Ce mercredi 27 août 2025, Claude Morizur et Michèle Bosseur, les co-fondateurs du Fourneau, sont venus saluer Sébastien Miossec, président de Quimperlé Communauté, pour ses derniers coups de gong. Ils ont été donnés à Moëlan-sur-Mer (Finistère),
Le duo fondateur du Fourneau, de retour aux Rias dans le pays de Quimperlé
Claude Morizur et Michèle Bosseur ont fait naître Le Fourneau, centre national des arts de la rue et de l’espace public basé à Brest, il y a une trentaine d’années maintenant. Ce mercredi 27 août 2025, ils sont venus de Brest « même » pour saluer Sébastien Miossec, président de Quimperlé Communauté. Le duo est parti en jubilación en 2018, traduisez : à la retraite.
« Nous revenons de temps en temps »
Avant les coups de gong de Sébastien Miossec, qui signent l’ouverture des Rias, ils sont venus partager des instants de complicité. Les derniers avec ce président qui quittera la vie politique aux prochaines échéances électorales. Poser son sac à dos, c’est ce que tu vas connaître. Comme nous l’avons connu
, lui glisse Michèle Bosseur, avec tendresse. Elle s’engage auprès de la confédération des cercles celtiques Kenleur pour leur apprendre à se produire dans la rue. Claude Morizur, lui, promeut toujours le théâtre de rue et sa liberté mais pas que. Il se passionne aussi pour la défense de l’environnement, du cadre de vie.
L’humour et les souvenirs ne sont jamais loin dans une telle rencontre. Claude Morizur et Michèle Bosseur regardent de loin cette histoire des Rias et nous revenons de temps en temps. Avec Sébastien, c’était comme un Grain(s) de folie [N.D.L.R. : du nom de leur premier festival au Relecq-Kerhuon] pendant une semaine. » « Ça reste très dense », sourit le président de l’intercommunalité.
Seize éditions de folie
Aucun des trois n’oublie l’origine du festival, né dans les trois communes littorales de Clohars-Carnoët, Moëlan-sur-Mer et Riec-sur-Bélon (toutes trois dans le Finistère). Ils se souviennent autant du désir des trois adjointes à la culture, Nathalie Le Mahoic, Isabelle Moign, et Anne Girard que de la volonté de Nicolas Morvan, alors président de la communauté de commune, de créer un festival consacré aux arts de la rue.
C’était super de rencontrer des élus motivés. Nicolas Morvan avait fait un pari fou. Le pays était prêt
, rappelle Claude Morizur. Un super pari pour la communauté
, renchérit Michèle Bosseur. Tous deux s’accordent à dire que Les Rias, c’est d’abord le festival des habitants.
Le festival vit sa 16e édition. Il est toujours co-écrit par Le Fourneau, que dirige désormais Caroline Raffin et Quimperlé Communauté qui changera de visage en 2027, mais pas d’esprit. C’est l’espoir des Rias.
Au festival des Rias à Quimperlé, le théâtre de rue joue pour faire société
Le festival de théâtre de rue, Les Rias, irriguera huit des seize communes du pays de Quimperlé (Finistère), du 27 au 30 août 2025. Cette 16e édition accueille 30 compagnies pour de nombreux spectacles gratuits, dans des lieux inattendus. Dans un contexte national particulier.
ublié dans l’Ouest France du
Le festival de théâtre de rue Les Rias investit le pays de Quimperlé (Finistère) à partir de ce mercredi et jusqu’a samedi 30 août pour une 16e édition. Coécrit par le centre national des arts de la rue et de l’espace public (CNAREP), Le Fourneau, et Quimperlé communauté, il compte parmi les rendez-vous les plus innovants pour le public et les plus importants pour les compagnies. Une trentaine d’entre elles vont proposer près de soixante représentations, toutes gratuites, dans huit des seize communes du territoire.À l’heure où les subventions publiques baissent, la Région Bretagne conserve une politique culturelle ambitieuse avec un budget dédié de 28 millions d’euros voté en 2025. Elle aide financièrement Les Rias, tout comme le Conseil départemental du Finistère et Quimperlé communauté.
Vecteur de cohésion sociale
S’ajoutent les aides logistiques des communes et les coups de main de près de 300 bénévoles. Le festival tourne avec un budget d’environ 500 000 €. Il compte sur deux partenaires privés importants (Leclerc, Crédit Agricole), des dons et son propre financement. Rapporté à l’habitant et à l’année, le coût pour le territoire se situe entre 6 € et 7 €.
Le cabinet Gece a analysé les retombées des Rias, lors de l’édition 2019. Il en ressort un profil type du spectateur : une festivalière du territoire, âgée de 51 ans, qui dépense 28,80 € en cinq jours. Le festival avait alors accueilli 60 000 personnes en jauge cumulée, soit 9 000 personnes différentes dont 24 % de touristes et 35 % d’excursionnistes. Le public du festival avait injecté plus de 335 000 € dans le territoire.
Le succès des Rias n’est pas qu’une question de chiffres et d’argent. Élus, programmateur et artistes parlent « cohésion sociale », « culture pour tous et partout ». Pour Sébastien Miossec, président de Quimperlé communauté, « les Rias vont dans les communes les plus modestes où les artistes pros ne se produisent que rarement. Le festival insuffle sa dynamique dans le territoire. La culture, c’est ce qui fait l’âme du pays de Quimperlé. »
« La baisse des moyens financiers dédiés à la création épargne la Bretagne, souligne la directrice du Fourneau, Caroline Raffin. Mais au niveau national, la situation des arts de la rue est alarmante.» Elle prend pour exemple le CNAREP des Pays de la Loire qui devait rouvrir à Laval, après avoir fermé à Angers.
Il ne renaîtra pas
, estime-elle. Tous les CNAREP ont alerté le ministère de la culture dans une lettre ouverte.
« Le monde dans lequel nous vivons a besoin de culture, de rêve. Les baisses de subventions viennent amputer cette part de rêve », craint Arthur Delaval, directeur artistique du collectif La Méandre basé à Chalon-sur-Saône (Saône et Loire), qui joue à Bannalec, le dernier jour du festival. Lui, il continuera « à aller partout, à faire des spectacles pour tous ». Comme aux Rias.