« Le chant de Brest », un film documentaire de Gwendal Le Goff …

« Ce qui me touche à Brest, c‘est qu’il y a quelque chose qui résiste à cette société de la consommation . »À travers l’histoire de 4 figures locales de la scène musicale brestoise, le film documentaire de Gwendal Le Goff nous plonge en 2023 au cœur de l’âme portuaire …« Le chant de Brest »est un portrait choral de celles et ceux qui tentent d’échapper à la gentrification. A visionner en accès libre sur la plateforme KUB …

Ce film de Gwendal Le Goff (2023 – 55′) est à visionner en accès libre sur la plateforme KUB, c’est par ici …

Ce film de Gwendal Le Goff (2023 – 55′) est à visionner en accès libre sur la plateforme KUB, c’est par ici …

Pour qui s’intéresse à Brest, pour qui ressent ce que cette ville a de particulier, voici un film tout désigné pour creuser le sujet. Le chant de Brest est un portrait choral de la ville par ceux qui la réinterprètent par la création musicale, par l’animation d’espaces qui échappent à la gentrification.
Ça commence rue Saint-Malo, cette grappe de maisonnettes du 18e siècle, accrochées à la colline, une ruelle qui a réchappé aux démolisseurs dans les années 80-90 grâce à la ténacité de squatteurs, des noceurs impénitents qui ont compris qu’il y avait là quelque chose d’important à sauver. Aujourd’hui, ce sont des commerces désaffectés au pied des HLM qu’une nouvelle génération d’agitateurs réinvestit avec toujours cette idée : maintenir une vie simple et festive, prolétaire et impertinente.

Les autres personnages du film de Gwendal Le Goff sont ceux qui ces voix qui résistent, scène hip hop, punk… en création permanente pour narrer l’histoire de la vie d’ici.
En contrepoint de ces témoignages contemporains, Le chant de Brest est émaillé d’archives qui disent par où est passée cette ville : un bombardement qui a démoli son cœur historique, les baraquements où les habitants ont vécu en attente de relogement, l’ambiance festive de la rue de St Malo… tous ces échos du passé dont Brest résonne encore.
Un film produit par Maël CABARET, Les 48° Rugissants 

Édito KUB : Serge Steyer


Ce qu’en dit la presse locale …

« Le chant de Brest », un film docu en avant-première jeudi aux Studios

Article signé Jean-Luc Padellec dans Le Télégramme du

Originaire de Douarnenez, Gwendal Le Goff présentera son premier documentaire, « Le chant de Brest », le jeudi 4 mai, aux Studios. Entre musiciens brestois, acteurs culturels et images d‘archives, une plongée de 52 minutes au cœur de la cité du Ponant.

« Ce qui me touche à Brest, c‘est qu’il y a quelque chose qui résiste à cette société de la consommation », explique Gwendal Le Goff, qui a choisi la cité du Ponant pour son premier documentaire.
« Ce qui me touche à Brest, c‘est qu’il y a quelque chose qui résiste à cette société de la consommation », explique Gwendal Le Goff, qui a choisi la cité du Ponant pour son premier documentaire. (Photo Patrice Salaün)

Gwendal Le Goff, expliquez-nous votre documentaire…

« C‘est une immersion dans le monde de la musique à Brest, rock, pop, rap, électro, mais évidemment, ce n’est pas que cela. Mon idée était aussi de capter l’identité de la ville, à un moment où elle s’interroge sur son âme. Parler musique, oui, mais tout en débordant, c’était le pari. C’est underground mais pas que ».

Gwendal Le Goff a voulu capter l’identité de la ville.
Gwendal Le Goff a voulu capter l’identité de la ville. (Photo Gwendal Le Goff)

Comment l’idée vous est-elle venue ?

« Dans mon travail en général, je m‘intéresse au Finistère, et à ce que signifie habiter et vivre sur ce territoire. Et comment les gens se le représentent. Si je vis à Rennes à présent, je suis né et j’ai grandi à Douarnenez. C’est la ville qui m’a fait aimer le cinéma, entre autres au travers de son festival. Puis j’ai une formation d’historien, avant de suivre une formation de documentariste en cinéma, en Ardèche, à Lussas ».

Si l’on doit définir « Le chant de Brest » ?

« J‘aime les ports, ce côté populaire. Ils dégagent une véritable énergie. Ce n’est pas un doc classique, avec des interviews, une voix off, des bandeaux… C’est une plongée dans la musique brestoise et, de fil en aiguille, on me suit dans cette ville. Et l’on découvre ses faces d’ombre et de lumière, ce côté mélancolique de la musique et de ses musiciens. Cette esthétique de la lose ».

Qu‘est-ce que l’esthétique de la lose ?

