangent l’émotivité et le sens de l’humour.

    Malheureusement, tous ces films se « perdent » lors de leur projection commerciale. En fait la base nitrate des films est utilisée pour la fabrication de peignes et les autorités font preuve d’une profonde négligence dans la conservation du patrimoine culturel.

    Les années 30 sont marquées par le changement dû à l’arrivée du parlant. Face à la nouveauté venant de l’étranger, la production locale ralentit. Jorge Delano (Coke) est envoyé à Hollywood étudier les nouvelles technologies et à son retour réalise en 1934 Nord et Sud, le premier film parlant chilien. Entre-temps, surgit l’importante oeuvre documentaire d’Armando Rojas Castro qui donne son appui didactique (depuis l’Université du Chili) au Ministère de l’Education jusqu’aux années 40. Ces années sont marquées par la retraite de Sienna, la mort de De la Sotta et l’émergence de génies comme Eugénio de Liguoro et José Bohr qui développent la comédie avec l’appui du public des classes populaires.

    Dans les années 40, le gouvernement chilien entreprend de créer une production cinématographique nationale. C’est un échec total. Encouragé par le succès du cinéma argentin dont les films parlants sont distribués dans toute l’Amérique Latine, le gouvernement chilien fonde la compagnie « Chile Films » et engage des professionnels argentins. Ceux-ci venant de l’étranger et prenant la place des cinéastes chiliens provoquent la faillite de « Chile Films ». Parallèlement, des réalisateurs chiliens indépendants continuent dans la marginalité.

    A Delano, Bohr et de Liguoro se joignent les jeunes Patricio Kaulen, Miguel Frank, Naum Kramarenco et Hernan Correa, entre autres.

    Les années 50 sont dominées par la compagnie qui prend en charge « Chile Films » et engage le cinéaste français Pierre Chenal déjà assez connu. Il réalise L’idole et Confession à l’aube. Dans ces années là, surgit aussi le mouvement documentaire universitaire. Rafaël Sanchez, fonde l’Institut Filmique à l’Université Catholique du Chili et Sergio Bravo fonde le Centre de production de cinéma expérimental à l’Université du Chili. Ils proposent des productions qui valorisent l’expression cinématographique sans contrainte commerciale, tout en encourageant une recherche d’identité nationale. Bravo restaure Le Hussard de la mort réalisé par Pablo Sienna en 1925. Ce film est le seul long métrage de fiction conservé actuellement.

    A la fin des années 60 se crée « Diprocine », association de réalisateurs et de producteurs qui pousse le gouvernement à favoriser le cinéma chilien par la promulgation de dispositions concernant les longs métrages. Ceci permet la réalisation de : Le Long Voyage de Patricio Kaulen, La Crique sanglante d’Helvio Soto, Trois tristes tigres de Raul Ruiz, « Valparaiso mon amour » de Aldo Francia, Le Chacal de Nahueltoro de Miguel Littin et Les Témoins de Charles Elsseser entre autres.

    Les années 70 commencent par une effervescence du cinéma politique encouragé par l’Unité Populaire. Se font aussi bien des films documentaires que des films de fiction. Cette expérience formidable prend fin avec le coup d’état de 1973 qui amène des changements profonds dans la production. Une grande partie des réalisateurs quittent le pays et débute la période du « cinéma chilien en exil ». Ce sont dans un premier temps Raul Ruiz, Miguel Littin, Helvio Soto, Patricio Guzman, Sergio Castilla, Pablo de la Barra, Marilu Mallet, Orlando Lubbert, Angelina Vasquez, Valeria Sarmiento, Claudio Sapiain, Pedro Chaskel, Sébastian Alarcon, Hector Rios et Luis Vera. Au Chili la production continue mais sans l’aide de l’Etat. Sont réalisés A L’ombre du soleil de Silvio Caiozzi et Pablo Perelman, La Grâce et l’étranger de Sergio Riesenbers, Les Voies parallèles de Cristian Sanchez et Sergio Navarro, Pepe Donoso de Carlos Flores del Pino et Juillet commence en juillet de Silvio Caiozzi.

