C’est devenu une institution dont la France ne peut plus se passer, les Restos du coeur nourrissent près d’un million de personnes chaque hiver : des retraités, des mères célibataires, des étudiants mais aussi des familles qui n’avaient jamais connu jusque-là les affres de la précarité. Un reportage vidéo de 43′ sur les nouveaux visages de la pauvreté réalisé à Niort dans les Deux-Sèvres …
A la rencontre de ces nouveaux bénéficiaires et des dizaines de bénévoles qui qui par solidarité donnent de leur temps …
En complément : Restos du Cœur : cette ancienne coiffeuse de Dordogne devient bénévole
Un article signé Salomé Pineda publié le
« Je veux me rendre utile »
Marlies a son badge de bénévole accroché côté cœur, sur son haut léopard. Ciseaux en mains, elle rattrape le carré de Virginie, sa cliente. « Parce que là, Monsieur m’avait un peu loupée, il m’a coupé un bout plus court que l’autre », sourit la bénéficiaire. « Il coupe en général à la maison, sinon mon coiffeur, ça fait des années que je n’y suis pas allée. La dernière fois, c’était en 2016, je crois, ça remonte. » Des petites histoires, comme Marlies en entend tous les jours depuis son arrivée. « Les mamans passent souvent en dernier », compatit la bénévole.
Coiffeuse, c’était son métier dans une autre vie. « J’ai longtemps travaillé dans des salons, j’étais à mon compte à domicile. » Sans travail temporairement, la Bergeracoise a voulu, le temps de retrouver un emploi, s’engager auprès des Restos du cœur. « Je veux me rendre utile. J’ai eu un passage difficile moi-même avec mes enfants. Je sais ce que c’est quand on n’a pas les moyens. On allait au Secours Populaire, mais c’était pareil. Je ne savais même pas qu’il y avait un salon de coiffure en venant proposer de l’aide ! C’est quand je suis arrivée et qu’on m’a demandé ce que je faisais avant que je l’ai découvert. »
Ouvert le lundi, mercredi et vendredi
Pour plus d’intimité, le petit salon est dans une pièce à part, avec un peu de déco, pour s’y sentir bien. Commode, miroir, et même quelques posters de produits pour cheveux accrochés au mur. « On prend une demi-heure par personne. Le temps de discuter, de faire les choses bien, de faire connaissance. » Marlies tient le salon les mercredi et vendredi de 13h30 à 16h. « Je peux recevoir cinq rendez-vous par jour. » Le salon est aussi ouvert le lundi, grâce à Fred, un autre coiffeur bénévole qui assure les rendez-vous.

Tout est possible sauf les couleurs
Seule chose : il n’y a pas de bac à shampoing. « J’amène juste mes deux ciseaux et ma tondeuse. » Pas de couleurs possibles et il faut venir les cheveux lavés. En revanche : brushing, dégradés, franges, ça, les doigts de fée de Marlies peuvent le faire. « On fait tout ! » Viginie se regarde dans la glace. Elle rougit en voyant ses cheveux soyeux et légers. Elle va enfin pouvoir se les détacher. Avant de repartir, son mari lui marmonne un compliment : la prochaine fois, ce sera son tour à lui de se faire une coupe.
Lire par ailleurs dans Ouest France Brest …
et dans Le Télégramme …
À Brest, Sylviane coiffe gratuitement les bénéficiaires d’Entraide et amitié
Les bénéficiaires de l’association Entraide et amitié peuvent compter depuis trois semaines sur un nouveau service gratuit de coiffure, en plus de l’aide alimentaire. La bénévole Sylviane apporte du bien-être à celles et ceux qui retrouvent, grâce à elle, une estime de soi. « Durant 40 ans, j’ai géré deux salons de coiffure à Paris. J’ai formé plusieurs générations de salariés, femmes et hommes, aujourd’hui, toutes et tous à leur compte. Désormais installée à Plougastel-Daoulas, ma nièce a connu l’association pour vider un logement suite à un déménagement. Elle m’en a parlé et j’ai proposé par la suite mes compétences bénévolement », témoigne celle qui est retraitée depuis quinze ans.
Succès immédiat
Sylviane assure une permanence sur rendez-vous, le vendredi, de 14 h à 16 h 30. Avec cinq à six créneaux pour une coupe ou un brushing par après-midi, 40 minutes pour les femmes et 20 minutes pour les hommes, le succès a été immédiat et son agenda se remplit rapidement de semaine en semaine.
« Au-delà du moment de détente, c’est aussi 21 € économisés. C’est un luxe d’aller chez le coiffeur », confie Stéphane, un des bénéficiaires qui apprécie l’accueil chaleureux des bénévoles de l’association.
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