« Le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit ». C’est ce que soulignent dans un communiqué commun daté du 8 mai 2025, la Confédération Sonerien, le Bagad Brieg et l’ensemble Quic en Groigne suite à une publication haineuse sur les réseaux sociaux portant sur la couleur de la peau d’un jeune musicien . Des attaques intolérables qui font écho aux précédentes vagues de haine envers des membres de la culture bretonne …
Ces faits relèvent de plusieurs infractions punies par la loi, notamment :



Les bagadoù bretons s’insurgent contre un message raciste du Parti national breton visant un jeune sonneur du Bagad Brieg
La publication date du 12 août 2024 mais a refait surface ce mardi 6 mai 2025. Des adhérents du Bagad Brieg, à Briec (29), ont été stupéfaits de découvrir sur les réseaux sociaux un post du Parti national breton (PNB), groupuscule d’ultradroite identitaire, présentant une photo de deux membres du bagad, dont un de peau noire, brandissant fièrement leur trophée de vice-champion du championnat des bagadoù au Festival interceltique de Lorient. Accompagné de cette mention : « Le folklore est la honte d’une ethnie encore vivante et qui n’ose plus s’affirmer souveraine ». Une citation attribuée à Saint-Loup, nom de plume de l’écrivain Marc Augier (1908-1990), collaborateur notoire pendant la Seconde Guerre mondiale, engagé avec les Waffen-SS.
Des « attaques intolérables »
Mercredi soir, l’ensemble du Bagad Brieg a rétorqué, condamnant ces « attaques intolérables » contre ce jeune sonneur, mineur, « dans un contexte de haine raciale ». Le bagad a invité sa communauté à signaler les contenus du PNB via la plateforme Pharos, pointant que la publication visant son jeune sonneur relevait de « l’incitation à la haine », « comprenait des propos discriminatoires visant un mineur », et portait « atteinte au droit à l’image ». En moins de 24 heures, cette réponse a été partagée plus de 1 200 fois, et des centaines de commentaires de soutiens ont émergé.
L’un des coprésidents du bagad indique au Télégramme que le jeune sonneur est « choqué », « qu’il n’avait pas connaissance de ce post jusqu’à il y a quelques jours », sans plus de commentaire ni précision sur une éventuelle plainte.
Quelques heures plus tard, la Confédération Sonerion, représentant les bagadoù de Bretagne, le Bagad Brieg, et l’Ensemble Quic-en-Groigne, le bagad de Saint-Malo (35), envoyaient un communiqué commun : « [La communication publique du PNB] atteint directement l’image et l’intégrité d’un sonneur de bagad, et par ruissellement celles de nous, toutes et tous, sonneuses et sonneurs. Nous souhaitons collectivement réaffirmer avec force que le racisme n’est pas une opinion, mais un délit ».
Et voici pourquoi l’Ensemble Quic-en-Groigne est cosignataire : « Il apparaît qu’un représentant de ce mouvement, particulièrement actif en ligne dans la propagation de commentaires haineux est également sonneur en formation au sein de l’association Quic-en-Groigne, qui découvre avec stupeur cette position, la condamne et se désolidarise complètement de ces propos ». Contactée, la direction du bagad de Saint-Malo n’a pas souhaité faire plus de commentaires. Le membre en question aurait été exclu de l’ensemble.
Le PNB dénonce « une censure »
Sollicité, le Parti national breton a finalement publié un communiqué, ce jeudi 8 mai, vers 13 h, dénonçant celui de la Confédération Sonerion et ses cosignataires : « Cette censure, faite de surveillance politique et de signalement de contenus, menace de faire des bagadoù des lieux où les sonneurs s’exposeraient à tout instant à l’exclusion arbitraire pour leurs idées présumées déviantes. […] Le PNB ne se laissera pas faire ».