« Les gens à Brest font les choses, sans attendre quoi que ce soit des institutions. Comme Mireille Cann et son association « Vivre la rue » qui rénove le patrimoine. Il y a d‘ailleurs cette part d’histoire de la ville dans les 52 minutes. Le musicien David Crozon me fait visiter le quartier de Bellevue, me parle de la rénovation des années 50/60. Chaque acteur du film me raconte son Brest ».

Le film donne notamment la parole à Mireille Cann, de l’association « Vivre la rue ».
Le film donne notamment la parole à Mireille Cann, de l’association « Vivre la rue ». (Photo Gwendal Le Goff)

Qui sont ces intervenants, justement ?

« Il y a le musicien Bruno Leroux (Miossec, Les Locataires…), Poochka le rappeur me parle de Jaurès, le Mamooth, Teddy Larue, Avenir, Syndrome 81, Siren, Reynz, Sticky Snake… Ce sont souvent des quartiers où existe la mixité sociale… Ce qui me touche à Brest, c‘est qu’il y a quelque chose qui résiste à cette société de la consommation ».

Que retenez-vous finalement de la ville, avec votre premier documentaire ?

« C‘est cette énergie folle ! C’est vraiment la population qui fait la culture de la ville. Les musiciens n’attendent pas d’être soutenus pour faire ce qu’ils aiment. C’est une énergie de faiseurs et c’est une grande cité culturelle ! C‘est impressionnant ! Brest appartient à ses habitants et c’est une métropole très cinématographique. Tu t’y sens très vite à ta place, malgré une pudeur et en même temps une tendance à l’excès ».

Une autre image sortie du documentaire « Le chant de Brest ».
Une autre image sortie du documentaire « Le chant de Brest ». (Photo Gwendal Le Goff)


Gwendal Le Goff a filmé le Chant de Brest pour son premier documentaire, projeté ce jeudi

Le réalisateur Gwendal le Goff raconte la ville et la vie de Brest (Finistère) au travers des figures connues de ce port du bout du monde et de la musique qui rythme la vie des Brestois. Une première projection est prévue au cinéma les Studios, ce jeudi 4 mai 2023. Un article signé Emmanuelle Cadieu dans Ouest France du  

Gwendal Le Goff, réalisateur de documentaire originaire de Douarnenez (Finistère), sort son premier film : « Le Chant de Brest ».
Gwendal Le Goff, réalisateur de documentaire originaire de Douarnenez (Finistère), sort son premier film : « Le Chant de Brest ». | OUEST-FRANCE

Le Chant de Brest, ça raconte quoi ?
J’ai voulu raconter l’histoire de Brest au travers des figures locales avec pour fil rouge la vie musicale, très riche. Ainsi, on retrouve le rockeur David Crozon, la gardienne de la rue Saint-Malo Mireille Cann, le rappeur Poochka et bien d’autres acteurs de la scène brestoise. J’ai fait le choix des figures locales et pas de celles qui se sont un peu exportées comme Miossec, par exemple. J’aime questionner la manière dont les gens perçoivent et se racontent leur territoire. Le Chant de Brest, c’est une balade poétique, à la fois historique et musicale. J’ai voulu me laisser surprendre par les discussions. Ça m’a pris deux ans. Je n’ai pas utilisé de voix-off ni de bandeaux descriptifs pour un résultat plus immersif, proche du cinéma.

Comment êtes-vous devenu réalisateur de documentaire ?
Je suis originaire de Douarnenez. J’ai été biberonné au festival de cinéma, qui a lieu tous les ans fin août. J’ai ensuite fait des études d’histoire à Rennes avant d’aller étudier le documentaire, à Lussac, en Ardèche. Le Chant de Brest est mon premier documentaire produit pour la télévision (TV Rennes, Tébéo, Tébésud). Avant cela, j’ai fait des films d’études. Notamment un sur le Rhône où je questionnais déjà les gens sur leur rapport à leur territoire, en l’occurrence, leur rapport au fleuve.

Vous êtes Douarneniste, vous vivez à Rennes, qu’est-ce qui vous a amené à filmer Brest ?
Je m’intéresse au Finistère et à cette ville notamment au travers des concerts et les rencontres que je peux y faire. Pour moi, Brest a la poésie des villes portuaires et populaires. Bien qu’en mutation, la ville résiste et garde son identité. Loin d’autres villes au bord de la mer, plus lisses et aseptisées. Ça n’est pas une ville touristique. Ici, les gens se bougent sans attendre les institutions. Et ça se voit au travers de sa scène musicale, notamment. La ville est traversée de plusieurs courants : rock, rap, techno. Brest infuse dans les différentes créations musicales. Et puis c’est une ville très cinématographique. Le contraste entre les bâtiments industriels et la mer est vraiment super à filmer.