Ces canards en plastique qui ont révélè des courants océaniques …

En janvier 1992, un accident maritime a conduit à une découverte scientifique inattendue lorsque le cargo Ever Laurel a perdu un conteneur transportant environ 29 000 jouets en plastique, principalement des canards , dans l’océan Pacifique. Retour sur l’odyssée fantastique de ces canards jaunes, une occasion cocasse d’évoquer l’importance des courants et de la pollution des mers  …
🔹 Une expérience unique en océanographie : Les scientifiques ont suivi la trajectoire des canards, les utilisant comme marqueurs flottants pour mieux comprendre les courants marins et la dispersion des objets en mer. 🌊📡
🔹 Des canards aux quatre coins du monde : Certains de ces jouets ont parcouru des distances impressionnantes, avec des signalements en Europe plusieurs années plus tard, apportant ainsi des données précieuses sur la circulation océanique. 🌍🗺️

Ce qui a commencé comme un accident est devenu une étude majeure, prouvant que même un canard en caoutchouc perdu peut aider à percer les mystères de l’océan !


L’odyssée fantastique des canards en plastique …

Publié le mercredi 7 avril 2021 par RadioFrance.fr
Provenant du podcast de Camille Crosnier , La chronique environnement de France Inter

Où Camille est-elle allée chercher cette histoire ? Tout commence il y a quelques jours dans le canal de Suez, l’embouteillage gigantesque de porte-conteneurs. Savez-vous que 220 millions de ces boites en fer empilées comme des legos sont transportées chaque année à travers les océans ?

Une partie d’entre elles… fait plouf ?

Avec, à l’intérieur des batteries, des meubles, des baskets, 60 000 paires de Nike dans les années 90, des bulldozers aussi, oui c’est arrivé, de l’acide sulfurique, des explosifs et – j’y arrive – des canards en plastique !

Qui flottent donc au milieu des vagues ?

Oui ça change du bain, n’est-ce pas… Histoire incroyable que j’ai repêchée en me renseignant sur ces conteneurs à la mer : 29 000 canards – jaunes, soyons précis – partis de Hong-Kong en janvier 92, direction les Etats-Unis, tombés par-dessus bord dans le Pacifique, et expulsés de leur boite de conserve géante, avant que leur emballage ne se dégrade lui aussi.

Voici une armada de « flotteurs sympas », leur surnom, déployée sur le globe. Et vite dispersée : on a retrouvé des canards d’abord en Alaska, six mois plus tard, puis à Hawaï, en Australie, sur les rives chiliennes, et même gelés dans la glace arctique. Sacré périple.

Tout est raconté dans un livre au titre magique : Moby Duck… C’est Curtis Ebbesmeyer, océanographe américain, qui les a traqués, répertoriés… et utilisés, pour en connaitre davantage sur le parcours des courants de surface, les courants océaniques étant cruciaux pour réguler la température donc notre climat… Aussi polluants soient tous ces objets flottants plus ou moins identifiés, tous les moyens sont bons !

Les canards en plastique peuvent-être des outils sérieux pour étudier les courants ?

En tout cas, confirmer certains chemins – on a pu même parfois anticiper où on en retrouverait – et la complexité de l’activité tourbillonnaire des océans, avec par exemple le gyre sub-tropical du Pacifique nord, énorme tourbillon où se trouverait aussi le fameux continent de plastique, dont il faudrait à peu près 3 ans pour faire le tour…

Et puis disons-le c’est un moyen cocasse pour parler de l’importance des courants et de cette pollution… Dans le genre vintage, on a aussi retrouvé en Bretagne des téléphones orange à l’effigie du chat Garfield… Echappés eux-aussi d’un conteneur, dans les années 80 !



A suivre …