Appel à quitter X Twitter le 20 janvier, jour de l’investiture de Trump …

Sous Elon Musk, le réseau X (anciennement Twitter) est devenu une machine à manipulation de l’opinion : refusons d’en être complices ! Préparons ensemble le grand mouvement #HelloQuitteX du 20 janvier 2025, jour de l’investiture de Donald Trump, qui nous donne l’occasion de reprendre le contrôle en quittant X collectivement pour des alternatives qui respectent la liberté d’expression …

À l’heure où X/Twitter est instrumentalisé jusque dans l’algorithme par Elon Musk à des fins politiques, X est devenu dangereux pour les démocraties. Il est temps de changer, HelloQuitteX a un plan.
HelloQuitteX est un mouvement meta-politique et apartisan qui aide les citoyens à se réapproprier des espaces numériques compatibles avec des démocraties fonctionnelles.

Agir collectivement pour nos espaces numériques

Les réseaux sociaux tirent leur puissance de conventions : on veut y être parce que beaucoup y sont. À l’heure où X/Twitter est instrumentalisé jusque dans l’algorithme par Elon Musk à des fins politiques, X est devenu dangereux pour les démocraties. Il est temps de changer de convention.

Changer de convention au niveau mondial est un événement majeur. Par définition, personne ne peut le faire seul. Quand les Suédois ont décidé de changer de sens de circulation en 1967, tout le monde a changé de sens le même jour, le Dagen H, avec l’accompagnement des autorités.

L’élection de Donald Trump a été un électrochoc. C’est une opportunité unique de faire notre Daguen H numérique : un changement global de convention vers l’utilisation de réseaux sociaux à même d’atténuer la désinformation, la polarisation croissante de la société, les manipulations globales d’opinion.

#20Janvier

Nous avons une date : le 20 Janvier 2025, jour de l’investiture de Donald Trump. Après le 20 Janvier, de facto, Elon Musk n’aura plus de compte à rendre à la justice. X, en tant qu’écosystème numérique, sera alors plus dangereux que jamais pour la santé mentale de ses utilisateurs et pour la démocratie.
Nous avons un plan : aider les utilisateurs de X dans leur déménagement numérique vers des espaces plus sains.

La plateforme HelloQuitteX propose des outils pour retrouver sur BlueSky et Mastodon ses abonnés Twitter. Référencez-vous dès maintenant en quelques secondes et le 20 Janvier 2025, la plateforme vous reconnectera à votre audience sur ces réseaux sociaux qui respectent les principes de base d’une liberté numérique : maîtriser ses données, maîtriser son audience, maîtriser son fils d’actualité. Chacun retrouvera ainsi automatiquement et sans effort l’ensemble de ses followers qui auront également emménagé sur BlueSky ou Mastodon.

Vous pourrez décider de garder votre compte X ou pas, mais vous n’aurez plus peur de perdre votre communauté. Et les informations et les tendances seront de toute façon façonnées ailleurs que sur X.

POUR PLUS D’INFORMATIONS, CONNECTEZ VOUS SUR HELLOQUITTEX.COM, c’est par ici …


Twitter / X

#HelloQuitteX : « L’idée, c’est de créer une issue de secours pour la démocratie. »

Entretien avec David Chavalarias, chercheur au CNRS et directeur de l’Institut des systèmes complexes de Paris. En 2023, il participe à l’étude « Les nouveaux fronts du dénialisme et du climato-sepcticisme » qui dresse le portrait des comptes dénialistes sur Twitter. Il est à l’initiative, avec d’autres experts, de la campagne Hello Quitte X qui encourage à quitter la plateforme X et propose d’organiser un transfert de données collectif vers d’autres réseaux sociaux.

Pourquoi la présence de X dans l’espace informationnel est-il incompatible avec une information fiable et le bon fonctionnement des démocraties ?

Dans Toxic Data (Flammarion, 2022), je montre que les entreprises de la Big Tech ont des objectifs strictement économiques ; elles recherchent une maximisation de l’engagement sur leur plateforme. Dans le cas de X, un milliardaire d’extrême droite opposé à la démocratie a décidé de racheter les données de 500 millions d’utilisateurs, explicitement pour pouvoir modeler leur perception et leurs relations sociales. On est dans un cas extrême d’instrumentalisation d’un réseau social et donc, encore plus que je ne pouvais le commenter dans Toxic Data, dans une situation dangereuse.

Il y a donc bien un individu qui intervient directement, à l’échelle d’un réseau social, à des fins purement idéologiques.

