C’était l’un des moments forts des Vieilles Charrues à Carhaix . Anza Henry, 11 ans, originaire de Plouguernével (Côtes-d’Armor) a eu l’honneur de chanter en breton « La Symphonie des éclairs » avec Zaho de Sagazan. Une prestation qui a rapidement enflammé les réseaux sociaux. L’adolescente raconte à Ouest France ce moment hors du temps …
TÉMOIGNAGE. «Magique» : à 11 ans, Anza a chanté en breton avec Zaho de Sagazan aux Vieilles Charrues
Ce fut un moment suspendu. Haut. Très haut. Lors de son concert aux Vieilles Charrues, dimanche 20 juillet 2025, à Carhaix (Finistère), la chanteuse Zaho de Sagazan a confié le micro à Anza Henry, 11 ans, lors du refrain de La Symphonie des éclairs. Puis, la magie a opéré : l’adolescente a chanté en breton, portée par sa voix enfantine d’une beauté saisissante.
On en viendrait presque à se demander si Anza Henry a chanté avec Zaho de Sagazan ou l’inverse. Il faut dire que la pancarte que la jeune fille brandissait sur les épaules de son père était claire : « Je peux chanter La Symphonie des éclairs en breton. »
« On est arrivé une heure et demie avant le début du concert pour avoir une bonne place », raconte Anza Henry, moins de vingt-quatre heures après sa performance, chez elle à Plouguernével (Côtes-d’Armor) ce lundi. « On en avait parlé à table, la veille, en lui disant de tenter sa chance. Finalement, elle y est allée à fond », rigole Benjamin Henry, son père, qui a ensuite volontiers fait travailler ses épaules.
« Je n’arrivais pas à réaliser »
Alors, quand l’artiste a commencé sa performance, l’excitation et le stress sont montés d’un cran. « À un moment, elle m’a fait un petit sourire, donc je me suis préparée au fait que j’allais chanter », se souvient-elle.
Le micro est bien arrivé dans ses mains. « Sur le coup, je n’arrivais pas à réaliser. Les paroles sont sorties toutes seules », se remémore-t-elle. La chanteuse française, elle, était tout sourire. Une sacrée validation musicale tout de même !
Benjamin Henry, en dessous, est resté concentré mais était aussi tout ému. « J’ai retenu mes larmes pendant qu’elle chantait, mais après tout a coulé ! » Un câlin de Zaho de Sagazan, puis Anza Henry est descendue des épaules. « Quand j’y repense, c’était magique comme moment ! »
Marion Henry, la maman, était aussi présente aussi dans le public. Elle a aimé le message porté par la chanteuse française : « Ce que Zaho transmet est vraiment chouette. Elle est naturelle et elle met l’accent sur le fait de profiter de l’instant à fond. »
Un carton sur les réseaux
« J’ai appris cette chanson à l’école dans le cadre du Bugale Kreiz-Breizh », explique la jeune fille. 300 enfants, issus de douze établissements scolaires bilingues ou immersifs du Centre Ouest Bretagne, apprennent, chaque année, une dizaine de chansons traditionnelles bretonnes et des tubes internationaux. Certains d’entre eux ont été traduits et adaptés en breton. Les enfants finissent par un concert à l’espace Glenmor, à Carhaix. C’était le cas de La Symphonie des éclairs, cette année. « Tu es passée de l’espace Glenmor à la scène Glenmor », taquine son père.
Ce moment a dépassé la scène puisqu’il fait, en ce moment, le buzz sur les réseaux sociaux. Sur le compte Instagram des Vieilles Charrues, l’extrait vidéo cumule plus de deux millions de vues. « C’est mon grand frère qui me prévient, parce que, moi, je ne vois pas. » Dans tous les sens du terme, puisqu’Anza Henry avoue ne pas avoir trop regardé les différentes vidéos.
Depuis la fin de sa prestation, les messages affluent. « C’est ma cousine qui a été la plus rapide », note l’adolescente. Puis sa professeure, le responsable du Bugale Kreiz-Breizh et des dizaines de proches ont tenu à la féliciter. Quant à Zaho de Sagazan, elle a reposté des photos et vidéos sur son compte Instagram.
Anza Henry, elle, avoue : « J’aimerais bien lui dire merci, qu’elle est trop gentille de m’avoir laissé le micro. » Maintenant, tout le monde attend la version complète de La Symphonie des éclairs en breton.