    La décennie des années 80 voit l’essor du marché libre encouragé par la junte militaire. On encourage les réalisateurs à travailler dans la publicité. Quelques réalisateurs parviennent à s’autofinancer aidés par de petites subventions de l’extérieur : Pablo Perelman (Image latente), Cristian Sanchez (Les Désirs conçus), Silvio Caiozzi (La Lune dans le miroir). Les nouveaux cinéastes de cette période sont : Leonardo Kocking (La Saison du retour), Gonzalo Justiniano (Les Enfants de la guerre froide), Juan Carlos Bustamante (L’Histoire du lézard), Joaquin Eysaguirre (Le Grand Chelle), Jorge Lopez (Le Dernier mousse), Christian Lorca (Nemesio), Ignacio Agûero (Cent enfants attendent le train), Daniel de La Vega (Pays d’octobre), Andrés Raoz (La Douce patrie), Tatiana Gaviola (Anges), Patricia Mora (Nuage de pluie), Rodrigo Ortuzar (Rêve d’hier), Ricardo Larrain (La Frontière),

    Actuellement, la démocratie restaurée au Chili permet la rencontre de cinéastes chiliens et étrangers. La renaissance du festival du film de Vina Del Mar en est la preuve, les changements politiques font que le cinéma chilien ne sera plus laissé au hasard. Et de cette rencontre des anciens et des jeunes va naître un cinéma chilien, symbole de la réconciliation du passé avec le présent.

    Alicia VEGA
    autrice de Re-Vision del Cine chileno, Santiago du Chili 1979 et du « Catalogue historique du cinéma chilien » 1991.


« La joya del pacifico », une valse  composée en 1941 par Victor Acosta y Lazaro Salgado accompagne le film « Valparaiso mi amor » …

Cette même chanson interprétée parTito Fernández en 1994) …

Les paroles de « La joya del pacifico »

« Eres un arco iris de múltiples colores
tu Valparaíso puerto principal.
Tus mujeres son blancas margaritas,
todas ellas arrancadas de tu mar.

Al mirarte de Playa Ancha Lindo Puerto
allí se ven las naves al salir y al entrar.
El marino te canta esta canción,
yo sin ti no vivo puerto de mi amor.

Del Cerro a los placeres yo me pasé al balón
me vine a Cordillera en busca de tu amor
te fuiste al cerro alegre y yo siempre detrás,
porteña buena moza no me hagas sufrir más.

La plaza de la Victoria es un centro social
Avenida Pedro Montt como tu no hay otra igual
mas yo quisiera cantarte con todito el corazón
Torpedera de mi ensueño Valparaíso de mi amor.

En mis primeros años yo quise descubrir
la historia de tus cerros jugando al volantín.
Como las mariposas, que vuelan entre las rosas
yo recorrí tus cerros hasta el último confín.

Yo me alejé de ti, puerto querido,
y al retornar de nuevo, te vuelvo a contemplar
la joya del Pacífico te llaman los marinos
y yo te llamo encanto como Viña del Mar.

Del Cerro a los placeres yo me pasé al balón
me vine a Cordillera en busca de tu amor
te fuiste al cerro alegre y yo siempre detrás,
porteña buena moza no me hagas sufrir más.

La plaza de la Victoria es un centro social
Avenida Pedro Montt como tu no hay otra igual
mas yo quisiera cantarte con todito el corazón
Torpedera de mi ensueño Valparaíso de mi amor.

Con todo mi corazón (hasta el último confín)
Con todo mi corazón (yo te vuelvo a contemplar)
Con todo mi corazón (Valparaíso de mi amor)
Con todo mi corazón (como tu no hay otra igual)
Con todo mi corazón (Valparaíso de mi amor)
Con todo mi corazón (Valparaíso de mi amor)
Con todo mi corazón … »