Après son rachat, l’algorithme de Twitter a changé. Il y a eu un regain de toxicité dans les fils d’actualité des utilisateurs. Elon Musk a lui-même annoncé qu’il n’y avait plus de modération, donc davantage de contenus haineux et violents en circulation. Cela mène à une dislocation du tissu social et favorise la polarisation et la formation de chambres d’échos qui entretiennent des rapports hostiles. Et puis, il n’y aucune transparence sur l’algorithme. On sait qu’il y a de multiples interventions qui favorisent l’idéologie d’Elon Musk.

Pendant la dernière campagne électorale aux États-Unis, il a mis en avant ses propres contenus et ceux de Donald Trump et de ses alliés. Il s’est aussi permis de fermer des comptes de ses opposants, ou d’en suspendre temporairement, comme le compte X « White Dudes for Harris » lors d’une levée de fonds pour Kamala Harris. Il y a donc bien un individu qui intervient directement, à l’échelle d’un réseau social, à des fins purement idéologiques.

Pourquoi est-il préférable selon vous de quitter X lorsqu’on est un média d’information ?

Les médias sont l’ennemi numéro un de X et, de manière générale, de l’extrême droite américaine. Steve Bannon (conseiller de Donald Trump, qui a longtemps dirigé le média d’extrême droite Breitbart, ndlr), l’a bien dit : « Notre ennemi ce ne sont pas les démocrates, ce sont les médias. Et la manière de traiter avec eux, c’est d’inonder la zone de merde. » C’est exactement ce que fait X : il inonde l’espace informationnel de désinformation, crée de la division et de l’hostilité.

Puis, Elon Musk déclame en permanence : « Les médias sont morts » et déploie en parallèle une intelligence artificielle [nommée Grok, ndlr] qu’il met en avant en affirmant qu’elle est meilleure que les médias d’information car elle compile du contenu quasiment en temps réel. Donc, un média qui reste sur X se tire une balle dans le pied. En plus d’alimenter en contenus l’IA d’Elon Musk, il expose son lectorat à un flot de désinformation.

À quels critères devons-nous être attentifs avant de rejoindre un réseau social ?

C’est simple, il y en a trois : le premier, c’est la question de la portabilité (1). Êtes-vous captifs du réseau ? Est-ce que vous maîtrisez ce que deviennent vos données ? Pouvez-vous partir avec et les remettre ailleurs si vous le souhaitez ? La deuxième, c’est le pluralisme algorithmique : est-ce que vous avez un moyen d’agir sur la manière dont on vous alimente en informations ? Sur X, Elon Musk inonde les internautes de contenus sur leur fil d’actualité qu’ils n’ont pas demandés et sur lequel personne n’a de contrôle. Enfin, l’indépendance. Est-ce que l’environnement informationnel peut être racheté ? Sur X, la portabilité, le pluralisme algorithmique et l’indépendance n’existent pas. Les seuls qui à ce jour satisfont ces critères sont BlueSky et Mastodon (réseaux sur lesquels vous pouvez suivre Socialter : Mastodon / BlueSky).

Qu’avez-vous mis en place à partir du 20 janvier avec le collectif Hello Quitte X ?

Le 20 janvier, nous allons activer une passerelle de migration disponible sur le site du collectif Hello Quitte X. À partir de cette date, nous commencerons à reconnecter les internautes à Mastodon ou Bluesky. La marche à suivre est simple : vous créez un compte sur Bluesky ou Mastodon, vous partagez sur Hello Quitte X le bout d’archives récupérées sur X et ensuite, la plateforme vous reconnecte avec vos abonnés – et vice-versa – sur Bluesky ou Mastodon. L’idée, c’est de créer une issue de secours pour la démocratie. Si les gens sont piégés par leur audience, et bien, nous avons créé un outil qui permet à n’importe qui de partir et de retrouver son audience ailleurs.

  1. La portabilité permet, exactement comme les opérateurs téléphoniques, de changer de réseau social ou d’opérateurs sans perdre ses données.


Médias, politiques, institutions… Qui a déjà quitté X (ex-Twitter) ou s’apprête à le faire ?

Un article signé Romain Blanchard et Cyril Petit dans Ouest France du

Depuis l’élection de Donald Trump, les départs du réseau social X se multiplient. Un signe de protestation contre la désinformation et la haine qui prolifèrent sur l’ancien Twitter depuis son rachat par Elon Musk, proche du président américain. Certaines personnalités politiques ont déjà passé le pas, d’autres lancent des appels à le faire. Notamment Marine Tondelier ou Sandrine Rousseau ce dimanche 12 janvier. Le gouvernement allemand réfléchit. Côté Élysée ou gouvernement, c’est silence radio.