Pour rappel, le PNB, créé en 2021 par le néonazi quimpérois multicondamné Boris Le Lay, expatrié au Japon, souhaite « rendre la Bretagne aux Bretons sur tous les plans : économique, social, culturel et politique ». Depuis un peu moins d’un an, le noyau du groupe se rend plus actif sur le terrain, en vue des élections municipales de 2026. Et torpille les réseaux sociaux de posts sans équivoque.
Un message jugé raciste et visant un sonneur du bagad Brieg provoque la colère des bagadoù
Depuis deux jours, une publication du Parti national breton (PNB), posté sur les réseaux sociaux en août 2024 et qui a refait surface mardi 6 mai 2025, provoque la colère des bagadoù de Bretagne. Il cible un jeune membre du bagad Brieg, basé près de Quimper (Finistère).
Mardi 6 mai 2025, une ancienne publication sur les réseaux sociaux du Parti national breton (PNB), groupuscule d’extrême-droite, a refait surface. Datée du 14 août 2024, elle met en avant une photo de deux membres du bagad Brieg (formation basée à Briec, près de Quimper, dans le Finistère). L’un est noir, l’autre est blanc. Tout sourire, ils prennent la pause avec un trophée.
« Des attaques intolérables »
La légende de cette publication du PNB est une citation, attribuée à Saint-Loup, alias Marc Augier, écrivain et collaborateur pendant la Seconde Guerre mondiale : « Le folklore est la honte d’une ethnie encore vivante et qui n’ose plus s’affirmer souveraine. »
Dans un message publié sur les réseaux sociaux, mercredi 7 mai, le bagad Brieg dénonce : « Mardi [6 mai 2025] soir, nous avons découvert un post publié sur Facebook et Instagram par un groupuscule tenant des propos racistes visant directement un jeune membre de notre groupe […] Nous dénonçons avec la plus grande fermeté ces attaques intolérables. »
Il poursuit, tout en invitant les personnes à signaler le post du PNB : « Ces faits relèvent de plusieurs infractions punies par la loi, notamment : incitation à la haine raciale, propos discriminatoires visant un mineur et atteinte au droit à l’image. »
Plus tard, dans la soirée, un communiqué est publié, signé par la confédération Sonerion et par le bagad Brieg. Mais également par l’ensemble Quic en Groigne (Saint-Malo). Ce dernier explique : « Il apparaît qu’un représentant de ce mouvement [PNB] est également sonneur en formation au sein de l’association qui découvre avec stupeur cette position, la condamne et se désolidarise complètement de ces propos. »
Sonerion promeut « une culture vivante »
Ensemble, ils appuient : « Nous souhaitons, collectivement, réaffirmer avec force que le racisme n’est pas une opinion mais un délit […] Notre confédération repose sur des valeurs claires et assumées : la diversité, le respect, l’engagement, l’ouverture, l’accessibilité, la passion, la transmission et la promotion d’une culture vivante et populaire […] Nous tenons à rappeler que, de manière statutaire, notre confédération est indépendante de tout parti politique et de toute confession. À ce titre, elle s’interdit et interdit à ses membres toute propagande et tout prosélytisme dans ce sens en son sein. »
Ce jeudi 8 mai 2025, le Parti national breton a également pris la parole dans un communiqué qu’il titre : « Sonerion : faillite woke et censure contre les patriotes bretons. » Il dénonce, entre autres, « l’exclusion d’un de [leurs] militants ». Sur ce sujet, ni Sonerion, ni l’ensemble Quic en Groigne ne souhaite s’exprimer plus avant.
Des précédents
Ces faits ne sont pas sans rappeler d’autres vagues de haine envers des membres noirs de la culture bretonne. En 2015, Boris Le Lay, militant ultranationaliste originaire de Quimper, avait été condamné à 6 mois de prison ferme pour sa diatribe raciste contre le sonneur bigouden Yannick Martin. En 2024, c’est la une du magazine Le Peuple breton qui a été la cible d’une vague de haine d’extrême-droite. Elle représentait un jeune enfant métis portant un Gwenn-ha-du, le drapeau breton. À lire sur le sujet : Enfant métis en couverture du Peuple breton : « Les commentaires sont juste déplorables »