Lancé après l’élection de Donald Trump, le hashtag « #HelloQuitteX » incite les utilisateurs du réseau social à un boycott massif. Photo d’illustration.
Lancé après l’élection de Donald Trump, le hashtag « #HelloQuitteX » incite les utilisateurs du réseau social à un boycott massif. Photo d’illustration. |

Du côté des médias, le précurseur a été le quotidien britannique The Guardian, le 13 novembre, suivi par ses homologues espagnol La Vanguardia et suédois Dagens Nyheter. Dans l’Hexagone, Ouest-France a été le premier à faire de même, le 19 novembre.

« Pour la défense des valeurs de notre média, attaché à la démocratie, à l’apaisement du débat et au respect de chacun, le directoire et la rédaction en chef ont collégialement décidé de suspendre les publications sur X », a justifié le plus grand quotidien français. Dans la foulée, d’autres médias ont annoncé leur départ du réseau social : Sud Ouest, Le Courrier picard, The Conversation, La Revue Dessinée, Canard PC, Vert ou encore Médiapart (qui arrêtera de publier le 20 janvier, jour de l’investiture de Donald Trump, date choisie par beaucoup pour créer un départ collectif).

« #HelloQuitteX »

De nombreuses universités ont fait le même choix, dont Rennes 2 (dès 2023), Nantes, Paris Saclay, Strasbourg, Aix-Marseille, Lyon-3, Bordeaux-Montaigne, Toulouse-II Jean-Jaurès, Paris-Est Créteil, l’EHESS… Ou encore l’école Polytechnique. D’autres institutions ont aussi quitté X : l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), la CFDT, Greenpeace France, le CHu de Bordeaux, les hôpitaux de Marseille, le club de football du Red Star.

Cette semaine, le Mémorial de Caen (Calvados) est parti, parlant d’« usine à chaos » : « J’invite Elon Musk à venir débattre de la démocratie comme d’une idée moderne », a complété son directeur, Kléber Arhoul, dans 20 Minutes. Le Département de Loire-Atlantique vient d’annoncer qu’il s’en allait de X. Suivi de l’’Ille-et-Vilaine . « X a atteint un niveau de toxicité qui n’est plus acceptable », a dénoncé son président, Jean-Luc Chenut.

Hidalgo, Tondelier, Rousseau ?

Des personnalités politiques nationales ont fait de même : si la maire de Paris, Anne Hidalgo, a été précurseur en suspendant son compte sur X dès novembre 2023, l’ex-candidat à la présidentielle Benoît Hamon ou le maire de Nancy (Meurthe-et-Moselle), Mathieu Klein, lui ont emboîté le pas. Le groupe des Écologistes à la mairie de Rennes (Ille-et-Vilaine) a fait de même.
Le député européen Raphaël Glucksmann a indiqué à Ouest-France qu’il le ferait « bientôt ». La députée écologiste Sandrine Rousseau, quant à elle, a annoncé sur X ce dimanche 12 janvier qu’elle avait envoyé un courrier à tous les députés du NFP « pour les inviter à quitter X ».

« On doit tous quitter Twitter, ce réseau doit être interdit en Europe », a renchéri la leader des Ecologistes, Marine Tondelier dimanche dans le Grand Jury RTL-Le Figaro-Public-Sénat-M6.

Sur le plateau de BFMTV, Olivier Faure, le secrétaire général du Parti socialiste, a reconnu se « poser la question » d’un départ. « Ce qui me gêne, c’est que si on quitte le réseau social et qu’on l’abandonne uniquement à l’extrême droite et que des gens de bonne foi continuent à croire que c’est là que ça se passe, ils n’ont plus de parole alternative. On devrait tous ensemble partir de X, et non pas les uns après les autres. »

Le sénateur écologiste, Yannick Jadot, lui, a tranché. Et publié sa décision sur… X. : « #JeQuitteX le 20 janvier, jour de l’investiture de Donald #Trump. Je refuse d’utiliser un réseau social qui est devenu l’instrument d’une propagande massive au service d’une extrême droite, raciste, homophobe, sexiste, climatosceptique. Je refuse d’être le complice, même passif, des attaques d’ @elonmusk contre nos démocraties ! #QuitX »

Silence de l’Élysée et du gouvernement

David Chavalarias, chercheur au CNRS, qui porte l’initiative, décrypte : « C’est un enjeu majeur : faire comprendre aux politiques qu’ils se tirent une balle dans le pied en restant sur X car ils se font siphonner leurs électeurs. Ils sont la clé car les médias restent parce que les politiques y font des déclarations. Mais les politiques y font des déclarations car les journalistes y sont… D’où l’intérêt du départ collectif. »

Cette semaine, Emmanuel Macron a attaqué indirectement Elon Musk, indiquant sans le nommer : « Voilà dix ans, si on nous avait dit que le propriétaire d’un des plus grands réseaux sociaux du monde soutiendrait une nouvelle internationale réactionnaire et interviendrait directement dans les élections, y compris en Allemagne, qui l’aurait imaginé ? » Est-ce un tournant vers un éloignement de X ? « Le plus difficile en politique, est de lier les actes à la parole. Espérons que ce sera le cas », indique David Chavalarias à Ouest-France.

Sollicités vendredi 10 janvier par Ouest-France sur le sujet d’une réflexion sur un départ de X, ni l’Élysée ni la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, n’ont donné suite à nos demandes.

Vendredi, plus de soixante universités allemandes et autrichiennes ont annoncé leur retrait. Le gouvernement allemand, lui, a indiqué évaluer s’il doit supprimer sa présence sur X en raison des inquiétudes suscitées par ses algorithmes.

Dans un autre genre, le journaliste et animateur Stéphane Bern, bien qu’il a besoin de lire les saloperies qu’on dit sur [lui] sur X, a confié à Ouest-France réfléchir à partir aussi.

La tendance a pris une ampleur telle qu’un hashtag (mot-clé) est apparu fin novembre… sur X : « #HelloQuitteX ». Porté par des universitaires, des associations et des personnalités, l’initiative appelle à un départ collectif du réseau social d’ici à l’investiture de Donald Trump, le 20 janvier. Le site liste aussi les institutions qui ont quitté X.

« Un risque systémique pour les démocraties »

Pourquoi X est-il tombé dans une telle disgrâce ? C’est d’abord la politique de dérégulation menée par Elon Musk qui est dénoncée. Le milliardaire a supprimé la plupart des garde-fous qui assuraient la modération et la vérification des contenus publiés sur la plateforme. Celle-ci est devenue un terreau fertile pour la haine en ligne, les fake news et les théories conspirationnistes.
C’est aussi un signe de protestation contre le virage idéologique entrepris par Elon Musk. Ces derniers mois, le milliardaire a multiplié les prises de position racistes, transphobes et sexistes. Il n’hésite pas à soutenir l’extrême droite en Allemagne et au Royaume-Uni. Et sa proximité avec Donald Trump, dont il a financé la campagne pour plus de 130 millions de dollars, n’est plus un mystère : le président américain élu l’a nommé à la tête d’un département chargé de « l’efficacité gouvernementale ».

Ses concurrents semblent d’ailleurs lui emboîter le pas. Mark Zuckerberg, le patron du groupe Meta, qui possède notamment Facebook et Instagram, a annoncé la fin de son partenariat avec plus de 80 médias internationaux pour le fact-checking des contenus publiés sur ses plateformes.
« On ne peut pas laisser l’opinion publique aux mains de réseaux sociaux centralisés dépourvus de toute éthique et qui assument désormais utiliser les données de leurs utilisateurs et leur environnement social à des fins idéologiques », alerte auprès de Ouest-France le mathématicien et écrivain David Chavalarias, membre du mouvement « HelloQuitteX ». Il voit dans ces plateformes « un risque systémique pour les démocraties », dont « il faut sortir collectivement ».

Ingérence dans les élections

Autre facteur d’inquiétude : la façon dont les réseaux sociaux ont influencé les élections dans plusieurs États européens. En Roumanie, les médias et les autorités accusent la plateforme chinoise TikTok d’avoir contribué à la victoire du candidat d’extrême droite prorusse, Calin Georgescu, sur fond d’ingérence de Moscou. L’élection a été annulée par la Cour constitutionnelle du pays. En Géorgie, la présidente a dénoncé une « opération spéciale » pilotée par la Russie lors des élections législatives.

Plusieurs États ont d’ailleurs pris des mesures contre TikTok : interdiction générale en Albanie et pour les mineurs en Australie, menace de bannissement aux États-Unis… Et bientôt en France ? « Le jour où on constatera une ingérence, je ne vois pas pourquoi on ne l’interdirait pas », avance le sénateur Claude Malhuret, auteur d’un rapport sur le sujet.